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ARQUATA

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13 mai.

Aujourd’hui, à cinq heures du matin, le chemin de fer de Gênes à Turin nous conduit à Arquata rejoindre l’état-major du maréchal Baraguey-d’Hilliers, dont nous suivrons les mouvements. Le lendemain, nous avons quitté cet odieux petit village.

Cette fois, me voici en campagne.

L’armée est en marche. Les divisions échelonnées sont en avant. Les bagages suivent; caissons, fourgons, voitures, chariots, chevaux, bœufs et mulets s’avancent à la file sur une longueur de deux ou trois kilomètres.

Depuis le matin, il tombe une de ces petites pluies fines qui vous trempent un homme jusqu’aux os en une demi-heure. Je supporte assez bien le froid ou le chaud; mais la pluie a le privilége d’endormir mes facultés morales. Mon Odyssée menaçait de commencer d’une façon lugubre, mais en Italie le soleil finit toujours par avoir le dernier mot. Au milieu de la route, j’abaissai le capuchon de mon caban à la vue du ciel qui avait repris ses belles teintes vertes et bleues.

Au moment d’entrer à Villavernia, deuxième étape d’une course qui ne devait s’arrêter qu’avec les Autrichiens, une bruyante clameur arriva à mes oreilles.

«J’entends rire mes zouaves, dit un capitaine; je parie qu’il est arrivé un accident.»

En effet, un zouave était tombé dans un fossé, plongé dans l’eau jusqu’à la ceinture, en compagnie d’un mulet.

L'envers d'une campagne : Italie 1859

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