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VII

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Table des matières

Motifs qui ont guidé l’architecte dans le choix des formes. — Pourquoi la colonne est conique et non cylindrique. — Le sentiment de l’artiste.

Originairement, lorsque l’édifice fut élevé avec les seuls éléments quadrangulaires, l’architecte ne dut pas tarder à s’apercevoir que les ressources expressives des formes étaient fort restreintes. La monotonie des surfaces planes parallèles le dut vivement frapper, et il éprouva probablement le désir de rechercher des effets plus riches et plus variés. Un sérieux indice que telles étaient ses préoccupations, c’est que, pour obtenir une certaine diversité d’effets, il combina systématiquement les couleurs des matériaux .

Mais, cette ressource lui paraissant insuffisante, il abattit les arêtes du support, qui prit une expression nouvelle; puis, par la multiplicité des effets obtenus, le fût circulaire se dégagea du pilier.

Ces modifications procédèrent du besoin d’augmenter le nombre et la valeur des effets plastiques, et de les varier par le moyen qui se présentait le plus naturellement la gradation optique des plans sécants.

L’observation et la recherche des expressions de la lumière conduisirent à créer une gamme de tonalités plastiques. Celle-ci permit d’amplifier, de modérer, de mesurer les effets dans les combinaisons les plus variées.

Par des considérations d’une nature semblable, nous expliquerons pourquoi les fûts circulaires du pilier et de la colonne sont coniques. Les fûts amincis des colonnes figurées pourraient suffire à justifier cette forme; nous croyons cependant que d’autres motifs ont dû amener l’artiste à l’adopter et à repousser le cylindre, dont l’emploi paraît pourtant plus naturel.

Les supports cylindriques et quadrangulaires ont la propriété de pouvoir s’allonger indéfiniment, en offrant dans toute la hauteur des sections égales. On peut user de cette propriété tant que la nature des matériaux et la statique le permettent, aucun autre motif ne provoquant à limiter la hauteur.

Il n’en est pas de même du support conique, sous peine de l’affaiblir matériellement, d’en rendre l’expression impropre et contradictoire à la fonction de porter, on ne peut le couper au-dessous d’un certain point qui, résultant de la forme même, crée une caractéristique particulière.

Le cône, en laissant au tact de l’artiste le choix du point précis où la section doit s’opérer, lui permet d’exercer son action entre les limites larges, mais définies, dans lesquelles il aime à se mouvoir, et qui sont indispensables à la conception de toute œuvre d’art.

A la vérité, cette diminution du fût est conforme aux lois de la stabilité ; mais la faible inclinaison donnée originairement aux faces des supports ne permet pas de supposer que ce soit le résultat des calculs du constructeur: le motif en est bien plutôt dans le sentiment qui porte l’artiste à créer ou à choisir de préférence certaines formes, parmi celles que rend possible le mode de travail des matériaux.

En général, ce sentiment est juste, et l’on peut en découvrir les causes: il sait prévenir les exigences de la stabilité et de la construction, sans que celles-ci le déterminent.

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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