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Ethan Frome ~Chapter I
Of late there had been other signs of her disfavour, as intangible but more disquieting. One cold winter morning, as he dressed in the dark, his candle flickering in the draught of the ill-fitting window, he had heard her speak from the bed behind him.
“The doctor don’t want I should be left without any-body to do for me,” she said in her flat whine.
He had supposed her to be asleep, and the sound of her voice had startled him, though she was given to abrupt explosions of speech after long intervals of secretive silence.
He turned and looked at her where she lay indistinctly outlined under the dark calico quilt, her high-boned face tak-ing a grayish tinge from the whiteness of the pillow.
“Nobody to do for you?” he repeated.
“If you say you can’t afford a hired girl when Mattie goes.”
Frome turned away again, and taking up his razor stooped to catch the reflection of his stretched cheek in the blotched looking-glass above the wash-stand.
“Why on earth should Mattie go?”
“Well, when she gets married, I mean,” his wife’s drawl came from behind him.
“Oh, she’d never leave us as long as you needed her,” he returned, scraping hard at his chin.
“I wouldn’t ever have it said that I stood in the way of a poor girl like Mattie marrying a smart fellow like Denis Eady,” Zeena answered in a tone of plaintive self-effacement.
Ethan, glaring at his face in the glass, threw his head back to draw the razor from ear to chin. His hand was steady, but the attitude was an excuse for not making an immediate reply.
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Sous la neige~ Chapitre I
Récemment, Frome avait saisi d'autres indices de sa mauvaise humeur, aussi subtils et plus inquiétants. Par un matin rigoureux de cet hiver, comme il s'habillait à la lueur douteuse de la chandelle, il avait entendu derrière lui la voix de sa femme, qui était encore couchée :
— Le médecin trouve qu'on ne devrait pas me laisser ainsi, sans personne pour m'aider, — disait-elle.
Ethan l'avait crue endormie. Ces mots le surprirent, bien qu'il fût habitué à un flot de paroles succédant brusque-ment à de longs silences mystérieux.
Il se tourna vers le lit et la regarda, enfouie dans l'om-bre, sous la courtepointe de calicot foncé. Son visage osseux avait sur la blancheur de l'oreiller une teinte terreuse.
— Personne pour vous aider ? …
— Évidemment, si vous prétendez que nous ne pou-vons pas engager une servante, lorsque Mattie sera partie !
Frome se détourna. Le rasoir en main, la joue tendue, il faisait effort pour se voir dans la mauvaise glace accrochée au-dessus de la toilette.
— Pourquoi diable partirait-elle ?
— Eh bien ! elle se mariera, sans doute ! — fit d'une voix traînante sa femme derrière lui.
Tout en grattant son menton, Frome répliqua :
— Oh ! je ne crois pas qu'elle nous quitte tant que vous aurez besoin d'elle.
— Je ne voudrais pourtant pas qu'on m'accusât d'empêcher une pauvre fille comme Mattie d'accepter un beau parti comme Denis Eady, — riposta l'autre, sur un ton de désintéressement dolent.
Ethan continuait à regarder son visage dans le miroir. Il rejeta sa tête en arrière et, d'une main assurée, passa lente-ment le rasoir de son oreille à son menton. La posture était une suffisante excuse pour ne pas répondre aussitôt.