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c) Ascenseur Edoux.
ОглавлениеL’ascenseur destiné à transporter les voyageurs de la Tour, de la deuxième à la troisième plate-forme, est un ascenseur hydraulique vertical d’une course totale de 160,40 m. Il a été étudié et construit par M. Edoux, constructeur à Paris.
Le principe des appareils de ce genre est connu: Un piston métallique, ayant pour hauteur celle de la distance à parcourir, se déplace dans un cylindre vertical, et porte à sa partie supérieure la cabine destinée à recevoir les voyageurs; le système ainsi constitué est équilibré par des contrepoids convenablement disposés et calculés.
Ce type d’ascenseur, en raison de la course exceptionnelle à fournir, ne pouvait s’appliquer tel quel à la Tour, et l’appareil à réaliser devait être constitué de façon qu’aucun de ses organes ne pénétrât au-dessous du niveau inférieur des ceintures du deuxième étage.
A cet effet, on a divisé la course en deux parties égales en établissant à mi-hauteur un plancher intermédiaire (voir fig. 4).
La portion de course comprise entre ce plancher intermédiaire et la troisième plate-forme (soit 80,20 m) est franchie en faisant, comme d’ordinaire, supporter la cabine par la tête des pistons hydrauliques, dont les deux cylindres A sont logés entre le deuxième étage et le plancher intermédiaire.
Fig. 4. — Schéma de l’ascenseur Edoux.
Mais, de plus, quand l’une des cabines C, monte de la plate-forme intermédiaire au troisième étage, l’autre, C2, formant contrepoids, descend de la plate-forme intermédiaire au deuxième étage et vice versa.
Les voyageurs changent de cabine au plancher intermédiaire, et parcourent la course totale de 160,40 m par le double mouvement de descente et de montée du piston.
Le projet avait d’abord été établi avec un piston central de 0,45 m de diamètre; mais on reconnut bien vite que le vent aurait sur ce piston une action des plus fâcheuses, en faisant prendre une flèche inadmissible à cette longue tige abandonnée sur une longueur de 80 m. La flèche aurait atteint 2,00 m pour les vents de 100 kg. Aussi, on a été conduit à dédoubler le piston, et à le remplacer par deux pistons latéraux placés en dehors du périmètre occupé par la cabine, de sorte qu’il a été possible d’entourer ces pistons d’une gaine rattachée à la charpente métallique et les soustrayant à l’action du vent.
Ces gaines offrent chacune une fente longitudinale laissant passer l’assemblage de la tête du piston avec la cabine. Elles sont formées de colonnes creuses en fonte, emboîtées les unes dans les autres; elles sont boulonnées sur les poteaux-guides faisant partie de l’ossature de la Tour précédemment décrits; elles règnent sur la hauteur comprise entre le plancher intermédiaire et le troisième étage.
Des gaines analogues allant du deuxième étage à la. plate-forme intermédiaire servent de guidage à la cabine contrepoids, protègent les câbles de réunion des deux cabines, et servent en même temps pour le frein parachute.
Dans la portion comprise entre la plate-forme intermédiaire et le troisième étage où sont installées les poulies de renvoi, les câbles réunissant les deux cabines sont guidés dans un léger caisson en tôle et cornières fixé à l’ossature de la Tour, qui les protège également contre l’action du vent.