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Ethan Frome ~Chapter I
The “smash-up” it was—I gathered from the same in-formant—which, besides drawing the red gash across Ethan Frome’s forehead, had so shortened and warped his right side that it cost him a visible effort to take the few steps from his buggy to the post-office window. He used to drive in from his farm every day at about noon, and as that was my own hour for fetching my mail I often passed him in the porch or stood beside him while we waited on the motions of the dis-tributing hand behind the grating. I noticed that, though he came so punctually, he seldom received anything but a copy of the Bettsbridge Eagle, which he put without a glance into his sagging pocket. At intervals, however, the post-master would hand him an envelope addressed to Mrs. Zenobia—or Mrs. Zeena—Frome, and usually bearing conspicuously in the upper left-hand corner the address of some manufacturer of patent medicine and the name of his specific. These doc-uments my neighbour would also pocket without a glance, as if too much used to them to wonder at their number and variety, and would then turn away with a silent nod to the post-master.
Every one in Starkfield knew him and gave him a greeting tempered to his own grave mien; but his taciturnity was respected and it was only on rare occasions that one of the older men of the place detained him for a word. When this happened he would listen quietly, his blue eyes on the speaker’s face, and answer in so low a tone that his words never reached me; then he would climb stiffly into his buggy, gather up the reins in his left hand and drive slowly away in the direction of his farm.
“It was a pretty bad smash-up?” I questioned Harmon, looking after Frome’s retreating figure, and thinking how gallantly his lean brown head, with its shock of light hair, must have sat on his strong shoulders before they were bent out of shape.
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Sous la neige~ Chapitre I
Ce fut lui aussi qui me narra l'origine de la terrible cicatrice rouge barrant le front d'Ethan Frome. Elle datait de l'accident qui, du même coup, lui avait tordu et noué tout le côté droit, le faisant ressembler à un vieux chêne foudroyé. Depuis lors, le pauvre homme ne pouvait effectuer sans douleur ces quelques pas entre son buggy et le bureau de poste. Tous les jours, vers midi, il venait de sa ferme, située à quelques milles de Starkfield, et, comme c'était justement l'heure où j'allais chercher mes lettres, il m'arrivait de le dépasser sous le péristyle ou d'attendre à sa suite, devant le guichet. Je ne tardai pas à observer que, rarement, malgré son exactitude touchante, on lui remettait autre chose qu'un numéro du Bellsbridge Eagle. Sans même y jeter un coup d'œil, il le fourrait dans la poche de son veston usé. De temps à autre, pourtant, le receveur lui tendait une enveloppe, adressée à Mrs. Zenobia (ou Zeena) Frome, et qui montrait en gros caractères l'adresse d'un fabricant de produits phar-maceutiques et le nom d'une spécialité. Ces papiers rejoi-gnaient aussitôt le journal, comme si le porteur était blasé à force d'en recevoir. Après quoi, il remerciait l'employé d'un petit signe de tête silencieux, et se retirait.
Chacun dans Starkfield le connaissait. On le saluait au passage, mais on respectait son désir d'isolement, et seuls quelques vieillards se risquaient à l'aborder. Dans ces occa-sions, Frome s'arrêtait un instant, ses yeux bleus fixés grave-ment sur l'interlocuteur, mais il répondait d'une voix si basse que jamais aucune de ses paroles n'était parvenue jusqu'à moi. Puis il remontait péniblement dans son buggy délabré, rassemblait les guides dans sa main gauche, et repartait sans hâte vers la ferme.
— Ce dut être un effroyable accident, — dis-je au vieil Harmon, un jour, en suivant du regard la démarche pénible de Frome. Je songeais à la belle mine qu'avait dû avoir, jadis, cette tête blonde et énergique de jeune homme.