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Ethan Frome ~Chapter I

things, and taste the bliss of feeling that all he imparted left long reverberations and echoes he could wake at will.

It was during their night walks back to the farm that he felt most intensely the sweetness of this communion. He had always been more sensitive than the people about him to the appeal of natural beauty. His unfinished studies had given form to this sensibility and even in his unhappiest mo-ments field and sky spoke to him with a deep and powerful persuasion. But hitherto the emotion had remained in him as a silent ache, veiling with sadness the beauty that evoked it. He did not even know whether any one else in the world felt as he did, or whether he was the sole victim of this mournful privilege. Then he learned that one other spirit had trembled with the same touch of wonder: that at his side, living under his roof and eating his bread, was a creature to whom he could say: “That’s Orion down yonder; the big fellow to the right is Aldebaran, and the bunch of little ones—like bees swarming—they’re the Pleiades…” or whom he could hold entranced before a ledge of granite thrusting up through the fern while he unrolled the huge panorama of the ice age, and the long dim stretches of succeeding time. The fact that admiration for his learning mingled with Mattie’s wonder at what he taught was not the least part of his pleasure. And there were other sensations, less definable but more exquisite, which drew them together with a shock of silent joy: the cold red of sunset behind winter hills, the flight of cloud-flocks over slopes of golden stubble, or the intensely blue shadows of hemlocks on sunlit snow. When she said to him once: “It

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Sous la neige~ Chapitre I

facile à vivre… » Et cependant, ce n'était pas seulement un peu de vie jeune et enthousiaste qui était entrée avec elle dans la maison : elle était plus que cela ; plus qu'un petit être serviable et gai, comme il l'avait cru d'abord. Elle savait voir, elle savait écouter, et Frome s'aperçut bientôt qu'on pouvait lui montrer les choses ou les lui raconter. Il avait plaisir à le constater, tout ce qu'il lui communiquait de sa pensée laissait en elle une trace profonde et des échos qu'il pouvait réveiller à sa guise.

C'était la nuit, au cours de ces retours à la ferme, qu'il éprouvait le plus vivement la douceur de cette communion. Il avait toujours été plus sensible que les gens de son en-tourage aux beautés sans cesse renouvelées de la nature ; ses études, malgré leur soudaine interruption, avaient développé en lui cette sensibilité, et, même aux heures les plus mal-heureuses de son existence, les champs et le ciel lui avaient toujours parlé d'une voix souveraine et profonde. Mais son émotion était demeurée intime, douloureuse et secrète. Elle voilait de mélancolie la beauté même qui la faisait naître. Peut-être n'existait-il personne de par le monde pour sentir comme lui ; peut-être était-il la victime unique de ce triste privilège… Et voici que, brusquement, il découvrait une autre âme vibrant des mêmes admirations, et cette âme vivait à côté de la sienne ! Il découvrait cet être, et cet être habitait sous son toit, mangeait son pain. Elle était à son côté, il pouvait lui dire : « Cette constellation, là-bas, c'est Orion… cette grande étoile, c'est Aldébaran, et cette grappe argentée, qui ressemble à un essaim d'abeilles qu travail, ce sont les Pléiades… » Des heures et des heures, il pouvait la tenir en extase devant un bloc de granit surgissant des fougères, et dérouler devant son esprit le formidable tableau des âges préhistorique et les infinies métamorphoses accomplies au cours des siècles… Le fait que l'admiration pour sa science était mêlée à l'intérêt que prenait Mattie à ses révélations

Ethan Frome / Sous la neige

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