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Ethan Frome ~Chapter I
thought in which he had since been living. His father’s death, and the misfortunes following it, had put a premature end to Ethan’s studies; but though they had not gone far enough to be of much practical use they had fed his fancy and made him aware of huge cloudy meanings behind the daily face of things.
As he strode along through the snow the sense of such meanings glowed in his brain and mingled with the bodily flush produced by his sharp tramp. At the end of the village he paused before the darkened front of the church. He stood there a moment, breathing quickly, and looking up and down the street, in which not another figure moved. The pitch of the Corbury road, below lawyer Varnum’s spruces, was the favourite coasting-ground of Starkfield, and on clear evenings the church corner rang till late with the shouts of the coasters; but to-night not a sled darkened the white-ness of the long declivity. The hush of midnight lay on the village, and all its waking life was gathered behind the church windows, from which strains of dance-music flowed with the broad bands of yellow light.
The young man, skirting the side of the building, went down the slope toward the basement door. To keep out of range of the revealing rays from within he made a circuit through the untrodden snow and gradually approached the farther angle of the basement wall. Thence, still hugging the shadow, he edged his way cautiously forward to the nearest window, holding back his straight spare body and craning his neck till he got a glimpse of the room.
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Sous la neige~ Chapitre I
d'un institut technique, à Worcester, et manipulé quelque peu dans un laboratoire grâce à la complaisance d'un pro-fesseur de physique. Depuis, les images suggérées par cette expérience lui revenaient souvent d'une façon inattendue, malgré la direction si différente que son existence actuelle imposait à ses pensées. La mort de son père et les malheurs subséquents avaient en effet écourté ses études : il n'avait pu en retirer aucun bénéfice pratique, mais elles avaient nourri son imagination et lui avaient donné l'idée du vaste et nébu-leux mystère qui se dérobe derrière les apparences quotidi-ennes des choses.
Tandis qu'il cheminait à grands pas sur la neige, le sen-timent de ce mystère embrasait son esprit et avivait encore la bienfaisante exaltation physique déterminée par cette marche rapide. Au bout du village, devant le péristyle de l'église, il s'arrêta pour reprendre haleine. La pente de la route de Cor-bury s'amorçait un peu au-dessous des sombres sapins qui gardaient l'entrée du notaire Varnum. C'était à cet endroit que les jeunes gens de Starkfield se retrouvaient pour s'exerc-er à la luge. Par les nuits claires, le carrefour devant l'église re-tentissait jusqu'à une heure tardive de leurs cris joyeux ; mais, ce soir, aucun de leurs petits traîneaux ne dessinait sa tache noire sur la longue et blanche descente. Le silence de minuit planait sur le village. Tout ce qui veillait était rassemblé dans l'église : un lointain écho d'air à danser et les larges rais d'une lumière dorée arrivaient, confondus, des fenêtres.
Le jeune homme contourna l'édifice. Il descendit la rampe et se dirigea vers la porte qui ouvrait sur la salle du rez-de-chaussée. Il fit un crochet à travers la neige non foulée pour éviter la clarté jusqu'à l'angle opposé du bâtiment. Une fois là, tout en prenant garde à rester dans l'ombre, il fit effort pour atteindre la fenêtre la plus voisine. Il dissimula son corps long et mince dans l'obscurité et tendit le cou de manière à pouvoir risquer on œil dans la salle.