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III

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On ne détruit pas le mal en le cachant.

Ce n’est donc point à nier et à dissimuler ces crimes qu’on doit aujourd’hui s’attacher; il faut les prévenir. Aussi pensons-nous que, pour guérir cette plaie sociale, il faut en sonder toute la profondeur; il faut, de plus, en connaître la nature, et les causes; et voilà, si nous pouvons nous exprimer ainsi, ce que l’autopsie morale des malheureux qui ont succombé aux atteintes d’un mal que tous déplorent pourra seule nous révéler.

Mais comment se fera cette autopsie morale?

«Parle, pour que je te voie,» disait un ancien philosophe. Nous reproduirons donc scrupuleusement les paroles, les aveux, lés déclarations, les discours notoires de ces hommes dévoyés et pervertis, que nous voulons étudier. Nous les écouterons parler avant que la religion eut dessillé leurs yeux, comme après qu’elle eut modifié, ou, mieux encore, changé leur cœur; et ce langage, conservé avec son expression et son inflexion particulières, produira une démonstration autrement vraie, autrement saisissante que celle des raisonnements; il mettra en évidence les vraies causes et la nature de ce désordre moral, et, par suite, servira à indiquer les moyens de l’arrêter et de le prévenir. Ces observations psychologiques, prises sur le vif, et les réflexions qu’elles ne manqueront pas de suggérer, aideront peut-être aussi à la solution des grands problèmes de notre législation répressive et criminelle.

La prison du Luxembourg sous le règne de Louis-Philippe: Impressions et souvenirs

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