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INTRODUCTION

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Table des matières

Quels étaient l’état des esprits, les tendances de l’opinion publique dans notre région Santonique (Saintonge, Angoumois, Aunis) lorsque le roi Louis XVI se décida (le 3 août 1788) à convoquer les Etats-Généraux, par une ordonnance qui fixait au 1er mai suivant l’ouverture de cette assemblée?

Une revue sommaire de nos origines et de notre histoire provinciale est nécessaire pour éclairer cette question.

Pays de transition entre le nord et le midi, entre le plateau central et la mer, pays de plaines dès longtemps cultivées, traversé en tous sens, surtout depuis la période romaine, par de multiples routes ou chemins qui, s’ajoutant à ses voies de communications fluviales, la Charente, la Boutonne, etc., en faisaient un pays de facile accès ef de traversée facile pour les hommes et pour les idées qu’ils portent avec eux, la «cité » des Santons (civitas Libera) avait été l’une des premières de Gaule à recevoir, de la bouche d’Eutrope et de ses successeurs dans l’apostolat, la prédication évangélique, alors que cette prédication remuait le monde sous un souffle de renouveau religieux, moral et social; l’une des premières aussi, elle s’était couverte de belles et grandes églises romanes, monuments de triomphé de la foi chrétienne au sein de ses populations, qui retenaient pourtant — car elles les ont gardés jusqu’à nos jours — maints vestiges des supertitions païennes et des vieux cultes naturistes, du soleil, des sources et des divinités topiques.

Incessamment traversée, aux siècles crédules du Moyen-Age, par les suites de pèlerins qui, pour visiter les tombes et les reliques — vraies ou fausses — des saints alors renommés et pour acquérir les mérites attachés à ces pèlerinages, ne craignaient pas de faire, à cheval ou à pied, des voyages aussi longs que celui des Flandres ou de pays encore plus au nord jusqu’à St-Jacques de Compostelle, en Espagne, — la Saintonge vit des bourgs et même des villes, comme Saint-Jean-d’Angély, s’édifier aux étapes principales de ces pèlerinages. Mais, soit que les abus de cette dévotion itinérante, et les abus encore plus grands des riches abbayes et couvents qui en exploitaient les aumônes, eussent développé, parmi les bourgeois qui les entouraient et les voyaient agir, de premiers ferments de résistance et de discussion, soit que l’esprit d’indépendance et de liberté municipale souffle naturellement dans toutes les réunions d’hommes agglomérés en cités, le mouvement communal du Nord eut très vite sa répercussion dans notre contrée, et spontanément plusieurs «communes jurées» ou «maisons de ville» se fondèrent à La Rochelle, à Saint-Jean-d’Angély, à Saintes, à Angoulême, etc. qui reçurent ensuite des rois de France confirmation de leurs statuts, chartes ou privilèges.

Toujours par la même cause: — la facilité de pénétration des hommes et des idées dans son territoire, — notre région — qui se subdivisait alors en trois provinces-sœurs, l’Aunis avec La Rochelle, La Saintonge et l’Angoumois — fut l’une des premières à recevoir et à accepter le mouvement de la Réforme au XVIe siècle, et, de toutes les parties de la France, celle qui fut peut-être le plus secouée par les luttes et les guerres qui furent la conséquence de ce grand mouvement. Toutes les villes fortifiées, tous les bourgs clos de murailles, tous les châteaux-forts de notre pays furent tour à tour attaqués et défendus, pris ou repris par les «papistes» et les «huguenots», et l’on sait les sièges fameux que La Rochelle et Saint-Jean-d’Angély notamment, alors places fortes des Huguenots, eurent, à moins d’un siècle de distance, à soutenir contre deux armées royales, commandées par les rois Charles IX et Louis XIII en personne.

La défaite de ces deux villes dans ce double duel si disproportionné, marqua non seulement l’affaiblissement de la cause protestante, mais la ruine de ces villes mêmes et la perte de leurs libertés communales. Ne voulut-on pas enlever à Saint-Jean-d’Angély, dont les murailles furent alors rasées, non Seulement Son titre de ville et sa «commune», mais jusqu’à son nom même, car un édit royal prétendit lui imposer celui de «Bourg Louis».

