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§ 4. — Présentation et approbation des projets.

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Table des matières

On me permettra de faire, pour l’historique de cette période, de larges emprunts au magistral Rapport Général de M. Alfred Picard, Inspecteur Général des Ponts et Chaussées, Président de section au Conseil d’État, aujourd’hui Commissaire Général de l’Exposition de 1900 (Tome deuxième — Tour Eiffel).

«Ces indications (sur les hautes piles métalliques) mettent en lumière et montrent en même temps combien, dans les ouvrages considérables, on était resté loin de la hauteur assignée à la Tour du Champ-de-Mars. Elles mettent aussi en lumière la part si large prise par M. Eiffel dans l’étude et l’exécution des travaux de ce genre: par sa science, par son expérience, par les progrès considérables qu’il a réalisés dans les procédés de montage, par la puissance de production de ses ateliers, cet éminent constructeur était tout désigné pour entreprendre l’œuvre colossale qui a définitivement consacré sa réputation.

«L’entreprise était bien faite pour tenter un constructeur habile, expérimenté et audacieux comme M. Eiffel: il n’hésita point à en assumer la charge et à présenter des propositions fermes au Ministre du Commerce et de l’Industrie en vue de comprendre la Tour dans le cadre de l’Exposition universelle de 1889.

«Dans la pensée de M. Eiffel, cette œuvre colossale devait constituer une éclatante manifestation de la puissance industrielle de notre pays, attester les immenses progrès réalisés dans l’art des constructions métalliques, célébrer l’essor inouï du génie civil au cours de ce siècle, attirer de nombreux visiteurs et contribuer largement au succès des grandes assises pacifiques organisées pour le Centenaire de 1789.

«Les ouvertures de M. Eiffel reçurent un accueil favorable de l’Administration. Lorsque, à la date du 1er mai 1886, M. Lockroy, alors Ministre du Commerce et de l’Industrie, arrêta le programme du concours pour l’Exposition de 1889, il y inséra l’article suivant: «Les «concurrents devront étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de- «Mars une Tour en fer à base carrée, de 125 m de côté à la base «et de 300 m de hauteur. Ils feront figurer cette Tour sur le plan du «Champ-de-Mars, et, s’ils le jugent convenable, ils pourront présenter «un autre plan sans ladite Tour.»

«On peut dire que, dès cette époque, le travail était décidé en principe.»

Peu de jours après, le 12 mai 1886, M. Lockroy instituait une Commission pour l’étude et l’examen du projet d’exécution que j’avais présenté.

Cette Commission était ainsi composée: Le Ministre du Commerce et de l’Industrie, président; — MM. J. Alphand, Directeur des travaux de la Ville de Paris; — G. Berger, ancien Commissaire des Expositions internationales; — E. Brune, architecte, professeur à l’École des Beaux-Arts; — Ed. Collignon, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées; — V. Contamin, professeur à l’École Centrale; — Cuvinot, sénateur; — Hersent, Président de la Société des ingénieurs civils; — Hervé-Mangon, Membre de l’Institut; — Ménard-Dorian, député ; — Molinos, Administrateur des Forges et Aciéries de la Marine; — Amiral Mouchez, Directeur de l’Observatoire; — Phillipps, Membre de l’Institut.

«La Commission s’est réunie au Ministère du Commerce et de l’Industrie, le 15 mai 1886. Dans cette première séance, le Ministre a rappelé que l’adoption définitive du projet présenté par M. G. Eiffel restait subordonnée aux décisions ultérieures de la Commission de contrôlé et de finances, et que la Commission actuelle était exclusivement chargée d’étudier ce projet au point de vue technique et d’émettre un avis motivé sur les avantages qu’il présente et les modifications qu’il pourrait comporter. La Commission a entendu les explications fournies par M. G. Eiffel et a confié l’étude détaillée des plans et la vérification des calculs à une Sous-Commission composée de MM. Phillipps, Collignon et Contamin.

«Dans sa seconde séance, tenue le 12 juin, la Commission a reçu lecture du rapport présenté, au nom de la Sous-Commission, par M. Collignon, et, par un vote, a adopté à l’unanimité les conclusions de ce rapport. Ensuite, sur l’invitation du Ministre, elle s’est livrée à l’examen des divers autres projets de Tour dont le Ministre s’était trouvé saisi dans l’intervalle des deux séances. Après avoir successivement examiné les projets présentés par MM. Boucher, Bourdais, Henry, Marion, Pochet, Robert, Rouyer et Speyser, la Commission a écarté plusieurs d’entre eux comme irréalisables, quelques autres comme insuffisamment étudiés, et finalement, sur la proposition de M. Alphand, elle a déclaré, à l’unanimité, que la Tour à édifier en vue de l’Exposition universelle de 1889 devait offrir nettement un caractère déterminé, qu’elle devait apparaître comme un chef-d’œuvre original d’industrie métallique et que la Tour-Eiffel semblait seule répondre pleinement à ce but. En conséquence, la Commission, dans les limites du mandat purement technique qui lui était confié, a proposé au Ministre l’adoption du projet de Tour Eiffel, sous la double réserve que l’ingénieur-constructeur aurait à étudier d’une manière plus précise le mécanisme des ascenseurs, et que trois spécialistes, MM. Mascart, Becquerel et Berger, seraient priés de donner leur avis motivé sur les mesures à prendre au sujet des phénomènes électriques qui pourraient se produire.» (Extrait des procès-verbaux de la Commission. )

La tour Eiffel en 1900

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