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LE PANTALON FÉMININ AU XVIe SIÈCLE

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Tandis que Cesar ecoutoit cecy, son laquais, qui despuis fut roy d'Espagne, estoit derriere luy pour avoir de la chair. Estant importuné, il se retourne et luy dit: Cap de biou, mon laquais, je vous donneray mornifle: et tout sert. Si tu veux de la chair, prends-toy aux fesses.

«Boece.Il a mis cela en effect et est cause qu'il y a tant de dames bossues, d'autant qu'il sçavoit en plusieurs lieux que celles qu'il attraperoit, il les happeroit aux fesses, comme estant les plus savoureuses et mieux faisandées; joint qu'il estoit assez aisé, parce qu'alors les dames n'avoient point de culotte. Il est vray, ouy; je ne dis point comme les autres fois, quand je mentois par oüy-dire. Je l'ay veu: c'est que, pour crainte que cela n'advint, plusieurs ont fait faire des caleçons, ou brides à fesses, afin de se garantir; et les autres qui n'avoient pas cette industrie, pour sauver leur cul, craignant la dent laquaisme, ont mis la chair de leurs fesses sur leurs épaules. Cela est donc la cause des bossues[19].»

Telle serait suivant Béroalde de Verville l'origine du pantalon féminin. Je la donne pour ce qu'elle vaut, substituant, bien entendu, d'après la sagace interprétation de Paul Lacroix Charles-Quint à César.

Bien que, dans des conditions analogues, des religieuses d'Outre-Rhin se soient, à la fin du XVIIIe siècle, confectionné à la hâte des caleçons à l'approche des troupes françaises, ce n'est là évidemment qu'une boutade du conteur.

Mais elle est intéressante en ce qu'elle signale la nouveauté de la mode qui commençait à sévir sous les jupes des dames et des demoiselles. Brantôme, Taboureau des Accords, Henri Estienne, confirmeront le dire de Béroalde et ne craindront pas de parler plus longuement des caleçons de leurs contemporaines.

Si les soldats de Charles-Quint ne furent pour rien dans cette petite révolution intime, Catherine de Médicis et les modes qu'elle importa d'Italiesans compter sa façon particulière de monter à chevalsemblent, au contraire y avoir été pour beaucoup.

A effet semblable, cause semblable. De même que, sous le Second Empire, la crinoline et les cages devaient imposer et généraliser l'usage du pantalon, les vertugades, qui écartaient et faisaient ballonner les jupes, furent, vraisemblablement, sous Charles IX, son auxiliaire le plus puissant.

Il ne les accompagna pas tout d'abord, il est vrai. Au début du règne, les filles de CatherineBrantôme est très affirmatif sur ce pointne portaient point de caleçons. A défaut de ce correctif nécessaire, les pauvres dames commencèrent par aller quasiment nues sous l'énorme cloche de leurs jupes, et la Complainte de M. le Cul les railla assez gaillardement:

Le Pantalon Féminin

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