Si, depuis l’assassinat de Henri IV, après la prise de La Rochelle et de Saint-Jean-d’Angély, après surtout la révocation de l’Edit de Nantes (1684), les Églises protestantes reçurent un coup qu’on put croire mortel et furent, dès lors, par le vent des persécutions, presque déracinées de ces pays d’Aunis, de Saintonge et d’Angoumois où la Réforme avait jeté des racines si profondes et si vivaces, l’esprit d’indépendance et de libre examen que le protestantisme portait avec lui, survécut, dans notre région, à tous les orages, à tous les exils, à toutes les persécutions, à toutes les mesures arbitraires ou tyranniques multipliées au XVIIe et au XVIIIe siècle par la monarchie absolue. A l’action secrète des jésuites, confesseurs des rois et des princes du sang, et, par leurs collèges, qu’ils multipliaient, déformateurs de l’esprit d’une grande partie de la jeunesse noble ou bourgeoise, les philosophes et les francs-maçons répondaient de leur mieux, les premiers en multipliant leurs écrits de critique philosophique et anticléricale, les seconds en organisant, sur le modèle des Loges anglaises, leurs réunions qui empruntaient au mystère dont elles s’entouraient une grande partie de leur attrait. Les principes d’un large et accommodant déïsme, selon les idées de Voltaire, étaient à la base de leurs «temples», et l’esprit de libéralisme politique et de tolérance religieuse, qui prévalait de l’autre côté du détroit, présidait aussi à la plupart de ces assemblées dont les membres, quel que fût leur rang sur l’échelle sociale, se saluaient entre eux du nom de «frères» .

A partir de 1762, c’est-à-dire de l’arrêt du Parlement qui condamnait les jésuites «comme des gens professant une doctrine dont les conséquences iraient à détruire la loi naturelle, cette règle des mœurs que Dieu lui-même a imprimée dans le cœur des hommes, et par conséquent, à rompre les liens de la société civile en autorisant le vol, le mensonge, le parjure, l’impunité la plus criminelle et généralement toutes les passions et tous les crimes, etc.», et surtout à partir de l’édit «perpétuel et irrévocable» par lequel Louis XV, en 1764, supprimait la Société des Jésuites «dans le royaume, terres et seigneuries de l’obéissance du roi», la célèbre et dangereuse Compagnie avait dû passer de l’offensive à la défensive. Le bref du pape Clément XIV (du 21 juillet 1773) qui prononça la suppression même de leur ordre, sembla devoir être leur coup de grâce, et d’Alembert put s’écrier: «Voilà donc cette Société fameuse retranchée du milieu de nous; plaise au ciel que ce soit sans retour, ne fût-ce que pour le bien de la paix, et qu’on puisse dire: Hic jacet!»

Le vœu du philosophe ne fut pas exaucé. Les tronçons du serpent s’agitèrent encore, après que le pouvoir civil et le pouvoir ecclésiastique eurent décidé d’en couper les nœuds. Les «ex-jésuites» sécularisés, c’est-à-dire prenant le titre d’abbés et mêlés au clergé séculier, ne se soumirent qu’en apparence au verdict qui les. condamnait. Surtout après la mort, plus ou moins naturelle, du pape Clément XIV; — le mystère des circonstances de cette mort, n’a jamais été bien éclairci — le vieux serpent se ranima et continua de relever la tête et de rassembler ses tronçons .

Tandis que Jarousseau, le «pasteur du désert», faisait, de St-Georges de Didonne à Paris, pour plaider auprès du roi la cause de la liberté de conscience, ce voyage que son petit-fils Eugène Pelletan a raconté avec tant de charme , et tandis que les protestants commençaient à reprendre espoir aux premières lueurs de cet Edit de tolérance de 1787 qui fut comme l’aube de 1789, un «ex-jésuite» l’abbé Bonnaud écrivait un «discours à lire au conseil, en présence du Roi, sur le projet d’accorder l’état-civil aux protestants» qui est un monument audacieux d’intolérance, de fanatisme et de calomnie.

Dans les villes, comme Saintes et La Rochelle, où ils avaient établi des collèges, ces collèges furent aussi, pour l’apparence — et non sans peine — sécularisés, j’entends: remis à des prêtres séculiers, — car on, sait que jusqu’en 1789 l’instruction à tous les degrés demeura entre les mains du clergé ; — mais les jésuites ne firent-pas cette remisé de leurs collèges sans prendre des garanties quant au choix des maîtres et à l’esprit qui continuerait de présider à leur enseignement. Mais pour être, cela va sans dire, aussi opposées que possible au courant des idées nouvelles, de liberté, de justice et d’égalité, les digues que ces souples et trop cauteleux ingénieurs tâchaient de consolider partout pour arrêter ce courant ou le faire même refluer n’en étaient pas moins menacées de toutes parts, et allaient être emportées en effet par le cours grossissant et impétueux de ces idées.

Tous les ordres, toutes les classes de la société aspiraient à. des réformes, et plusieurs allaient même jusqu’à souhaiter une révolution profonde. Comme tout le monde avait ou avait eu à souffrir des abus de l’arbitraire et du pouvoir absolu qui caractérisaient le régime de la monarchie française, telle que Louis XIV; avec la complicité du clergé, l’avait faite, tout le monde aussi, plus ou moins, réclamait contre ces abus et en souhaitait la destruction.

La noblesse était mécontente et frondeuse. Et, si le besoin de réformes n’allait peut-être pas chez elle à beaucoup de profondeur, — en surface, tout au moins, la plupart des nobles mettaient leur amour-propre à prendre les devants et à donner le ton aux réclamations.

