Читать книгу La tour Eiffel en 1900 - Gustave Eiffel - Страница 24
§ 4. — Machines et chaudières.
ОглавлениеL’eau sous pression qui est employée pour la marche des ascenseurs est fournie par des pompes qui élèvent l’eau provenant des conduites de la ville jusqu’à des réservoirs situés dans la Tour, et placés l’un au troisième étage, pour desservir l’ascenseur Edoux, les autres au deuxième étage, pour desservir les ascenseurs Combaluzier et Otis.
Ces pompes, ainsi que toutes les installations mécaniques, dynamos et chaudières, ont été réunies dans le sous-sol de la pile 3 (Sud), spécialement aménagé à cet effet.
Les deux réservoirs des ascenseurs système Combaluzier et système Otis, étaient alimentés, depuis 1889 jusqu’en 1899, par des machines et pompes au nombre de deux, étudiées par M. Meunier, ingénieur civil, et construites par la Société anonyme d’Anzin, représentée par M. A. de Quillacq.
Le moteur à vapeur était du type Weelhock, et la pompe, du type Girard, à double effet et à pistons plongeurs, était attelée au prolongement arrière de la tige du piston moteur.
Chaque pompe était capable d’élever à 120 m un volume de 4.050 d’eau par minute avec une vitesse de 32 tours. La puissance correspondante est d’environ 111 chevaux. Ces machines étaient à condensation par mélange. La vapeur était introduite pendant 1/7 de la course à la pression initiale de 6,3 kg par cheval-heure en eau montée.
L’ascenseur Edoux était et est encore desservi par deux pompes système Worthington, comprenant deux cylindres à double effet. Ces pompes, qui refoulent l’eau au troisième étage à la cote de 307 m, sont alimentées par un réservoir de décharge recevant l’eau à la sortie de l’ascenseur et situé lui-même à la cote de 227 m, de sorte que le refoulement effectif n’est que de 80 m.
Chacune de ces pompes est actionnée directement par deux moteurs compound à cylindres en tandem, ayant une puissance de 36 chevaux pour 30 coups de pompe, ce qui correspond à un débit de 1.100 / à la minute.
La salle des machines renferme encore des dynamos et leurs moteurs servant à l’éclairage électrique.
La distribution électrique comprenait:
1° L’éclairage des plates-formes par des lampes à arc et des lampes à incandescence représentant une intensité totale de 860 ampères, débités sous 70 volts, correspondant à un total de 28.130 bougies;
2° Deux projecteurs, du système Mangin, installés sur la quatrième plate-forme. Ces projecteurs, qui permettent de distinguer, par un temps clair, les détails des monuments jusqu’à une distance de 7 à 8 km, absorbent chacun 100 ampères.
3° Enfin le phare du sommet à feu continu et éclats périodiques, alimenté par un courant de 100 ampères et fournissant, après amplification d’un tambour dioptrique, une intensité lumineuse de 71.500 carcels environ pour le feu fixe et de 540.000 pour les éclats. Par une nuit claire, les éclats peuvent être aperçus jusqu’à 100 km.
Le courant nécessaire à l’ensemble de cet éclairage est emprunté à deux dynamos de la maison Sautter et Harlé pouvant fournir chacune 600 ampères à 70 volts. Chacune d’elles est actionnée par un moteur pilon compound de 70 chevaux, agissant par courroie.
Enfin une petite pompe Worthington de deux chevaux envoie l’eau de source indispensable aux restaurants et bars des étages.
La vapeur nécessaire à ces différentes machines est fournie par une batterie de 4 chaudières multitubulaires à vaporisation rapide, du système Collet-Niclausse. Cette batterie a été conservée pour 1900.
La production totale du groupe est de 6.000 kg de vapeur sèche à la pression maxima de 10 kg. L’une des chaudières est mise en réserve; les trois autres, représentant 150 chevaux-vapeur, suffisent au service normal.
Elles sont alimentées par deux petits chevaux Worthington, qui aspirent l’eau dans le bac de refoulement des condenseurs.
Ces derniers, au nombre de deux, capables chacun de condenser 1.200 kg de vapeur à l’heure, sont à mélange, et alimentés par de l’eau de l’Ourcq et de l’eau de Sein prises au compteur.