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V
ОглавлениеIl m’eût été impossible de rassembler les éléments dispersés de ce travail si les hommes versés en ces matières, et les amateurs qui possèdent des objets rentrant dans mon cadre, ne m’étaient venus en aide. Les uns m’ont communiqué des types rares de poteries ou de verres; les autres m’ont ouvert les vitrines des galeries publiques ou privées de Paris; plusieurs m’ont donné d’utiles conseils. Parmi ces derniers, je dois citer en première ligne M. Riocreux, qui, non content de faire passer à plusieurs reprises sous mes yeux les richesses de Sèvres, a bien voulu me permettre de recourir à sa profonde expérience de toutes les branches de la céramique, chaque fois qu’un doute s’est présenté à mon esprit. M. Milet, chef des fours de la manufacture nationale, s’est montré non moins bienveillant et non moins libéral, et m’a envoyé des copies de titres intéressants. M. Salvetat, le savant chimiste du même établissement, a fait l’analyse des terres des faïences d’Oiron, et a ajouté ainsi des preuves de l’ordre scientifique à celles que m’ont fournies les monuments eux-mêmes et les chartrier. D’un autre côté, M. de Monville, ce curieux d’un goût si distingué, qui va aux belles choses comme le fer à l’aimant, m’introduisait au milieu des splendides collections d’objets d’art, possédées par les divers membres de la famille de Rothschild; MM. Sauzay, Darcel et du Sommerard me permettaient d’étudier celles du Louvre et de l’hôtel Cluny; M. Albert Jacquemart complétait de vive voix les précieuses indications fournies par son Histoire de la porcelaine; MM. Bonsergent, Pinchaud et Fortuné Parenteau m’adressaient les listes des nombreuses marques de potiers romano-gaulois recueillies par eux à Poitiers et à Rezé ; M. Rondel me fournissait des renseignements précis sur les restaurations qu’il a faites aux faïences du XVIe siècle confiées à ses soins; M. Fournier de Boisairault me laissait consulter les archives de son château d’Oiron; M. Davillier m’initiait, en présence des étonnants spécimens de son cabinet, au charme des produits de Moustiers; MM. Tainturier et Delange me mettaient en main l’œuvre complet de Palissy; M. de Rostaing de Rivas me révélait, à l’aide de ses papiers de famille, l’importance des fabriques nantaises, et me permettait de remettre en lumière le nom trop oublié du céramiste Fourmy; — MM. Port, archiviste de Maine-et-Loire; Roux, de Tours; de la Morinerie, chef de bureau à l’hôtel de ville; J. Charvet, antiquaire à Paris; Thomas Arnauldet, attaché au cabinet des estampes de la bibliothèque de la rue Richelieu; Guilbaud, ancien juge à Saintes, Gaudin, avocat, l’abbé Lacurie, chanoine, Drilhon, notaire de la même ville; Jourdan, juge d’instruction, et Delayant, bibliothécaire à la Rochelle; Imbert et de Fouschier, de Thouars; Calixte de Tusseau, de Moiré ; Beauchet-Filleau, de Chef-Boutonne; J. Cardin, Meillet, chimiste, Redet, archiviste de la Vienne, de Longuemar, Charbonnel et Weddell (), de Poitiers; Bardonnet, de Niort; Renault, directeur des postes à Luçon; Grelier du Fougeroux, de la Chapelle-Thémer; Gourraud, de Chavagnes-en-Paillers; Paul Marchegay, des Roches-Baritaud; Auger, médecin à Nalliers; l’abbé Baudry, curé du Bernard; Léon Aude, secrétaire général de la préfecture de la Vendéa; Faustin Poëy d’Avant, de Maillezais; Hanaël Jousseaume, Louis de la Boutetière et Gabriel de Fontaine, de Fontenay, m’apportaient tour à tour des renseignements sur tel ou tel point de mon sujet. — Enfin M. O. de Rochebrune, le collaborateur ordinaire de mes travaux, me prêtait le concours affectueux et dévoué de son talent de graveur, et mes amis Dugast-Matifeux et Anatole de Montaiglon contribuaient, par leurs bons avis, à rendre cet essai de classification moins imparfait.
Quinze mois se sont écoulés depuis la publication de la lettre à M. Riocreux sur l’origine des prétendues faïences de Henri II, qui a été, pour ainsi dire, le point de départ de mes investigations. Il m’en a souvent coûté depuis de résister aussi longtemps à la juste impatience des chercheurs, excitée par l’annonce de documents propres à déterminer la provenance des sphinx de la curiosité. Mais les choses se sont passées, en cette circonstance, comme à l’ordinaire: une découverte en a amené une autre; ce qui ne devait être qu’une petite brochure est devenu presque un livre, dont un seul chapitre est consacré aux produits de la fabrique des Gouffier. Si les travailleurs sérieux trouvent, sous cet amas de notes; tant soit peu de matière historique nouvelle, je ne regretterai pas de m’être donné beaucoup de peine pour le réunir, et mon but sera rempli.
Fontenay-Vendée, 15 avril 1864.