Un des principaux griefs qu’elle paraît avoir nourris contre le régime d’alors — autant qu’on peut l’inférer par le compte-rendu des séances des Etats provinciaux de Saintonge en 1788 et par les cahiers des Etats généraux de 1789, — ce tut la suppression des libertés provinciales et communales qui coïncida avec la constitution des «généralités» ou qui en fut la conséquence.

Ainsi, par la constitution de la généralité de La Rochelle, créée par un Edit du mois d’avril 1694 sur la proposition de l’intendant Bégon, aux dépens de celles de Limoges, de Bordeaux et de Poitiers, les vieilles provinces elles-mêmes auxquelles on était habitué, s’étaient trouvées disloquées et mises comme en morceaux nouveaux. Divisée en cinq élections: La Rochelle (avec Rochefort), Saintes, Saint-Jean-d’Angély, Marennes et Cognac, cette circonscription nouvelle, placée sous le gouvernement d’un intendant, embrassait l’Aunis, la Saintonge, une partie de la lisière occidentale du Poitou, du Périgord et de l’Angoumois, (le reste de l’Angoumois, moins Cognac, ressortissait de la généralité de Limoges). Des «subdélégués », placés sous les ordres de l’intendant, administraient, en son nom, dans les principales villes: La Rochelle, Rochefort, Aligre, (Marans et Andilly), Frontenay l’Abattu ou Rohan-Rohan, Saintes, Barbezieux, Saint-Jean-d’Angély, Cognac, Mansle, Marennes, Saint-Martin-de-Ré et le Château d’Oléron.

«En se rapprochant ainsi, — selon la juste remarque d’un contemporain, — le pouvoir se faisait sentir davantage, et la province se trouvait dirigée un peu plus qu’elle n’aurait voulu. Plus les agents de l’autorité augmentent, plus l’indépendance des citoyens diminue, chaque fonctionnaire tendant à se faire sa part d’influence un peu plus grande. On n’était pas habitué à ces mille entraves.

«Peu à peu les petites franchises locales avaient disparu; les immunités s’étaient évanouies une à une; il n’y eut bientôt plus que des administrateurs et des administrés, les uns à peu près omnipotents, les autres incapables de résister à l’oppression ; grains de sable que broie impunément la grande meule centrale.»

Les luttes de La Rochelle et de Saint-Jean-d’Angély contre le pouvoir royal avaient été l’effort suprême de l’esprit d’autonomie communale en même temps que d’indépendance ecclésiastique; mais la délaite des deux vaillantes cités avait marqué que l’heure de la liberté n’était pas encore venue. «Saintes aussi avait lutté ; plus modestement que La Rochelle, parce qu’elle n’avait pas un port, la mer, de fortes murailles, l’appui des Anglais et le secours des passions huguenotes. Quand le roi, en 1584, voulut mettre la main sur la mairie, elle fit d’énergiques remontrances. Toujours elle avait élu son maire; toujours elle avait conservé ses privilèges. Elle obtint cette fois la conservation de son indépendance. Puis, on lui avait retiré la noblesse pour son corps de ville, 30 juillet 1633; puis, on lui imposa des maires, 27 août 1692, et, après un court rétablissement de l’élection, la nomination royale du maire sur la présentation de trois membres, 9 février 1726. Enfin l’édit de novembre 1771 créa les maires perpétuels. L’échevinage de Saintes n’échappa même à la honte de voir les offices municipaux devenus propriété particulière qu’en payant 41.000 livres. A Cognac, les charges de maire et de conseillers municipaux appartenaient alors au duc de La Vauguyon, qui les vendait bel et bien contre de beaux écus sonnants ». Dès 1667, à Angoulême et dans tout l’Angoumois, les charges de maire et d’échevin s’achetaient à prix d’argent .

«Aussi — reprend notre auteur — la vie s’était retirée de l’échevinage. L’autorité avait passé du maire au subdélégué, c’est-à-dire à l’intendant, c’est-à-dire à Sa Majesté, c’est-à-dire à ses bureaux et à ses commis. Et le plus souvent, pour éviter même l’ombre d’une opposition, on avait imaginé de réunir en la même personne le titre de maire et les fonctions de subdélégué. Ainsi on ne craignait plus que le chef de la municipalité fût d’un autre avis que le représentant de l’intendant. L’idée était sans doute ingénieuse, mais elle était éminemment funeste, et devait déplaire aux populations. Se figure-t-on maintenant un maire qui serait en même temps sous-préfet? Les abus ne tardèrent pas. Il faut une occupation à l’esprit; on ne pouvait plus, tous les ans, s’agiter pour l’élection du maire; on ne recherchait plus les places de pair ou d’échevin; on ne se souciait plus des affaires de la ville, qui se faisaient à peu près en dehors des citoyens. Mais on discutait les affaires de l’Etat, on se lançait dans les disputes théologiques... L’État se chargeait de tout; on n’avait plus à songer qu’à ses plaisirs, à ses intérêts, à ses petites passions. Le citoyen, forcé d’être au forum, hante peu les boudoirs. S’il a à défendre son indépendance à l’Hôtel-de-Ville, il laisse volontiers les moines disserter sur les subtilités scolastiques. Et puis les inconvénients du pouvoir central! Quand on veut tout faire, il est rare qu’on fasse tout bien. De là, des plaintes. Les griefs s’accumulaient, et le total en était considérable» .

