Читать книгу Образы на кончике пера. Поэтические переводы - Михаил Владимирович Меклер - Страница 7

Le balcon
(Charles Pierre Baudelaire)

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Mere des souvenirs, maitresse des maitresse

O toi, tous mes plaisirs! O toi, tous mes devoirs!

Tu te rappelleras la beaute des caresses,

La douceur du foyer et le charme des soirs,

Mere des souvenirs, maitresse des maitresse!

Les soirs illumines par l’ardeur du charbon,

Et les soirs au balcon, voiles de vapeurs roses.

Que ton sein m’etait doux! que ton coeur m’etait bon!

Nous avons dit souvent dimperissables choses

Les soirs illumines par l’ardeur du charbon.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirees!

Que l’espace est profond! que le coeur est puissant!

En me penchant vers toi, reine des adorees,

Je croyais respirer le parfum de ton sang.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirees.

La nuit sepaississait ainsi qu’une cloison,

Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,

Et je buvais ton souffle, o douceur! O poison!

Et tes pieds s’endormaient dans mes mains fraternelles.

La nuit sepaississait ainsi qu’une cloison.

Je sais l’art devoquer les minutes heureuses,

Et revis mon passe blotti dans tes genoux.

Car a quoi bon chercher tes beautes langoureuses

Ailleurs qu’en ton cher corps et qu’en ton coeur si doux?

Je sais l’art devoquer les minutes heureuses!

Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,

Rena; tront-il d’un gouffre interdit a nos sondes,

Comme montent au ciel les soleils rajeunis

Apres setre laves au fond des mers profondes?

– O serments! O parfums! O baisers infinis!


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