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II
LE PETIT POMPON

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Antoine Loustaud regarda l’inconnu, comme s’il eût encore soupçonné un piège.

–C’est drôle! dit-il enfin; d’habitude on ne pourchasse pas ces gaillards-là pour leur faire de la morale. Et comment s’appelle celui que vous cherchez?

–Voilà malheureusement ce que j’ignore. Son nom véritable, celui qu’il a reçu de son père et de sa mère, m’est bien connu; mais peut-être ne le sait-il plus lui-même, et nul n’a pu m’apprendre le surnom qu’il porte à cette heure. Allons! Antoine Loustaud, pour que votre assistance soit efficace, je vais tout vous dire. du moins ce qui est indispensable. Quel que soit votre abaissement actuel, il vous reste, je l’espère, assez de sentiments honnêtes pour que je vous confie, en toute sécurité, le secret d’une famille.

Antoine s’étira les membres en étouffant un bâillement; peut-être le travail de la digestion lui donnait-il une velléité de sommeil.

–A votre aise, mon digne monsieur, répliqua-t-il; ce secret de famille ne risque rien avec moi. Nous ne vivons pas dans le même monde; vous êtes en haut, moi en bas. tout en bas. Mes indiscrétions, si j’en commettais, ne sauraient donc monter jusqu’à vous, et d’ailleurs, je ne suis pas bavard.

Ces considérations ne parurent pas déplaire à l’inconnu qui reprit, après un moment de réflexion:

–Sans doute, Antoine Loustaud, vous avez entendu parler de la guerre que firent les Français à l’Espagne en 1823?

–Je crois bien! à cette époque, j’étais encore quelque chose et je lisais les journaux. Il s’agit de l’expédition du duc d’Angoulème en faveur du roi d’Espagne, Ferdinand VII.

–Précisément. Puisque vous avez une idée des événements de cette époque, vous savez peut-être que cette guerre a été aussi peu sanglante que peu glorieuse pour nous autres Français. Nous traversâmes le pays, presque sans combat; ce fut seulement vers la fin de la campagne, à la prise de Cadix et du Trocadéro, que nous rencontrâmes quelque résistance. En revanche, pendant la longue marche de l’armée, les corps isolés furent fréquemment assaillis par des bandes de partisans, ou plutôt de scélérats, qui volaient les bagages, assassinaient les sentinelles, surprenaient et massacraient les traînards, mais qui disparaissaient à la moindre démonstration belliq.ueuse.

«Il y avait alors, au4e régiment de ligne, qui faisait partie de l’expédition, un jeune et brave sergent, marié à la cantinière. C’étaient des gens fort honnêtes, estimés de tous ceux qui les connaissaient, et le sergent, par son courage, par son intelligence, devait promptement passer officier. Ils avaient deux enfants, deux garçons, l’un âgé alors de six ans environ, l’autre de quatre à peine. L’aîné était resté au «dépôt» dans une ville du midi de la France; mais le plus petit, dont la mère ne voulait pas se séparer, avait suivi le régiment dans le fourgon particulier de la cantinière.

L’armée ayant pris position devant Cadix, la brigade à laquelle appartenait le sergent campait à l’arrière-garde, au milieu des marais salants, qui forment ce qu’on appelle l’Ile de Léon. On était fréquemment harcelé par ces bandes ennemies, qui n’appartenaient pas à l’armée régulière espagnole et ne se composaient guère, je le répète, que de voleurs et de pillards.

Un jour que le sergent et sa femme avaient suivi un détachement envoyé en reconnaissance, ils laissèrent leur enfant au poste où ils comptaient revenir le soir, sous la garde d’une douzaine de soldats solides et aguerris, fort capables de repousser une attaque. Néanmoins, quand le régiment rentra dans ses quartiers, on trouva que les hommes du poste, surpris sans doute, avaient été égorgés et horriblement mutilés, selon l’usage dans cette guerre odieuse. Quant à l’enfant, qu’on surnommait le Petit Pompon et que tout le monde adorait, il avait disparu.