En voici un qui donnera une. idée des autres: Turgot, le frère du ministre de Louis XVI, avait entrepris de conduire à la Guyane une colonie qui devait s’embarquer à Rochefort. Le logement des militaires était une lourde charge pour les villes où ils séjournaient. La Rochelle et Saint-Martin de Ré durent réclamer longtemps sans succès contre les prétentions des officiers qui exigeaient une indemnité en argent, même quand ils étaient absents, même pour des officiers qui ne figuraient que sur le papier.

Aux injustices que ce régime commettait à l’endroit des communautés, qu’on joigne celles qui se commettaient au détriment des particuliers, nobles ou roturiers. Dans cette même ville de Saint-Martin de Ré que nous venons de nommer, la citadelle reçut alors un prisonnier qui y était jeté assez arbitrairement, par suite d’une rivalité amoureuse avec son colonel dans un régiment de cavalerie alors stationné à Saintes. Son nom allait recevoir un singulier retentissement dans l’histoire de la Révolution: il s’appelait Riqueti de Mirabeau.

Mentionnons encore le cas d’un autre militaire, de carrière celui-ci, et Saintongeais de race, qui devait figurer avec honneur dans les fastes de la Révolution, le chevalier Paillot de Beauregard, que la Révolution trouva lieutenant-colonel et dont elle fit un général de division.

Voici, résumées d’après une brochure récente où la personnalité et la vie de cet officier jouent un grand rôle , les causes et les conditions de cette disgrâce. Elles éclairent d’un jour assez vif les injustices de l’ancien régime, même à l’égard de ceux qui appartenaient à la noblesse et, par conséquent à la classe des privilégiés.

Donc, le chevalier de Beauregard, qui avait fait assez vite son chemin dans la carrière militaire, se trouvait, en 1781, avec le titre de lieutenant-colonel, commander, à Verdun, le 2e Régiment de Chasseurs à cheval pendant l’absence du colonel titulaire, le comte de La Galissonnière.

«A cette époque, — comme à la nôtre, — les malversations n’étaient pas rares, même à l’armée. Fidèle à ses devoirs de chef de corps, le lieutenant-colonel se vit dans la triste obligation de dénoncer au ministre de la guerre, le comte de Ségur, les nombreux méfaits d’un major qui, depuis longtemps, enlevait l’argent de la caisse et celui de beaucoup d’officiers. Le coupable, au lieu de subir le châtiment qu’il méritait, y fut soustrait par la protection du colonel, fort en. crédit, grâce au glorieux souvenir de son oncle, l’amiral de La Galissonnière, l’heureux vainqueur de la flotte anglaise devant Mahon. Une vive altercation eut lieu à ce sujet entre le colonel et M. de Beauregard qui, dans son indignation, se serait emporté et aurait outrepassé les bornes de la discussion envers son chef hiérarchique. La vengeance du colonel fut implacable. M. de Beauregard, immédiatement destitué de son commandement, privé de son traitement, fut enfermé à la citadelle comme prisonnier d’Etat, «pour lui donner un air plus coupable,» dit le mémoire présenté pour réclamer les appointements supprimés.

Ainsi, l’officier distingué dont le ministre et les bureaux de la guerre avaient toujours reconnu le mérite personnel, loué la sage expérience, apprécié la valeur en toutes circonstances, prenait tout à coup la place d’un vulgaire accusé et, sans enquête, sans jugement, était indignement sacrifié à l’arbitraire et à la faveur!... M. de Beauregard tenta en vain de lutter contre ce déni de justice. Il avait eu le tort de montrer «trop de zèle» pour le bien public et l’honneur de l’armée; c’était presque un crime, du moins une faute impardonnable aux yeux des courtisans, car «tout avisé et prudent courtisan doit être — assurait le régent Philippe d’Orléans, — sans humeur et sans honneur.»

«Ce ne fut qu’au bout de trois mois que M. de Beauregard recouvra sa liberté. On devine quelles furent les amères et cruelles réflexions du prisonnier durant cette longue captivité. On comprend les sentiments de colère et de haine qui durent ulcérer ce cœur de soldat si noble et si bon; et il ne faudra pas s’étonner de lui voir désormais manifester la plus profonde aversion pour tout ce qui lui rappelait le régime monarchique déjà attaqué si vivement par de nombreux adversaires... Au surplus, à sa sortie de prison, M. de Beauregard apprenait, — avec une stupéfaction que n’eût sans doute point éprouvée un homme rompu aux intrigues, — que le misérable prévaricateur, loin d’avoir été poursuivi, ni même inquiété, pour ses honteuses concussions, avait obtenu le commandement d’un régiment aux colonies et était ainsi déclaré exempt de tout soupçon entachant l’honneur d’un officier français!»

