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AVANT-PROPOS
ОглавлениеNos Evêques d’avant la Révolution, en particulier Monseigneur d’Arenthon et Mgr Biord, se défendaient d’avoir fait autre chose que de mettre en ordre et d’augmenter les Constitutions et Instructions Synodales de Saint-François de Sales. Mgr de Solle écrivait, en tête d’un règlement des Conférences daté de1819(p.3), emprunté à peu près textuellement aux Constitutions de Mgr Biord: «Pour retrancher absolument de pernicieux abus, nous avons résolu de renouveler, Pour tout notre diocèse, le règlement prescrit par les Constitutions de Saint-François de Sales pour les Conférences, Nous ne ferons que de très légers changements devenus nécessaires Par les circonstances.»
«Une seule réflexion, au dire de Mgr Rey, entre mille qu on pourrait faire, suffira pour rappeler ou inspirer l’estime qui est due aux conférences ecclésiastiques dans ce diocèse; c’est qu’elles ont Saint-François de Sales pour principal restaurateur, et que la substance du règlement qui les concerne, dans les Constitutions synodales, est le fruit de la sagesse de ce grand Saint, (1833, p.1).
Avant lui, Mgr de Thiollaz avait tenu le même langage. Dans le mandement qui sert de préface hà l’édition des Constitutions de1828, il affirme nettement que «Saint-François de Sales forma le recueil de ce code de lois.» Il serait bien superflu d’ajouter que le recueil précité renferme, entre autres Pièces, le règlement des conférences.
Voilà donc nos Evêques unanimes à affirmer un fait dont ils se montraient très justement fiers; où sont leurs preuves?
L’abbé Brand, qui se pose la question, donne une réponse négative; de preuves, personne n’a songé à en donner, sauf peut-être Mgr Rendu. Il reproduit un passage extrait, dit-il, du premier volume des œuvres complètes de notre Saint (édition Blaise, 1821); le voici: «Il établit encore (Saint-François de Sales), des conférences tous les mois. Le mélange des catholiques avec les hérétiques le porta à prescrire, pour sujet de ces conférences, diverses matières de controverse. (Confér. de1856, p.87).
Effectivement, au synode de1607nous lisons: «Afin que tous confesseurs puissent savoir comme ils se pourront comporter pour les cas de conscience, l’on fait savoir que tous les quatrièmes jours du mois l’on s’assemblera en cette ville (d’Annecy), si ce n’est jour de fête, pour décider des questions occurrentcs. Ceux qui ne pourront y assister, ils pourront mander par missive.»
«Auxquels prêtres enjoignons que, se présentant l’occasion de la décision des cas de conscience, que l’on s’adresse au Pénitencier.»
Mgr d’Arenthon a consacré le Titre V de la deuxième partie de ses Constitutions à la conférence qu’il appelle particulière. De mensuelle que l’avait faite Saint-François, il la rendit hebdomadaire, le jeudi. Au synode de1687, il la fixa au mercredi. Elle devait se tenir au séminaire, et commencer, en toute saison, à trois heures du soir; il n’y avait d’exception que pour le temps de Carême, où elle s’ouvrait à deux heures. Au commencement et à la fin, on récitait une hymne au Saint-Esprit et une antienne à la Sainte-Vierge.
Le même Evêque invitait, au synode de1685, les Chefs de Chapitres à tenir cette conférence hebdomadaire dans les villes et bourgs de leurs résidences.
Cette invitation a-t-elle été entendue?
Nous n’avons découvert aucun vestige de conférence ni à. Notre-Dame d’Annecy, ni à La Roche, ni ailleurs. Ce qui nous incline à opiner pour la négative, c’est que dès le synode de 1673, Mgr d’Arenthon priait tous les ecclésiastiques demeurant dans les villes et dans les bourgs de s’assembler une fois la semaine. Pourquoi restreindre l’invitation aux Chapitres? Sinon parce qu’elle n’avait pas trouvé d’écho auprès de l’ensemble du clergé.
Saint-François de Sales n’a-t-il connu d’autre conférence que celle qu’on appelait particulière?
Le huitième article des Nouveaux Statuts, que nous le voyons promulguer en1617, parle ainsi de la conférence appelée plus tard des Archiprêtres: «Tous les confesseurs de cette ville (d’Annecy), tant séculiers que réguliers, encore ceux de la surveillance d’icelle, s’assembleront deux fois l’année, savoir: devant le Carême et la Toussaint, pour faire une conférence touchant le sacrement de Pénitence.
«Pour laquelle conférence tous les confesseurs de chaque surveillance s’assembleront aussi une fois l’année, savoir: devant le Carême, en la bourgade où se distribuent les saintes Huiles et en la présence du surveillant, ou autres députés Pour y présider.»
Si l’œuvre de notre Saint se borne à ce qui précède, est-il Permis de lui attribuer le code des lois régissant les conférences ecclésiastiques?
Entrant maintenant dans le vif de la question, il nous apparaîtra clair comme le jour que les conférences remontent a Mgr de Granier, que ce. grand Evêque leur a donné, en18 articles, un règlement auquel ses succesesurs ont eu assez Peu à ajouter ou à retrancher.
Dans une première partie, nous traiterons de la conférence en général, et dans une seconde partie des sujets traités aux conférences.
Sur le sujet que nous avons dessein d’esquisser, d’amples matériaux nous sont fournis par les Constitutions synodales de 1582, de1668, de1773, de1828et de1890, ainsi que par les Règlements de1813, de1819, de1833, et de1890. Les conférenciers renferment encore un certain nombre d’articles ajoutés, retranchés, modifiés ou simplement rappelés par nos Evêques, chaque fois que la nécessité ou l’utilité s’en faisait sentir.
Toutes ces Constitutions et Règlemnts, qui se copient, sinon toujours textuellement au moins quant au fond, nous apprennent ce qui était prescrit Avant, Pendant et Après la Conférence.