Vous vous représenterez aisément le désespoir du père et de la mère. Des patrouilles furent lancées dans toutes les directions; on questionna tous les gens du voisinage; mais la guérilla qui avait fait le coup était étrangère au pays; personne ne put ou ne voulut donner de renseignements sur elle. On demeura donc convaincu, après bien des recherches, que le pauvre Petit Pompon avait péri avec les hommes du poste et que son corps avait été jeté dans les marais.

Cependant ni le père, ni surtout la mère, ne voulaient croire à cette mort. Malgré la férocité proverbiale de certains Espagnols, pour quel motif eût-on égorgé un enfant de quatre ans? Aussi, la paix signée, le sergent et sa femme restèrent-ils à Cadix afin de continuer leurs investigations. Ils ne reculèrent devant aucune dépense, aucune démarche; tout fut inutile et un mystère impénétrable ne cessa de régner sur le sort de leur plus jeune fils.

Bien des années s’écoulèrent. L’ancien sergent était devenu officier, et sa femme avait renoncé à ses fonctions de cantinière. Après la prise d’Alger, en1830, l’une et l’autre se trouvaient en Afrique où leur régiment combattait contre les Arabes.

Dans la légion étrangère, à la solde de la France, on découvrit un Espagnol qui avait appartenu aux bandes de guérillas pendant la guerre de1823. Cet homme se souvenait fort bien d’avoir pris part au massacre des soldats du poste devant Cadix. Ne craignant plus d’être inquiété, il racontait volontiers comment ses compagnons, en dissimulant leurs armes et en prenant les apparences les plus amicales, étaient parvenus à endormir la vigilance des Français, puis, se jetant sur eux à l’improviste, les avaient mis à mort jusqu’au dernier. Quant à l’enfant, d’après l’ancien guérillero, il n’avait pas été tué. Le chef de la bande, moitié bohémien moitié contrebandier, touché de sa gentillesse, ou voulant peut-être l’élever dans quelque dessein secret, s’était emparé du Petit Pompon, qui criait fort et se débattait, l’avait emporté sur son cheval et s’était réfugié avec lui dans les montagnes, où la troupe n’avait pas tardé à se disperser.

Ce récit, qui présentait les caractères de la sincérité, réveilla les espérances des malheureux parents. Le père possédait maintenant quelque fortune; il résolut d’employer tout son crédit, toutes ses ressources à découvrir son fils. Par ses soins, l’ancien guérillero obtint son congé; on lui remit de l’argent, et il partit pour l’Espagne avec la mission de rechercher l’enfant et son ravisseur. Le père de Pompon l’eût accompagné lui-même, si la guerre ne l’avait retenu à l’armée.

L’Espagnol parti, on attendit impatiemment de ses nouvelles; mais ce fut seulement au bout de six mois qu’il écrivit pour annoncer qu’il avait retrouvé les traces de Pepe Moralès, l’ancien chef de bande. Moralès, après la guerre, avait mené l’existence la plus vagabonde, exercé les métiers les plus honteux. Toutefois, selon des rapports certains, il se faisait suivre partout d’un jeune garçon qu’on appelait Francesito, ou le petit Français, et qui ne pouvait être que l’enfant dérobé. Ils vivaient, disait-on, en ce moment dans les Pyrénées, sur la frontière de France, et l’ancien guérillero ne désespérait pas de les retrouver, si on lui envoyait encore de l’argent, afin qu’il pût poursuivre ses recherches.

L’argent demandé fut expédié aussitôt, avec les recommandations les plus pressantes de ne rien négliger pour réussir, et au bout de quelque temps arriva une lettre contenant le plus étrange récit.

