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M. PEYRON

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M. Quentin eut pour successeur, à la date du 7 novembre 1884, alors que l’épidémie cholérique dont il a été parlé plus haut sévissait avec le plus de rigueur, M. Ernest Peyron, docteur en médecine, conseiller général de Seine-et-Oise, qui occupait auparavant les fonctions de directeur de l’Institution des Sourds-Muets de Paris.

Républicain éprouvé comme son prédécesseur, le nouveau Directeur continua la transformation en personnel laïque du personnel congréganiste des établissements hospitaliers. Cette mesure fut appliquée par lui aux établissements suivants: en 1885, Ivry et Cochin; en 1886, hospice des Enfants-Assistés, Necker, hôpital des Enfants-Malades et hôpital de Forges; en 1887, Trousseau, Lariboisière, Beaujon; en 1888, la Charité ; en 1894, Berck-sur-Mer.

Sous sa direction active, de nombreuses réformes ont été réalisées; les maladies contagieuses ont été isolées; des salles d’opérations, répondant aux nécessités de la méthode antiseptique, ont été créées dans la plupart des hôpitaux; des maternités spacieuses et conformes aux progrès de la science moderne ont été aménagées dans les établissements qui en étaient dépourvus . Les dépenses considérables que ces améliorations ont entraînées ont eu notamment pour conséquence une diminution de la mortalité dans les services de chirurgie et d’accouchement.

L’œuvre accomplie pendant les quatorze années de la direction de M. Peyron, soit sur l’initiative du Conseil municipal de Paris ou du Conseil général de la Seine, soit sur celle de l’Administration elle-même (Direction et Conseil de surveillance), est si considérable qu’on ne pourrait en donner un résumé complet sans dépasser les cadres de cette étude. Nous énoncerons seulement les principaux faits:

1885. Les femmes sont autorisées à concourir à l’internat en médecine.

Ouverture à Yzeure d’une école de réforme pour les filles indisciplinées du service des enfants assistés.

Ouverture à Brévannes d’un hospice de vieillards dans une propriété acquise le 19 septembre 1883, sous la direction de M. Charles Quentin.

1886. Réorganisation du service des secours à domicile par décret du 12 août 1886, à la suite d’une longue étude faite par le Conseil de surveillance, le Conseil municipal et le Conseil d’État.

Création à l’hôpital Saint-Louis d’une école externe ou de demi-pensionnat pour les enfants teigneux non hospitalisés.

1887. Création à Yzeure d’une école professionnelle d’enfants assistés, distincte de l’école de réforme. — Affectation au service des varioleux de l’hôpital temporaire d’Aubervilliers installé dans les baraquements édifiés sur les bastions 30 et 31.

1888. Création par le Conseil général de la Seine d’une Commission de surveillance du service des enfants moralement abandonnés.

Ouverture à Ben-Chicao (Algérie) d’une école d’agriculture et de viticulture pour les enfants assistés, en exécution de l’a donation Roudil.

1889. Ouverture dans les dépendances de Sainte-Périne d’une maison de retraite destinée aux anciens chanteurs français et italiens, en exécution du testament de Mme Rossini.

Création à Neuilly-sur-Seine de la fondation Galignani et ouverture d’un service d’enfants incurables du sexe masculin à l’hospice d’Ivry.

1890. Ouverture de la fondation Fortin à La Roche-Guyon.

1891. Transfert à l’hospice de la Salpêtrière de l’école de réforme d’enfants assistées indisciplinées existant auparavant à Yzeure. L’établissement d’Yzeure demeure exclusivement affecté à une école professionnelle de filles.

1892. Au printemps de 1892, on constate à Paris une épidémie cholérique qui prit une certaine extension à partir du mois d’août. Plusieurs infirmiers sont atteints de choléra dans le service .

ROSSINI


Les cholériques parisiens adultes sont traités dans les hôpitaux généraux et particulièrement à l’Hôtel-Dieu annexe, Saint-Antoine et Saint-Louis, où ont été installés des baraquements spéciaux. Les cholériques de la banlieue sont reçus dans les bâtiments du bastion 36, mis à la disposition de l’Administration par l’autorité militaire; les enfants sont traités dans un service d’isolement, à l’hôpital des Enfants-Malades. Pour désencombrer les hôpitaux, l’Assistance publique ouvre, pour être affecté aux maladies générales, un hôpital de réserve, installé dans des baraquements place du Danube. Cet établissement a reçu ultérieurement le nom d’hôpital Herold.

