Читать книгу L'Assistance publique en 1900 - Administration générale de l'assistance publique - Страница 28
ОглавлениеSTATISTIQUES COMPARATIVES
NOMBRE DE LITS
De 1878 à 1900, on constate dans l’ensemble des services une augmentation de 8.884 lits.
Hôpitaux. — Si l’on établit la proportion entre la population de Paris et le nombre de lits d’hôpital, on trouve que, en 1878, il y avait 1 lit par 235 habitants, soit 4 1. 24 par 1.000 habitants.
En 1900, on a 1 lit par 183 habitants, soit 5 1. 45 par 1.000 habitants.
Pour maintenir en 1900 entre le nombre d’habitants et le nombre de lits d’hôpital le même rapport qu’en 1878, il eût suffi de la création de 2.332 lits. Or, il a été créé 5.401 lits nouveaux; nous disposons donc aujourd’hui d’une ressource supplémentaire de 3.069 lits, mais cette ressource, qui donne 1 lit pour 826 habitants, est insuffisante. En effet, l’Administration de l’Assistance publique est tenue par traité de recevoir les malades indigents du département de la Seine, et la population du département a augmenté dans une forte proportion. Recensement de 1876: 2.410.849 habitants; recensement de 1896: 3.340.514 habitants.
Les Parisiens entrent de plus en plus volontiers à l’hôpital, surtout dans les services de chirurgie, et la province envoie en nombre toujours croissant des malades dans nos hôpitaux et des femmes dans nos maternités.
Les nouveaux lits créés depuis 1878 ont été en grande partie affectés à des services spéciaux (maladies contagieuses, maternités), et, par l’extrême variabilité du mouvement des maladies contagieuses, il y a souvent dans les services qui leur sont consacrés des lits vacants, alors que les brancards encombrent les salles de médecine et de chirurgie générales.
Enfin, une des causes les plus actives de l’encombrement des hôpitaux est l’insuffisance des lits d’hospice qui force à garder à l’hôpital des infirmes, des incurables et des chroniques.
Hospices. — Si on établit la proportion entre la population de Paris et le nombre des lits d’hospice et de maison de retraite à la charge de l’Assistance publique, on trouve que, en 1878, il y avait 1 lit par 225 habitants, soit 4 1. 43 par 1.000 habitants.
En 1900, on compte 1 lit par 248 habitants, soit 4 1. 01 par 1.000 habitants.
Pour que nous disposions aujourd’hui du même nombre de lits par 1.000 habitants qu’en 1878, il nous faudrait 2.436 lits en plus.
Depuis 1878, il est juste de le faire observer, il y a eu de grandes augmentations dans le chiffre des secours représentatifs du séjour à l’hospice. En 1900, une somme de 1.472.000 francs est portée pour l’attribution de 4.088 secours de 360 francs par an. Cependant la création de ces pensions ne peut suppléer entièrement à l’insuffisance des lits d’hospice, car beaucoup de vieillards et d’infirmes ont absolument besoin d’être hospitalisés.
LA SALPÊTRIÈRE. — QUARTIER DES ALIÉNÉES
Dans le tableau suivant, on donne, par établissement, le nombre des lits existant en 1878 et en 1900: sur les 8.884 lits en plus pour 1900, 2.685 ont été placés dans les établissements ouverts depuis 1878; c’est donc un chiffre de 6.199 lits installés dans les anciens établissements;
Dans le nombre des lits ne sont pas compris les 40 lits de vieillards et les 75 lits d’enfants de la fondation Lambrechts, qui a un budget spécial.
NOMBRE DE JOURNÉES
C’est le nombre de journées qui, avec les prévisions de prix des denrées et la moyenne de la consommation, sert à déterminer le montant de la plupart des crédits alloués aux établissements hospitaliers.
