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Éléments d’une poétologie de la parole empêchée : la littérature autrichienne des XIXe et XXe siècles

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Hans Höller (Université de Salzbourg)

L’expérience de la parole empêchée a été exprimée de façon tout à fait inoubliable dans certains vers de la littérature classique allemande qui ont marqué de leur empreinte la littérature des siècles suivants, mais aussi les sciences humaines. Je pense notamment à l’apostrophe de Tasso, le personnage principal du drame éponyme de GoetheGoethe (Johann Wolfgang) Torquato Tasso (1790) à l’acte 5, scène 5 : « Wenn der Mensch in seiner Qual verstummt, / Gab mir ein Gott, zu sagen, was ich leide »1, ou encore aux vers souvent cités, lorsqu’il s’agit de la menacemenacer de l’érosion du langage, tirés de la deuxième version de l’hymne tardif de Friedrich HölderlinHölderlin (Friedrich) Mnemosyne (1803) : « Ein Zeichen sind wir, deutungslos / Schmerzlos sind wir und haben fast / Die Sprache in der Fremde verloren »2.

Dans la littérature autrichienne du XVIIIe siècle, rien de comparable à ces vers-là. Ce que nous connaissons tous, en revanche, de la littérature de la métropole habsbourgeoise de cette époque, est une mise en scène de la parole empêchée dans un livret de la fin du XVIIIe siècle écrit en allemand, devenu depuis célèbre. Dans la Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus MozartMozart (Wolfgang Amadeus) et Emanuel SchickanederSchickaneder (Emanuel), la bouche de Papageno, qui n’a pas l’habitude de mâcher ses mots, est tenue fermée par un cadenas, de sorte que son chantchant en est singulièrement empêché : « Hm ! Hm ! Hm ! Hm ! Hm ! Hm ! Hm ! Hm ! »3.

La parole empêchée

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