Pendant la même année, a été ouvert, rue de Bagnolet, l’hospice Debrousse, fondé en exécution du testament de la baronne Alquier, née Debrousse.

Le 27 décembre, a été créée par le Conseil, général, d’accord avec le Directeur, la Commission de surveillance des secours préventifs d’abandon.

1893. Quelques cas de typhus se produisent à Paris au printemps de 1893. Ils sont localisés à l’Hôtel-Dieu annexe. Le bastion 29, que le ministère de la guerre consent à remettre, pour la durée de l’épidémie, à l’Assistance publique, est affecté aux convalescents du typhus.

Une épidémie de variole oblige l’Administration à affecter aux malades varioleux le bastion 36. Ultérieurement, ce bastion a été rendu à l’autorité militaire et le bastion 29 a été affecté aux érysipélateux, l’hôpital d’Aubervilliers devant être dorénavant consacré, dans des pavillons isolés, à toutes les autres maladies contagieuses.

Le 23 janvier, a été ouverte à Châtillon une station pour les enfants assistés atteints de syphilis. Le 1er janvier de la même année, a été inaugurée une buanderie centrale dans les dépendances de l’hôpital Laënnec.

1894. Ouverture, à Belle-Isle-en-Mer, de l’école professionnelle maritime de Port-Hallan, pour les enfants assistés, en exécution d’une délibération du Conseil général.

1895. Création d’une quatrième école d’infirmiers et infirmières à l’hôpital Lariboisière.

Réorganisation de l’assistance à domicile à Paris, en exécution d’un décret du 15 novembre 1895 abrogeant les réglementations antérieures.

Dans la même année, interviennent, sous le titre de réformes hospitalières, d’importantes modifications dans le service médical des hôpitaux.

Sauf dans les services spéciaux, les consultations sont confiées à des médecins autres que ceux chargés de soigner les malades .

D’autre part, il est, créé des circonscriptions hospitalières; d’une manière générale et sauf exception les malades domiciliés dans le territoire de la circonscription ne peuvent être admis que dans un hôpital déterminé .

1896. Institution d’une Commission technique pour la recherche des moyens propres à empêcher la contagion de la tuberculose dans les hôpitaux.

La création de cette Commission est la genèse d’importants projets de création de services ayant pour objet l’isolement et le traitement des tuberculeux parisiens. La plupart de ces projets sont encore à l’étude, et leur réalisation a été jusqu’à présent entravée par des obstacles de diverse nature .

Création d’un service d’incurables filles à la Salpêtrière.

Ouverture de l’orphelinat Douchin.

En 1896, également, M. Peyron avait saisi le Conseil de surveillance du projet de démolition de l’hôpital Trousseau qui doit être remplacé par trois nouveaux hôpitaux d’enfants: l’un, rues Etex et Carpeaux; le second, rue Michel-Bizot; le troisième, sur l’emplacement de l’hôpital Herold, place du Danube .

1897. Ouverture de la fondation Parent-de-Rosan.

Inauguration de l’hôpital Boucicaut, à Paris.

Ouverture d’une maternité Boucicaut, à Roubaix.

Ouverture de l’école Lailler pour les enfants teigneux, agrandie et reconstruite dans les dépendances de l’hôpital Saint-Louis.

1898. Ouverture de maternités Boucicaut, à Chalon-sur-Saône et à Mont-Saint-Aignan.

Par arrêté du 3 mai 1898, M. le Dr Peyron, officier de la Légion d’honneur, était admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il était nommé Directeur honoraire de l’Assistance publique, le 22 juillet 1898. L’arrêté qui admettait à la retraite M. Peyron nommait Directeur de l’Administration, de l’Assistance publique de Paris M. le Dr Henri Napias, membre de l’Académie de médecine, inspecteur général des services administratifs du Ministère de l’intérieur, président de la section des inspecteurs généraux de l’Assistance publique, membre du Comité consultatif d’hygiène publique de France, secrétaire général de la Société de médecine publique et d’hygiène professionnelle, auteur de nombreux ouvrages relatifs à des questions d’assistance et d’hygiène.

HOSPICE SAINT-MICHEL


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