Le chevalier de Beauregard, retiré à Versailles, ne put, malgré ses incessantes démarches, et tant que dura l’ancien régime, parvenir à se faire rendre son commandement si injustement enlevé ; et il ne fut pas plus heureux auprès de M. de Brienne, successeur du comte de Ségur au ministère de la guerre, qu’il ne l’avait été auprès de son prédécesseur. Il renouvela sans plus de succès ses démarches auprès de M. de Puységur. Mais nous verrons bientôt les compensations — non sans mélange toutefois — que lui réservait la Révolution.

Mais ces abus dans les hautes régions du pouvoir, tant parmi les militaires que parmi les civils, et du fait des intendants ou de leurs subdélégués comme du fait des ministres, n’étaient rien à côté des misères et tracasseries de tout genre que subissaient les pauvres populations des campagnes. «On était à bout de souffrances, écrit un historien. En Angoumois comme dans toutes les provinces, la misère était à son comble. Sécheresse, inondations, grêle, insectes, surcroît d’impôts, privilèges, commis, arpenteurs, soldats, routes, réparations d’églises, tous les fléaux les assaillaient. Dans certaines contrées les pauvres gens ne se nourrissaient que d’un mélange de son et d’eau, suprême ressource qui manquait à Luxé. Las de vivre dans un tel «pays de proscription» ceux qui le pouvaient se hâtaient d’émigrer; les autres demeuraient, attendant la mort, qui seule pouvait mettre fin à leurs maux, car ils n’avaient plus d’espoir en le roi, toujours sourd à leurs prières .

Cependant, quand l’agitation de tout un peuple grandit jusqu’aux clameurs de l’exaspération, les pires sourds eux-mêmes sont forcés de prêter l’oreille et d’ouïr.

Tout le monde alors préconisait, comme remède aux maux du pays, dès institutions représentatives et réclamait la réunion des Etats provinciaux et des Etats généraux. Il y avait d’ailleurs autour de l’incapable Louis XVI, rendu plus incapable encore par son éducation toute jésuitique. des conseillers plus avisés que lui et capables de lui donner des avis salutaires. Tels Turgot, Malesherbes, Necker, dont les noms brillent d’un pur éclat à l’aube de l’ère nouvelle qui commençait à se lever.

C’est sous l’inspiration de ces sages conseillers que fut pris l’édit royal de Versailles du mois de juin 1787. Le roi y déclarait que, sur l’avis des Notables, il était décidé à étendre à toutes les provinces l’institution d’administrations comme celles qui avaient été établies dans la Haute-Guyenne et le Berry. L’article 1er disait: «Il sera, dans toutes les provinces de notre royaume, où il n’y a point d’Etats provinciaux, et suivant la division qui sera par nous déterminée, incessamment établi une ou plusieurs Assemblées provinciales, et, suivant que les circonstances locales l’exigeront, des Assemblées particulières de districts et de communautés, et pendant les intervalles de la tenue desdites Assemblées, des Commissions intermédiaires, les unes et les autres composées d’aucuns de nos sujets des trois Ordres payant les impositions foncières et personnelles, dans les dites provinces, districts et communautés, et dans le nombre qui sera par nous fixé proportionnellement à la force et à l’étendue des autres provinces, districts et communautés, sans néanmoins que le nombre des personnes choisies dans les deux premiers Ordres puissent surpasser le nombre des personnes choisies pour le Tiers-Etat; et les voies seront recueillies par tête alternativement entre les membres des différents ordres.»

Un règlement suivit ce mémorable édit. L’arrêté du Conseil d’Etat, du 27 juillet 1787, disposait que l’Assemblée provinciales de la Saintonge serait formée de vingt-huit membres, dont sept ecclésiastiques, sept gentilshommes et quatorze du Tiers-Etat; là moitié des membres, soit quatorze, était à la nomination du souverain. Le duc de La Rochefoucauld, marquis de Barbezieux, fut désigné pour la présider. Il crut lui-même qu’il exercerait ses fonctions de président; car, à la date du 29 août 1787, Arthur Young, qui parcourait alors la France, écrivait dans son Voyage: «Nous sommes arrivés à Barbezieux, au milieu d’une belle campagne bien boisée. Le marquisat, ainsi que le château, appartiennent au duc de La Rochefoucauld que nous y avons rencontré. Il le tient du fameux Louvois, le ministre de Louis XIV. Nous avons soupé avec le duc. L’Assemblée provinciale de Saintonge devant bientôt se réunir, il reste pour la présider ».

