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Ethan Frome ~Chapter I
Though Harmon Gow developed the tale as far as his mental and moral reach permitted there were perceptible gaps between his facts, and I had the sense that the deeper meaning of the story was in the gaps. But one phrase stuck in my memory and served as the nucleus about which I grouped my subsequent inferences: “Guess he’s been in Starkfield too many winters.”
Before my own time there was up I had learned to know what that meant. Yet I had come in the degenerate day of trolley, bicycle and rural delivery, when communication was easy between the scattered mountain villages, and the bigger towns in the valleys, such as Bettsbridge and Shadd’s Falls, had libraries, theatres and Y. M. C. A. halls to which the youth of the hills could descend for recreation. But when winter shut down on Starkfield and the village lay under a sheet of snow perpetually renewed from the pale skies, I be-gan to see what life there—or rather its negation—must have been in Ethan Frome’s young manhood.
I had been sent up by my employers on a job con-nected with the big power-house at Corbury Junction, and a long-drawn carpenters’ strike had so delayed the work that I found myself anchored at Starkfield—the nearest habit-able spot—for the best part of the winter. I chafed at first, and then, under the hypnotising effect of routine, gradually began to find a grim satisfaction in the life. During the early part of my stay I had been struck by the contrast between the vitality of the climate and the deadness of the community. Day by day, after the December snows were over, a blazing blue sky poured down torrents of light and air on the white landscape, which gave them back in an intenser glitter. One would have supposed that such an atmosphere must quicken the emotions as well as the blood; but it seemed to produce no change except that of retarding still more the sluggish pulse of Starkfield. When I had been there a little longer,
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Sous la neige~ Chapitre I
Dès le premier jour, le vieux conducteur m'avait débité tout ce qu'il savait de l'histoire, mais je pressentais que, pour en démêler les fils secrets, il fallait une plus vive imagination que la sienne. Toutefois une parole d'Harmon s'était gravée dans ma mémoire : « Il a passé trop d'hivers à Starkfield… »
Ah ! je devais bientôt comprendre le sens profond de ces quelques mots ! Le Starkfield que je connus ne ressemblait guère cependant au village isolé, perdu dans la montagne, où s'était écoulée la triste jeunesse d'Ethan Frome. Il était relié maintenant aux gros bourgs de la région. Le tramway électrique, la bicyclette permettaient aux jeunes gens de descendre, l'hiver, jusqu'à Bettsbridge ou à Shadd's Falls, et d'y passer la soirée au théâtre, dans les bibliothèques, ou aux réunions des « Jeunes Chrétiens ». Mais quand arrive la saison froide, quand le village fut immobilisé sous une couche de neige qui s'accroissait sans répit, quand les vents du nord, tombant d'un ciel d'acier, se prirent à rôder autour des petites maisons de bois qui grelottaient derrière les ormes dépouillés de la Grande Rue, je commençai à deviner ce qu'avait dû être Starkfield alors qu'Ethan Frome avait vingt ans…
J'avais été envoyé par mes patrons pour surveiller un important travail que nous avait commandée l'usine de force motrice à Corbury Junction. Une grève prolongée des charpentiers ayant retardé la besogne, je me trouvai retenu, cet hiver, à Starkfield, le seul endroit habitable des environs. Dans les premiers temps de mon séjour, je fus très frappé du contraste entre l'air vivifiant du pays et l'apathie des habitants. Lorsque je me promenais sous ce ciel d'un bleu éclatant, je me sentais le sang fouetté. J'étais ébloui par la blancheur ensoleillée des prairies couvertes de neige, où les forêts de sapins épandaient leurs grandes taches brunes. Ce froid sec, la pureté de cette atmosphère toujours lumineuse, m'exaltaient, et je ne pouvais comprendre la nonchalance presque léthargique des gens de Starkfield. Mais, quand parut