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XI

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Table des matières

Conclusions des chapitres précédents: les formes des colonnes lapidaires ont été empruntées des supports ligneux et métalliques de l’Ancien-Empire.

Telles sont, non pas toutes, mais les principales causes qui ont déterminé les formes de la colonne égyptienne. L’étude que nous en avons faite prouve que les gigantesques supports granitiques dérivent de l’élégante architecture ligneuse et métallique. Malgré l’évidence, cette conclusion aura, pour certains esprits, l’inconvénient de paraître éminemment paradoxale. Toutefois il nous serait facile de l’étayer de prémisses plus nombreuses. Quand bien même de nouvelles découvertes montreraient les colonnes lapidaires des premières dynasties, présentant des dispositions semblables à celles des colonnes ligneuses, ce fait: que les premières reproduisent les formes des secondes ne pourrait être infirmé.

C’est une circonstance remarquable, que, de tous les systèmes qui se rapportent à la naissance de l’architecture dorienne, le premier, celui de l’imitation de la construction en bois, explique jusque dans les moindres détails les formes de la colonne, tandis que celui des nécessités de la construction, auquel on a eu le tort d’attribuer une action prépondérante sur le développement de l’architecture égyptienne, n’en saurait donner la raison et semble n’avoir exercé qu’une influence restreinte et presque nulle.

Nous devons ajouter, comme corollaire, que les principaux éléments de la modénature égyptienne, antérieurement à la XVIIIe dynastie (1703-1461), sont la gorge, ou cavet, combiné avec une ligne droite, le talon renversé, la baguette, le tore et la cymaise (F. XLVI, XLVII et XLVIII) .


Ainsi, à propos d’un seul élément des édifices, nous avons dû et nous devrons encore soulever bien des questions et employer parfois des mots qui font songer à cette boutade d’un grand écrivain du XVIe siècle: «le ne sçais s’il en advient aux aultres comme à moy; mais ie ne me puis garder, quand i’oys nos architectes s’enfler de ces gros mots de Pilastres, Architraves, Corniches, d’ouvrage Corinthien et Dorique, et semblables de leur iargon, que mon imagination ne se saisisse incontinent du palais d’Apollidon: et, par effect, ie treuve que ce sont les chestifves pièces de la porte de ma cuisine .»

Mais, quoi qu’en ait Montaigne, il n’y a pas, dès qu’on touche aux formes d’art, de «chestifves pièces» dont le judicieux emploi n’exige la mise en œuvre de toutes les ressources de l’inspiration et de la science de l’artiste.

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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