Le duc eut à «rester» longtemps. La réunion devait se tenir le 6 septembre 1787, et M. Léonce de Lavergne, d’après ce passage d’Arthur Young qu’il cite , admet qu’elle eut lieu. Pourtant nulle part ailleurs il n’en est question; aucune trace n’en est restée. Et Alquier, maire de La Rochelle, le 30 décembre 1788, constatait que le «roi avait jugé utile la formation d’une assemblée provinciale commune à l’Aunis et à la Saintonge ; mais, ajoutait-il, de fâcheuses dissensions ont empêché l’effet de cette loi bienfaisante ».

Une rivalité déjà ancienne, qu’Alquier ravivait tout en la blâmant. existait entre les deux parties de la Généralité. «L’Aunis, — dit M. Léonce de Lavergne, — qui comprenait les deux arrondissements actuels de La Rochelle et de Rochefort, fier de ses souvenirs d’indépendance et de lutte, prétendait toujours se constituer à part. A son tour, la Saintonge, qui avait trois ou quatre fois plus d’étendue, voyait avec déplaisir le chef-lieu à La Rochelle et réclamait pour l’antique ville de Saintes le titre de capitale.» Le Conseil du roi avait cherché à concilier ces prétentions. D’une part, le siège de l’Assemblée provinciale était fixé à Saintes, ville centrale; de l’autre, sur les vingt-huit députés, huit devraient appartenir à l’élection de La Rochelle, et cinq seulement à chacune des quatre autres élections.

Peut-être serait-on venu à bout de surmonter ainsi ces jalousies et antipathies locales. Mais il y avait des circonstances qui allaient favoriser la scission, des hommes qui avaient profit à la prolonger et à la rendre irrémédiable. D’un côté, la Saintonge ressortissait au Parlement de Bordeaux; or, ce Parlement qui s’était montré, dès le début, hostile aux assemblées provinciales, fit publier dans tout son ressort son refus d’enregistrer l’édit de création. D’un autre côté, l’intendant, — c’était alors Guéau de Gravelle de Reverseaux, — ne voyait pas d’un bon oeil cette institution qui devait faire de sa fonction une sinécure et de lui-même un commis de cette province dont il était le chef. Il venait de Moulins où il avait fait échouer, en 1781, l’Assemblée provinciale constituée par Necker. Il était peu favorable à celle de Saintes et s’opposa énergiquement à sa constitution.

Mais le vent du jour était aux réformes, aux Assemblées représentatives, aux cahiers de vœux qu’on entendait porter jusqu’au trône. Et, puisque leurs Assemblées provinciales n’étaient pas officiellement convoquées; les Saintongeais prirent sur eux de se réunir pour les réclamer et constituèrent ces réunions par. le moyen de députations des paroisses sur le modèle même des Assemblées d’Etats provinciaux qui s’étaient établies dans d’autres provinces et telles qu’ils entendaient les établir chez eux.

Sur l’initiative d’ «un gentilhomme» et d’«un ecclésiastique» dont les noms de personnes ne sont pas autrement précisés, une première réunion préparatoire eut lieu le 20 décembre 1783, à l’hôtel-de-Ville de Saintes. Un membre de la noblesse s’écria dès l’abord que le jour était venu «où la Saintonge allait enfin être rendue à la liberté, où elle pourrait réclamer de la nation assemblée le droit de s’administrer elle-même, de voter ses impôts, de vivre de sa vie propre et n’être plus assujettie aux volontés d’un intendant.» Ce discours fut couvert d’applaudissements. Un adresse fut aussitôt votée par acclamation au comte de La Tour du Pin, commandant de la province, qui avait permis cette «réunion fraternelle des trois ordres».

Une seconde assemblée, plus nombreuse, eut lieu le 31 décembre, Le comte de La Tour du Pin l’avait régulièrement autorisée par une lettre datée de Tesson, le 27 décembre: «Messieurs, disait-il, j’applaudis et souscris du meilleur de mon cœur au désir que vous me témoignez de vous réunir autant de fois que vous le croirez nécessaire pour demander au roi des Etats provinciaux.» Dans cette réunion, Delage, doyen du chapitre, prit la parole au nom du clergé ; le vicomte de Turpin au nom de la noblesse, et Bernard, avocat au présidial, au nom du Tiers. A l’unanimité il fut reconnu «qu’il serait très avantageux pour cette province d’être mise en pays d’Etat, pourvu qu’elle ne fût point incorporée avec la Guienne; que si les trois Ordres de cette dernière province ont demandé cette incorporation, c’est absolument contre le vœu de tous les Ordres de ceux-ci, dont la situation, la différence des productions, l’éloignement et plusieurs autres considérations, s’opposent à une semblable réunion.» On réclamait donc l’établissement d’Etats provinciaux pour la Saintonge, l’Aunis et le Bas-Angoumois; la suppression des intendants ; et on inviterait les villes de La Rochelle et de Saint-Jean-d’Angély, — qui faisaient bande à part, — à faire cause commune avec Saintes.

