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Type de colonne dont les formes ont été motivées par les exigences religieuses.

Les types que nous venons d’analyser ne sont pas les seuls d’après lesquels furent formées les colonnes égyptiennes. Un certain nombre de temples élevés sous les Lagides montrent des supports coniques qui n’empruntent rien aux exemples cités jusqu’ici.

Le chapiteau qui les couronne est cubique et surmonté d’une gorge. Sur chacune des faces se montre, avec la coiffure caractéristique, la tête de la divine Hathor, aux oreilles de vache. Le cou de la déesse se lie intimement au fût de la colonne, et semble le continuer; seul le bourrelet qui enveloppe la chevelure de l’idole forme une pénétration avec le fût, et donne au plan inférieur du couronnement une forme quadrangulaire. Un édicule d’une certaine hauteur, affectant la forme d’un naos pyramidal, surmonte ce singulier chapiteau, et occupe la place de l’abaque. Remarquons, en passant, que le nom d’Hathor est écrit de manière à signifier Habitation d’Horus (F. LXV).

Malgré les soins d’exécution apportés à la réunion du fût et du couronnement, la jonction de ces formes s’opère mal; il en résulte une opposition presque brutale et bien moins élevée que celle que nous avons admirée dans les colonnes du second type de Karnak.

Les supports formés d’après ce type appartiennent principalement aux édifices élevés dans la période de décadence, pendant laquelle on reproduisit avec prédilection les formes les plus archaïques. Le culte de la déesse Hathor remonte, en effet, aux premières dynasties, et des bas-reliefs d’une époque reculée montrent cette forme du chapiteau, particulièrement sous les XVIIIe et XIXe dynasties (1703-1287) .

Les motifs que nous avons assignés aux développements de la colonne égyptienne n’occupent plus ici qu’une place extrêmement restreinte; une cause puissante les domine et les éclipse tous. On peut conjecturer que l’emploi de ce chapiteau a été lié d’abord à celui du monolithe; on le rencontre souvent merveilleusement adapté à des piliers quadrangulaires. Mais cette origine, qui peut expliquer des dispositions générales, ne saurait suffire à justifier la configuration de cette colonne. Dans ce cas, il ne faut évidemment pas en demander la raison à un accord entre les formes architecturales et les fonctions constructives et plastiques.

La volonté de donner à une partie de ce support un caractère hiératique, et la nécessité de recourir pour cela à un type immuablement fixé, ont eu nécessairement pour effet de subordonner et même de sacrifier complètement à la représentation de ce type tous les motifs de convenance et toutes les ressources d’expression qui relevaient d’un autre ordre d’idées.

A part la représentation d’Hathor, l’emploi des formes de cette nature, dans les colonnes, n’a reçu aucun développement en Égypte. Les monuments pharaoniques ont été préservés du trouble et de la confusion que l’abus d’un mode semblable a jeté, à d’autres époques, dans l’architecture de quelques peuples de l’Asie.

Histoire critique des origines et de la formation des ordres grecs

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