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AVANT-PROPOS. POURQUOI LA SAISON D’HIVER A PARIS, A COTÉ DE LA BELLE SAISON A LA CAMPAGNE?

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Table des matières

Deux grandes renommées littéraires, Gœthe et Schiller, se plaignaient, dans une correspondance de juin 1796, que des écrivains qui ne les valaient pas vinssent planter leur tente près de la leur. Je ne redoute point un semblable reproche de la part de la Belle Saison à la campagne, de M. l’abbé Bautain, livre éclatant de vogue, envers la Saison d’hiver à Paris, livre obscur dont nous ignorons les destins. Ces deux ouvrages diffèrent à tous égards: par le talent, par l’autorité, par l’objet, comme par la température des deux saisons qu’ils embrassent; ici la brume; là le soleil; rien de commun, que le désir et le but, qui vont se confondre dans un égal amour du bien. La Belle Saison est née sous un souffle puissant. Elle a pour elle la splendeur des beaux horizons; elle est caressée par les douces brises de la renommée; mais je connais l’esprit de charité qui l’anime, et elle ne disputera point à la Saison d’hiver à Paris les obliques rayons d’un pâle soleil de succès et de publicité. Chaque livre a son utilité à la fois commune et distincte, par laquelle, en dehors de la bienveillance personnelle des auteurs, les relations de bon voisinage sont assurées. On emporte la Belle Saison à la campagne, quand on se lance sur les chemins de fer pour aller gagner les champs. Elle est la compagne favorisée des longs loisirs. La Saison d’hiver vient humblement glaner les rares instants de ces lecteurs attardés qui, dans les courtes et tumultueuses journées, sentent aussi le besoin d’un livre qui leur parle de choses sérieuses et de leur âme. La Belle Saison à la campagne fait s’épanouir la pensée chrétienne au milieu des champs, des fleurs, de la vie en plein air dans la belle nature. La Saison d’hiver prend l’homme aux heures méditatives du soir ou des sombres journées, quand la pluie, la neige et le macadam en dissolution rendent nos rues impraticables. Elle parle carême, quarantaine de jeûne, pénitence, réforme des mœurs et des habitudes privées. Ainsi les deux saisons se suivent et se complètent, et de même que l’une reconnaît la supériorité de la Belle Saison à la campagne, l’autre rendra justice à l’opportunité de la Saison d’hiver à Paris.

La Saison d'hiver à Paris

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