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L’architecte égyptien imite les formes de l’architecture ligneuse ou métallique, sans les utiliser toutes.

Ainsi, de la comparaison des monuments égyptiens ressort ce fait capital:

Dès l’Ancien-Empire, des modes opposés de construction étaient usités, et, parallèlement au système des piliers lapidaires simplement pourvus d’abaque, se développait le système des légères colonnes métalliques ou ligneuses, couronnées d’un élégant chapiteau aux formes végétales, motif dont les dispositions se retrouvent à des milliers d’années d’intervalle dans tous les couronnements des colonnes monumentales.

Sans doute, le pilier, malgré un certain caractère imitatif qu’on ne peut méconnaître, présente des formes qui conviennent au plus haut point à la pierre, et l’architecte n’avait qu’un pas à franchir pour rencontrer la colonne dorienne; et ce pas même a été franchi, on peut l’affirmer.

Des colonnes d’Eléphantine, signalées particulièrement par M. Beulé, montrent, en effet, un chapiteau composé d’une échine dactyliforme et d’un abaque, supérieur par la fermeté du profil aux chapiteaux de Pæstum et de Sélinonte. Mais ces chapiteaux montrent clairement aussi qu’ils ne constituent pas la solution cherchée par l’architecte égyptien. On les trouve, dans les monuments de la vallée du Nil, à l’état purement accidentel, et non à celui de types canoniques.

Ces essais donnent une force nouvelle à notre conclusion: ils prouvent qu’à une certaine époque, une impulsion imitative fut donnée à l’architecture égyptienne. Il en est résulté que la colonne lapidaire a reçu des formes anciennes, dont l’emploi originaire se perd dans la nuit des temps.

Est-ce à dire que cette imitation a été complète, que tous les motifs antérieurs ont été utilisés, ou qu’on les a tour à tour appliqués sans choix et sans discernement? Assurément non.

Un grand nombre de chapiteaux, tels que celui qui est représenté figure IX, paraissent n’avoir jamais été employés dans les édifices en pierre.

Mais alors quelles raisons ont dirigé l’architecte dans le choix des formes?

C’est ce que nous allons rechercher maintenant.

Si nous ne pouvons pénétrer toujours les motifs qui l’ont guidé, nous arriverons du moins à reconnaître la marche générale qu’il a dû suivre.

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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