Toutefois, avant aucune démarche, l’assemblée, ne se jugeant pas assez nombreuse pour représenter toute la province, arrêta qu’il fallait avoir l’avis de tous les Ordres dûment convoqués en une réunion générale.

Jour fut pris pour le 5 février 1789 et, outre les gentilshommes, les ecclésiastiques et les bourgeois, on convia les diverses paroisses et les corporations de marchands ou d’artisans à y envoyer des représentants.

Au jour fixé, jour mémorable, la ville de Saintes s’était pavoisée pour recevoir les élus de la province; le soir elle illuminait. La séance s’ouvrit à 3 heures au «palais royal», sous la présidence d’Emmanuel-Cajétan de Bonnevice, lieutenant-général civil et de police de la sénéchaussée de Saintonge et siège présidial de Saintes. Delaage, président du Clergé, en l’absence de l’évêque retenu à Paris; le vicomte de Turpin, président de la Noblesse, viennent, l’un après l’autre, déclarer solennellement que les vœux de leurs Ordres sont l’établissement d’un Etat provincial particulier, l’égale répartition des charges et le doublement du Tiers. «C’était, selon la remarque de L. Audiat, un pas considérable fait dans la voie d’une révolution pacifique. Les réformes les plus désirées étaient ainsi acceptées par ceux qui se trouvaient le plus intéressés au maintien des anciens abus. Et il n’est pas sans importance de voir, avant les cahiers des doléances, avant la réunion des Etats généraux, les deux Ordres privilégiés de la province spontanément offrir l’abandon de leurs privilèges. C’était la nuit du 4 Août en Saintonge, six mois avant celle de l’Assemblée nationale.»

Voici d’ailleurs les principales décisions prises dans cette assemblée. Il fut résolu:

«1° Que les trois Ordres demandent l’érection de la Saintonge en pays d’Etat;

«2° Que les deux premiers Ordres font toutes renonciations à leurs privilèges pécuniaires;

«3° Qu’ils consentent à ce que le Tiers-Etat ait un nombre égal de représentants à celui des deux premiers Ordres réunis;

«4° Que les deux premiers Ordres n’empêchent point que le Tiers seulement présente sa pétition à Sa Majesté pour l’obtention du droit de vote par individu et non par ordre;

«5° Que les deux premiers Ordres déclarent n’être pas compétents pour décider cette dernière proposition; mais qu’ils s’en rapportent à la décision de Sa Majesté, promettant au surplus de ne former aucune opposition directe ni indirecte à ce que le roi accorde au Tiers l’effet de sa demande;

«6° Déclare au surplus le Tiers que, dans le cas où Sa Majesté refuserait de statuer sur la question et qu’il préférerait de la renvoyer aux Etats Généraux, en ce cas le Tiers se soumettrait à leur décision.»

Et quand les commissaires du Clergé : Guérin de la Magdeleine, de la Brousse de Beauregard, Bounerot et Saint-Légier; les Commissaires de la Noblesse: le comte de Liverine, le vicomte de Turpin, le comte de Mornac et le comte de Brémond, vinrent apporter au Tiers leur pleine adhésion au projet; «expression la plus pure de leur cœur et de leurs sentiments», il y eut une explosion de joie. «Tous les Ordres, raconte le procès-verbal, ont mêlé leurs transports, leurs embrassements et leurs larmes.» Chacun s’écrie: «Quel beau jour, ô nos concitoyens! ne l’oublions jamais! Nous voilà donc amis et frères!» La joie du dedans se répandit bien vite au dehors. Le peuple couronne de lauriers les portes du palais où se tenait l’assemblée. Il fait donner des sérénades aux commissaires des trois Ordres. Le 8, un Te Deum est solennellement chanté à la cathédrale. Toute la ville le soir s’illumine. C’est l’explosion d’allégresse d’un peuple entier qui voit luire une nouvelle aurore ..

Quelqu’un qui était fort loin de s’associer à cette allégresse et à cet enthousiasme, c’était l’intendant de la province. Le 18 février, le marquis de Reverseaux se plaignait ainsi au garde des sceaux: «Ces assemblées illégitimes et sans objet ont été autorisées par M. de la Tour du Pin, commandant de la Province, qui ne m’en a point prévenu quoiqu’il demeurât en sa terre de Tesson, à deux lieues de ma résidence. Il est venu passer à Saintes tout le temps qu’a duré l’Assemblée qui a eu lieu dans cette ville. On s’est permis partout les déclarations les plus extravagantes et les plus dénuées de fondement contre l’administration actuelle; tous ceux qui y tiennent ont été injuriés et maltraités, notamment sous les yeux du commandant en chef.»