L’Espagnol avait suivi la trace de Pepe Moralès jusque dans la partie la plus inaccessible des hautes montagnes qui séparent l’Espagne de la France. Moralès, ayant repris son ancien état de contrebandier, se faisait aider d’une Gallicienne, qui passait pour sa femme, et par Francesito. Ces trois personnes avaient habité longtemps une cabane isolée, dans le voisinage du Val d’Andorre; mais, peu de jours avant l’arrivée de l’ex-guérillero dans les Pyrénées, on avait trouvé Pepe Moralès et la Gallicienne poignardés dans leur misérable demeure, et on supposait que Francesito, alors âgé d’une douzaine d’années environ, était l’auteur de ce double meurtre. L’homme et la femme l’avaient traité, assurait-on, avec une dureté inouïe, l’accablant de travail et lui refusant la nourriture. Sans doute, l’enfant à moitié sauvage s’était vengé; l’ancien chef de bande et sa compagne semblaient avoir été assassinés pendant leur sommeil ou pendant un accès d’ivresse, avec la propre navaja de Moralès. Quoi qu’il en fût, Francesito, à la suite de l’événement, s’était enfui et on ignorait de quel côté il avait tourné ses pas.

De pareils faits pouvaient refroidir le zèle du père et de la mère de Pompon; néanmoins, on ne voulut voir dans ce crime, s’il était réel, que l’exaspération d’un enfant inconscient, poussé à bout par l’injustice et la misère. L’Espagnol fut donc invité à poursuivre sa tâche, et on lui renouvela la promesse d’une forte récompense en cas de succès; mais il n’écrivit plus: sans doute il reconnaissait l’impossibilité de remplir sa mission.

Des années s’écoulèrent encore. Le père de Pompon était monté en grade. Rentré en France avec sa famille, il vivait à Paris, où il jouissait du bien-être et de la considération acquis par ses loyaux services. Il n’avait pas cessé de prendre des renseignements en Espagne; mais toujours même résultat négatif. Enfin, il y a quelques mois, une lettre en espagnol, d’une date déjà ancienne, est arrivée après de nombreux circuits. Elle venait de l’ancien guérillero, qui se trouve aujourd’hui dans un village de l’Estramadure. Cet homme annonçait qu’un des ses compatriotes, assez peu estimable du reste, était rentré récemment en Espagne, après avoir séjourné à Paris, et affirmait y avoir rencontré Francesito, qu’il avait connu autrefois dans les Pyrénées. Il ignorait le nom que portait à cette heure le fils adoptif de Moralès, mais il le disait affilié à une bande de malfaiteurs qui désole Paris. On n’avait donc qu’à prendre des informations ici même et on devait infailliblement retrouver celui qu’on cherche depuis si longtemps.

Ces nouvelles peut-être auraient brisé le cœur du brave et honnête soldat; mais il n’en a pas eu connaissance, car, à l’arrivée de la lettre, il était mort depuis quelques jours, entouré d’honneurs et pleuré de ses amis comme de sa famille.»

Ici le jeune homme en deuil parut éprouver une vive émotion et fut obligé de s’arrêter.

Antoine Loustaud avait écouté ce récit d’abord avec distraction, puis avec intérêt.

–Eh! eh! dit-il, votre Petit Pompon promettait un fier lapin! Tonnerre! comme il y allait dès l’âge de douze ans!. Mais, voyons, mon excellent monsieur, pourquoi m’avez-vous conté tout cela, à moi?

–Parce que, d’après ce qu’on m’affirme, vous pouvez me faire retrouver Francesito.

–Bon! ne m’avez-vous pas dit que le père, l’ancien sergent était mort?

–Oui, mais il a laissé une veuve et un fils aîné.

–Et vous êtes ce fils aîné, n’est-ce pas?

–Peut-être.… quoi qu’il en soit, je ne reculerai devant aucun sacrifice, j’exposerai ma vie, s’il le faut, pour atteindre le but. Antoine Loustaud, encore une fois, voulez-vous me prêter votre concours?

–Et comment? Parmi ces milliers de gredins qui pullulent à Paris, comment voulez-vous que je découvre le Petit Pompon ou Francesito? Selon toute apparence, ainsi que vous le disiez vous-même, il a oublié son nom primitif et il en a porté cent autres qu’il ne se soucierait pas de se rappeler. Savez-vous du moins s’il est grand ou petit, blond ou brun? Y a-t-il quelque particularité qui puisse le faire reconnaître?

