Читать книгу La tour Eiffel en 1900 - Gustave Eiffel - Страница 28
ОглавлениеDISPOSITIONS GÉNÉRALES DES ASCENSEURS ET ESCALIERS
§ 1. — Dispositions nouvelles.
En vue d’augmenter pour l’Exposition de 1900 le nombre des voyageurs montés aux différentes plates-formes, la Société de la Tour décida de modifier complètement le système des ascenseurs accédant au premier et au deuxième étage.
Les transformations sont les suivantes:
1° Service du premier et du deuxième étage. — Les deux ascenseurs du système Roux, Combaluzier et Lepape sont remplacés, aux piliers Est et Ouest, par deux ascenseurs à grande puissance, construits par la Compagnie de Fives-Lille pour le service du premier et du deuxième étage.
Ces ascenseurs permettent, avec arrêt au premier, d’effectuer 10 voyages à l’heure, en élevant 100 personnes par voyage, dont la moitié peut effectuer directement le voyage à la deuxième plate-forme et l’autre moitié s’arrêter au premier pour remonter à la deuxième plate-forme à un voyage suivant; c’est-à-dire que, si les cabines étaient toujours pleines, le nombre des voyageurs montés au deuxième par les deux ascenseurs serait de 2.000 à l’heure avec ou sans arrêt, et la recette maxima par heure avec le tarif normal de 3 fr s’élèverait à 6.000 fr.
En outre, l’ascenseur Otis installé dans le pilier Nord ne fait plus que le service du sol au premier. Il est transformé de manière qu’à sa nouvelle vitesse il puisse effectuer 14 voyages à l’heure à raison de 80 voyageurs, ce qui permet de transporter par heure 14×80=1.120 personnes, lesquelles, au tarif de 1 fr de l’Exposition de 1900, donnent lieu à une recette maxima de 1.120 fr.
Le chiffre de la recette maxima par heure pour les trois ascenseurs est donc au total de 6.000 + 1.120 = 7.120 fr.
Avec les anciens ascenseurs, et le tarif de 1889, la recette par heure était:
L’augmentation par heure de la recette maxima est donc de 7.120 5.240= 1.880 fr, soit 36 p. 100.
Ces chiffres sont la mesure de l’augmentation du rendement possible des nouveaux ascenseurs pour le premier et le deuxième étage.
L’ascenseur du pilier Sud est supprimé et à sa place est installé un large escalier servant à effectuer les descentes du premier au sol; les deux escaliers existant aux piles Est et Ouest sont uniquement affectés à la montée, et ce service est ainsi doublé relativement à ce qui existait en 1889. En outre, les quatre petits escaliers en hélice, allant du premier au deuxième et dont l’usage était fort incommode, sont remplacés par un large escalier unique situé dans la pile Sud en prolongement de l’escalier nouveau.
Contre nos prévisions et malgré une réduction de tarif de moitié, le rendement de ces escaliers a été peu important et ce n’était que par certains dimanches qu’ils étaient un peu fréquentés.
2° Service du deuxième au troisième étage. — L’ascenseur vertical n’a pas reçu de modifications essentielles. On s’est contenté, pour le service courant de la journée, de le munir d’une impériale découverte pouvant recevoir 39 personnes. La cabine elle-même ne reçoit plus que 50 personnes, soit en tout 80; c’était ce nombre de voyageurs qui était parfois admis pendant l’Exposition de 1889, mais avec un empilement très inconfortable et donnant lieu à de grandes lenteurs pour l’entrée et la sortie. Il y a tout avantage à répartir ce nombre autrement, de manière à procurer un voyage plus agréable et plus rapide. Pendant les premiers et les derniers voyages, alors que les cabines montantes et descendantes sont insuffisamment équilibrées, l’accès à l’impériale était supprimé et le nombre des voyageurs par cabine n’excédait pas 55 à 60. Avec quelques modifications de détail dans la distribution, qui a été améliorée de manière à diminuer les pertes de charge et à augmenter la vitesse, et dans les portes qui ont été élargies, de manière à faciliter les entrées et les sorties, on a pu réaliser 10 voyages à l’heure, soit 800 voyageurs donnant une recette nouvelle de 800×2= 1.600 fr, lesquels, ajoutés à la recette précédente 7.120 fr, pouvaient procurer une recette maxima par heure de 8.720 fr.
L’ancien ascenseur Edoux pouvait donner une recette de 455 voyageurs à 2 fr, soit 910 fr, qui, s’ajoutant à la recette de 5.240 fr, donnait un total de 6.150 fr.
La comparaison de ces chiffres, à savoir 8.720 fr pour l’installation actuelle et 6.150 fr pour l’ancienne, soit 2.570 fr de plus par heure, ou 42 p. 100, donne la mesure de l’avantage procuré par la nouvelle installation des ascenseurs.
Le nombre de voyageurs transportés dans une heure s’est bien réalisé suivant ces prévisions, au moins pendant les après-midi des dimanches; mais, malheureusement, les conditions générales d’exploitation par rapport à 1889 ont bien changé en raison de circonstances sur lesquelles il est inutile d’insister, telles que l’excessive étendue de l’Exposition, le nombre exagéré des attractions qui s’offraient au public et qui à peu près sans exception ont abouti à la ruine. Le nombre d’heures de plein rendement n’était plus que très limité, le Champ-de-Mars étant presque désert jusqu’à deux heures de l’après-midi, tandis qu’à l’Exposition de 1889 les queues de voyageurs prenant l’ascenseur commençaient dès neuf heures du matin pour ne finir qu’au coucher du soleil.
Aussi finalement le nombre de voyageurs montés a été beaucoup moindre en 1900 qu’en 1889, savoir: 1.017.281 voyageurs en 1900, contre 1.968.287 en 1889, c’est-à-dire 51 p. 100 de moins.
Ce nombre aurait été encore certainement réduit si, au moment de l’affluence, on n’avait disposé que des anciens moyens d’ascension, ce qui fait moins regretter les coûteuses améliorations qui y ont été apportées.
Nous allons maintenant examiner dans leur ensemble ces modifications et nous commencerons par les ascenseurs des piliers Est et Ouest, construits par la Compagnie de Fives-Lille et étudiés par MM. Bassères et Ribourt, ingénieurs de cette Compagnie. Nous donnons ci-après la description sommaire qui en a été faite par M. Bassères au Congrès international de mécanique appliquée.