La fixation de la prévision du nombre de journées dans les hôpitaux n’est point déterminée d’après le chiffre de lits réglementaires multiplié par le nombre des jours de l’année, mais d’après le nombre des journées effectives de l’année qui vient de s’achever, augmenté ou diminué du nombre de journées devant résulter de la création ou de la suppression des lits réglementaires. Il importe, en effet, de tenir compte, d’un côté, des journées en plus résultant des brancards, et, d’un autre côté, des journées en moins par suite des vacances de lits.
BRÉVANNES. — QUARTIER DES CHRONIQUES
De même pour les hospices, le chiffre de la prévision de journées est calculé d’après le nombre de journées effectives de la dernière année écoulée, de manière à tenir compte des journées en moins correspondant aux jours de congé accordés aux administrés.
INDIGENTS ET NÉCESSITEUX
D’après le règlement du 20 mars 1860 sur les secours à domicile dans la ville de Paris, il était procédé, tous les 3 ans, à un recensement général des ménages inscrits au contrôle des bureaux de bienfaisance.
La liste des indigents pouvait comprendre non seulement les vieillards, les infirmes, les orphelins, mais aussi les ménages ayant à leur charge au moins 3 enfants au-dessous de 14 ans, et, d’une manière générale, les personnes qui se trouvaient dans les cas extraordinaires et imprévus.
Les 4 derniers recensements effectués sous l’empire de ce règlement accusèrent les résultats suivants:
Par suite de l’extension même de la liste des indigents, les nécessiteux, c’est-à-dire les personnes recevant des secours, une fois donnés, étaient en petit nombre et ne figuraient pas dans les statistiques publiées à cette époque.
Le décret du 12 août 1886 établit de nouvelles conditions pour l’inscription sur la liste des indigents. On ne pouvait plus inscrire sur la liste que les vieillards âgés de 64 ans, les infirmes et les orphelins. Le nombre des indigents se trouva donc diminué de plus de moitié, et, par contre, les nécessiteux constituèrent une catégorie spéciale de personnes secourues.
Le décret du 12 août 1886 resta en vigueur jusqu’en 1896.
Durant cette période, le recensement annuel de la population secourue par les bureaux de bienfaisance donna les chiffres suivants:
Le décret du 15 novembre 1895 est venu, de nouveau, modifier les conditions d’inscription sur la liste des indigents. En vertu de ce dernier règlement, la liste des indigents comprend les personnes de nationalité française domiciliés à Paris depuis 3 ans au moins, incapables par leur âge ou leur invalidité de pourvoir à leur subsistance par le travail, ainsi que les femmes veuves, séparées, divorcées ou abandonnées, ayant des charges exceptionnelles de famille et qui remplissent les conditions ci-dessus de nationalité et de domicile.
Le nombre des indigents inscrits, en vertu de ces dispositions, s’est élevé aux chiffres suivants:
En plus des indigents secourus par les bureaux de bienfaisance, il faut compter les indigents touchant sur les fonds de l’Administration la pension représentative du séjour à l’hospice (360 francs par an), qui étaient en 1896 au nombre de 2.700, et qui depuis 1897 sont au nombre de 4.088.
MALADES TRAITÉS A DOMICILE
D’après le dernier rapport publié sur le traitement des malades à domicile, le nombre de personnes soignées, soit une fois, soit à différentes reprises, à la consultation, a été :
Le nombre total de consultations données à ces personnes a été :
Le nombre réel des personnes qui ont réclamé et obtenu, soit une fois, soit à plusieurs reprises, le traitement à domicile, s’est élevé :
Le nombre réel des inscriptions qui ont été suivies de l’admission au traitement à domicile a été :
ACCOUCHEMENTS
Les femmes indigentes ou nécessiteuses peuvent demander les soins gratuits des sages-femmes des bureaux de bienfaisance, ou faire leurs couches, soit dans les maternités des hôpitaux, soit chez les sages-femmes de la ville payées par l’Administration hospitalière.
Depuis 1886, le nombre des accouchements aux frais de l’Assistance publique s’est beaucoup élevé, et l’augmentation a surtout porté sur les accouchements faits à l’hôpital.