–Je ne possède, par malheur, que des indications très vagues. Pompon doit avoir une vingtaine d’années. Dans son enfance il était blond et s’annonçait comme devant être de taille moyenne, mais robuste, de manières décidées, ne craignant rien. Peut-être, par suite de l’âge et des habitudes que donne une vie vagabonde, ces indications se trouvent-elles fausses actuellement; mais si j’étais en présence de. mon frère, puisque vous savez le lien qui nous unit, je le reconnaîtrais à des signes certains.

–Ainsi, vous voudriez vous-même.

–Oui, je demanderais seulement à le rencontrer; le reste serait mon affaire.

–Très-bien, et savez-vous ce que serait probablement «le reste»? Un coup de couteau dans la poitrine ou un coup d’assommoir sur le crâne. Ah! vous croyez qu’un gaillard comme ce Pompon, qui, à douze ans, débute par assassiner son père et sa mère adoptifs, sera disposé à recevoir des visites de politesse? Vous croyez qu’à la vue de personnes inconnues et suspectes il leur supposera des intentions amicales? Rayez cela de vos papiers, mon jeune monsieur; si nous tentions ensemble une pareille entreprise, elle tournerait mal pour nous deux.

–Quant à moi, j’en courrai les chances, répliqua le jeune homme en deuil avec résolution; je crois pouvoir, je vous le répète, me faire reconnaître de mon malheureux frère et dès qu’il saura notre parenté. Ainsi donc, monsieur Loustaud, vous me refusez?

Le vagabond eut l’air de réfléchir.

–Réellement, vous êtes un brave garçon, reprit-il, et vous m’avez rendu tout à l’heure un service, sans compter que vous m’avez bien régalé. Je voudrais vous obliger; mais je ne vois pas qui pourrait être ce Pompon, et puis, s’il faut le dire, on tient à sa peau!

Le jeune homme lui adressa les plus pressantes, les plus brillantes promesses.

–Bah! dit enfin le vagabond, on peut essayer. Mais, avant de m’engager définitivement avec vous, vous me permettrez bien de prendre, comme on dit, «l’air du bureau…» Trouvez-vous demain soir, à dix heures, sur le quai du Marché-Neuf, en face de la Morgue; j’y serai. D’ici là, j’aurai tâté le terrain et je saurai si, oui ou non, je dois m’embarquer dans cette affaire.

L’inconnu accepta avec empressement, et Antoine Loustaud lui fit encore quelques questions au sujet du dangereux individu dont il s’agissait de retrouver la trace.

–Ah çà! maintenant que nous commençons à nous entendre, ne me direz-vous pas votre nom?

–Appelez-moi Georges. monsieur Georges, répliqua sèchement le jeune homme en deuil. Du reste, voici les arrhes de notre marché.

Et il lui présenta plusieurs pièces d’or.

Il pensait que le vagabond allait s’en saisir avidement; Antoine ne bougea pas.

–De l’or! dit-il avec sa tranquille bonhomie; que voulez-vous que j’en fasse? Dans les endroits où je vais, si l’on me voyait de l’or j’aurais le sifflet coupé avant vingt-quatre heures.

–Cependant, il faut bien que vous achetiez des habits, que vous vous procuriez un gîte.

–Un gîte! pourquoi faire? Croyez-vous qu’ayant des informations à prendre, je passerai la nuit prochaine dans un lit? Quant à acheter des vêtements ce n’est pas la peine. Si «les autres» me voyaient avec une pelure neuve, c’est pour le coup qu’ils se défieraient et qu’ils m’accuseraient d’être de la rousse!

–Alors, acceptez du moins ceci.

Et il lui offrit quelques écus de cinq francs.