Par suite des jalousies et rivalités locales que nous avons déjà révélées entre les diverses parties de la Généralité, et qui se perpétueront encore notamment entre les villes de Saintes et de La Rochelle, quand elles seront réunies dans un même département, l’Aunis avait refusé d’envoyer des représentants à la convocation de Saintes, et Saint-Jean-d’Angély, par la raison qu’ «elle avait été le chef-lieu de la sénéchaussée de Saintonge longtemps avant Saintes» et par ces autres motifs qu’elle était la seule ville de la province qui eût une Coutume (Saintes n’ayant qu’une Usance) et enfin que sa Municipalité ou Commune était une «fort ancienne et des plus illustres du royaume», Saint-Jean, disons-nous, avait aussi refusé de se rendre à Saintes et avait eu, le 4 février, son assemblée particulière, tenue dans l’enceinte du couvent des Jacobins .

L’esprit qui y présida ne fut d’ailleurs pas moins libéral et réformateur que celui du reste de la Saintonge. «Le corps de la Noblesse, dit le Journal de Bourignon, y fait éclater le plus noble désintéressement; et lorsque le commissaire du Tiers-Etat a voulu porter la parole pour demander que les impôts fussent répartis avec égalité sur les trois ordres, il a été interrompu par les acclamations amicales et respectueuses de la Noblesse ». Et quand M. de Bonnegens d’Aumont, relate le procès-verbal, parlant au nom du Tiers, prononça cette phrase: «Tout citoyen de l’Etat, de quelque classe et condition qu’il soit, partagera désormais tous les impôts de l’Etat...» à ces mots, toute la Noblesse se lève et, d’une voix unanime dit: «Oui, Monsieur, oui, mes amis, nous partagerons avec vous tous les impôts de l’Etat!»

Quant à l’objet spécial de la réunion, le régime des Etats provinciaux, l’élan ne fut pas moins unanime. Perrodeau de Beaufief avait longuement démontré les avantages qu’on doit attendre d’Etats provinciaux bien administrés; il fait sentir «qu’on doit former une union fraternelle et indissoluble avec la sénéchaussée de Saintes et une coalition avec celle de l’Aunis et même de l’Angoumois, si le souverain et les représentants de la nation aux Etats-Généraux approuvaient cette réunion». Aussi, quand Bonnegens d’Aumont, au nom du Tiers, vint à son tour, «par un discours plein de raisonnement et de force, ajouter de nouveaux motifs, de nouveaux détails en faveur des États provinciaux», il fut interrompu par les acclamations répétées: États provinciaux! États provinciaux!»

L’abbé Allaire, de la Sablière, avocat au Parlement, prieur commandataire, curé-chanoine de l’église paroissiale et collégiale de Magné-Niort, appuya non moins énergiquement la motion. «Il n’y a que ce régime, s’écria-t-il, qui puisse prendre efficacement en considération les expédients d’une sage économie pour verser directement dans le trésor royal les subsides, fruits de notre amour et de notre fidélité pour le roi, remédier aux abus, anéantir les cabales des ambitieux qui n’aspirent à dominer que pour s’affranchir, des impôts.» La proposition fut votée à l’unanimité.

Quelques jours après ces assemblées, le comte de la Tour du Pin, d’une part, les Commissaires élus par les trois ordres , d’autre part, envoyèrent leurs procès-verbaux au Ministre en le priant d’appuyer auprès de Sa Majesté leur vœu pour l’ «obtention du régime d’Etats provinciaux, cette administration, conforme à ses intentions bienfaisantes, réunissant à la fois l’avantage du gouvernement avec l’intérêt bien vu du citoyen.» Le Ministre répondit de Versailles, le 20 février 1789, au comte de la Tour du Pin assez sèchement: «L’intention du roi est, Monsieur, que l’on attende ses ordres, et cependant qu’il soit procédé aux assemblées des Etats généraux.» On fut encore plus raide pour les Commissaires des trois ordres. Leur lettre du 14 février demeura dans les cartons, sans réponse. Sur l’original, L. Audiat a relevé cette note: «Ne sont pas constitués. Rien à répondre». C’est la Révolution qui se chargea de la réponse .

A Saint-Jean-d’Angély, la noblesse avait élu pour ses commissaires: le marquis de la Laurencie de Charras; le marquis de Beauchamp; Begeon de Sainte-Mesme; Dubois de Saint-Mandé ; Perrodeau de Beaufief et de Chantemer!e et le vicomte de Brie. Le clergé avait choisi: le bénédictin dom Déforis, curé de St-Jean-d’Angély; Samuel Saint-Médard, curé de Nantillé ; J.-C. Oliveau, curé de Massac; Marie, curé de Saint-Pierre de Juillers; Mestadier, curé de Breuilles et de Boutinet. curé de Villepouge. Le Tiers-État n’avait pu arriver à élire ses représentants.

Histoire politique et parlementaire des départements de la Charente et de la Charente-Inférieure

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