–C’est trop gros. ça tient trop de place; j’aurais beau cacher sur moi ces pièces massives, «les autres», qui ont la main légère, sauraient les découvrir. Allons! si je dois absolument accepter quelque chose, que ce soit de la menue monnaie qui n’offusquera personne.

L’inconnu lui remit tout ce qu’il avait de monnaie et ne put dissimuler sa surprise pour ce singulier désintéressement.

–Que voulez-vous? disait le vagabond en souriant, je n’ai pas de besoins. Le travail me fait horreur et j’aime la vie en plein air, c’est vrai. Mais je ne suis ni «escarpe» ni voleur, et, par suite, si je montre de l’argent, on soupçonnera qu’il provient. Peut-être un jour vous expliquerai-je comment j’entends être récompensé. A cette heure, séparons-nous. Je vous laisse partir le premier, car il ne serait pas prudent qu’on nous vît ensemble. A demain donc! Peut-être aurai-je quelque chose d’intéressant à vous communiquer.

Le jeune homme en deuil l’encouragea dans ces bonnes dispositions; puis, ayant payé la dépense, il s’empressa de quitter ce bouge immonde.

Demeuré seul, Antoine Loustaud marmottait tout bas:

–Monsieur Georges!… Ce n’est pas un nom cela. Hum! avant de commencer la besogne, je veux savoir à qui j’ai affaire.

Et, à son tour, il sortit de la gargote avec précipitation. Le jeune homme qui prétendait s’appeler Georges ne pouvait encore être loin, et, en effet, il l’aperçut longeant la rue de la Barillerie, dans la direction du pont Saint-Michel. Cette rue, remplacée aujourd’hui par une voie magistrale, était sombre, étroite et très encombrée. Antoine se mit à suivre ou, selon le terme consacré, à filer l’inconnu, et il ne le quittait pas des yeux, malgré la cohue des voitures et des piétons.

D’abord il prit quelques précautions pour ne pas être vu, dans le cas où Georges viendrait à se retourner; mais il s’assura bientôt que ces précautions étaient vaines. L’inconnu ne semblait nullement soupçonner qu’il était suivi et continuait d’avancer à pas rapides, avec cette aisance du Parisien habitué de longue date à se débrouiller au milieu des embarras de la ville.

Il traversa ainsi le pont Saint-Michel, s’engagea dans la longue et boueuse rue de la Harpe, et enfin atteignit le quartier, assez peu fréquenté, qui s’étend derrière le Luxembourg. Parvenu au carrefour de l’Observatoire, il entra dans une maison de belle apparence, qui s’élevait sur un côté de l’avenue.

Antoine Loustaud, supposant qu’il allait ressortir, se posta sous une porte cochère et demeura longtemps en faction; mais, comme l’inconnu ne reparaissait pas, on avait lieu de croire que c’était là sa demeure.

Ce point fixé, il en restait un autre à éclaircir. Quel était le nom véritable du jeune homme en deuil? quel était son rang dans le monde?

–Ces messieurs de la police se déguisent si bien! pensait Antoine.

Après avoir réfléchi un moment, il pénétra avec hardiesse dans la maison. Un portier, à ligure assez débonnaire, lui demanda où il allait.

–M. Georges, dit Antoine avec assurance, est-il rentré?

–Vous voulez parler sans doute de M. Georges Buffières… le fils de ce pauvre général Buffières, mort il y a quelques mois?

–Justement. un grand jeune homme, vêtu de deuil, avec un collier de barbe noire. oui, oui, M. Georges Buffières.

–Il est chez lui.

–Seul?

–Avec sa mère. madame la générale. Mais vous pouvez monter au premier; vous trouverez des domestiques pour répondre.

–Suffit; je ne venais pas pour mon compte; c’est un des amis de M. Georges qui m’a chargé de m’informer. Allons! puisque M. Georges est chez lui, je vais prévenir. l’autre. Merci donc, mon brave.

Et Antoine s’esquiva. Tout en s’éloignant, il murmurait:

–Georges Buffières: le fils d’un général!. Diable! on peut risquer quelque chose.

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