Читать книгу Vies des enfants célèbres de tous les temps et de tous les pays : Panthéon de la jeunesse - Julien Caboche - Страница 13
NICOLAS FERRY, DIT BÉBÉ.
ОглавлениеOn a cru longtemps qu’il avait existé un peuple de nains. Des historiens sérieux de l’antiquité nous parlent des Pygmées, qui, suivant leurs récits, n’avaient pas plus d’une coudée de haut. Aujourd’hui tout le monde est d’accord pour regarder ces assertions comme des fables; un nain n’est plus considéré que comme un homme imparfait, un phénomène, un jeu de la nature, une monstruosité, digne tout au plus d’appeler l’attention de l’anatomiste et du philosophe. Aussi ne nous serions-nous pas avisés de donner place dans notre galerie des Enfants célèbres au nain Nicolas Ferry, dit bébé, si cet être étrange n’y avait eu d’autres titres que la bizarrerie de sa constitution. Ce sont donc les circonstances extraordinaires de sa courte existence qui nous ont paru dignes de fixer notre attention et d’être racontées, encore bien qu’il ne surgisse de cette vie aucun enseignement moral.
Nicolas Ferry est né à Plaisnes, principauté de Salins, dans les Vosges, le 13 novembre 1741. Ses parents étaient d’une taille ordinaire. Cependant le jeune Ferry, à sa naissance, n’était long que de huit ou neuf pouces et ne pesait que douze onces. Quand on voulut le faire baptiser, on le porta à l’église sur une assiette remplie de filasse; un sabot rembourré lui servit de berceau. Il était infiniment trop faible, et sa bouche beaucoup trop étroite pour téter. Aussi désespéra-t-on d’abord de pouvoir le conserver. On eut recours au biberon; une chèvre lui fournit son lait; il n’eut pas d’autre nourrice que cet animal, qui, de son côté, sembla s’y attacher.
Il eut la petite-vérole à six mois, et le lait de la chèvre fut en même temps son unique nourriture et son unique remède. Dès l’âge de dix-huit mois, il commença à parler; à deux ans, il marchait presque sans secours; ce fut alors qu’on lui fit ses premiers souliers, qui avaient dix-huit lignes de long. Gai, vif, pétulant comme un écureuil, ce ne fut que grâce aux précautions les plus minutieuses, aux soins les plus assidus, qu’il échappa aux dangers si fréquents dans la première enfance; on lui arrangea un grand galetas pour qu’il pût prendre ses ébats en sûreté. La nourriture grossière des villageois des Vosges, telle que les légumes, le lard, les pommes de terre, fut la sienne jusqu’à l’âge de six ans, et pendant ce temps il eut plusieurs maladies dont il se tira heureusement. Cependant on ne s’apercevait point qu’il grandit; superstitieux comme on l’était à celle époque, ses parents crurent qu’on avait jeté sur lui un sort pour empêcher sa croissance. Quelques historiens nous le représentent, dans son enfance, livrant, en brave spadassin, bataille à des dindons, les mettant en fuite; une autre fois, ce sont une mère-oie, un gros mouton qu’ils établissent vigilants gardiens de sa petite personne, ne permettant pas qu’aucun animal étranger s’approchât de lui. Nous n’avons rien trouvé de ces détails, malgré toutes nos recherches sur Nicolas Ferry. Quoi qu’il en soit, la réputation du petit Ferry ne tarda pas à se répandre: de tous côtés on accourut pour le voir et l’examiner. Stanislas le bienfaisant, roi de Pologne, qui, après avoir perdu son royaume, n’était plus alors que duc de Lorraine, entendit parler du nouveau Lilliputien; il désira le voir. Son père l’apporta lui-même à Lunéville, couché dans un panier de jonc qu’il tenait suspendu à son bras. Ce prince, à la vue de cet être extraordinaire, fut émerveillé, et fit à son père la proposition de le garder à la cour. Le villageois eut d’abord beaucoup de peine à se décider; mais en réfléchissant aux avantages qui résulteraient et pour sa famille et pour l’enfant de sa condescendance, il se rendit au désir manifesté par Stanislas. Voici le portrait qu’un témoin oculaire a fait de ce petit prodige, au moment dont il s’agit:
«Toutes les parties de son corps, dit M. Kast, médecin
«de la reine, sont bien proportionnées; il a un joli visage,
«le nez bien fait et aquilin, les yeux d’un brun foncé, les
«cheveux blonds et argentés; il a sur le front une grande et
«une petite marque blanche de la petite-vérole; quelques
«autres pareilles, mais plus petites, sont répandues sur son
«corps.»
On lui fit des habits et des meubles pour son usage, on lui donna des domestiques pour le servir. Alors s’ouvrit une ère nouvelle pour Nicolas Ferry: des viandes délicates, des mets succulents, remplacèrent les grossiers aliments dont il avait été nourri jusqu’à ce jour. Caressé, fêté à l’envi, devenu le bijou des dames et des seigneurs de la cour de Lorraine, il dut mener une existence toute dorée; il ne tarda pas à oublier la chaumière qui l’avait vu naître: Sa mémoire était très-fugitive: quinze jours après son arrivée à la cour, sa mère vint le voir; c’est à peine s’il put la reconnaître; cependant, à son départ, l’instinct de la nature se réveilla en lui, il se jeta dans ses bras, l’accabla de caresses, et ne voulait plus la quitter.
Bien qu’il témoignât d’ordinaire peu de sensibilité, il s’attacha singulièrement à son royal protecteur. Ce fut alors qu’il prit le nom de Bébé, qui lui fut donné parle monarque, et voici à quelle occasion. Stanislas voulut autant que possible développer en lui les trésors de l’intelligence, et lui donna des maîtres pour l’instruire. Son langage jusqu’ici était fort peu intelligible; peu à peu il s’accoutuma à parler avec assez de netteté ; mais, en dépit de tous les efforts, il ne put jamais apprendre à lire. Pour lui, tous les caractères représentaient un même son; à l’exception des voyelles, qui furent les seules lettres qu’il parvint à retenir. Toutes les consonnes, il les prononçait indistinctement comme le B. Stanislas, voulant se moquer de lui, l’appela un jour Bébé, et le sobriquet lui resta.
A six ans, sa voix n’avait pas plus de volume que celle d’un enfant d’un an, les organes étant proportionnés au corps. Ses genoux, surtout le droit, avançaient un peu en dehors, ce qui pouvait diminuer encore sa hauteur d’environ un demi-pouce. Il ne restait pas un instant en repos, et il était d’une vivacité extraordinaire, ce qui fit présumer qu’il montrerait plus de dispositions pour les arts d’agrément que pour les combinaisons abstraites de l’esprit. Quelques soins, en effet, qu’on ait pu prendre pour lui inculquer les premiers éléments de la science, il n’a pas été possible de développer chez lui ni jugement ni raison; la très-petite mesure de connaissances qu’il put acquérir n’a jamais été jusqu’à recevoir aucune notion de religion, ni à former aucun raisonnement suivi; sa capacité ne s’est jamais élevée beaucoup au-dessus de celle d’un chien bien dressé. Il fit des progrès plus marqués dans tout ce qui concerne les exercices du corps: on lui fit un petit fusil, qu’il parvint à manier avec assez d’habileté ; il apprit quelques évolutions militaires; souvent la cour de Lunéville s’amusait à le voir manœuvrer, en habit de grenadier, sur une large table, sautant, voltigeant et s’escrimant. Il aimait avec passion la musique et battait quelquefois la mesure assez juste; il dansait même avec assez de précision; mais ce n’était qu’en regardant fort attentivement son maître, pour diriger tous ses pas et tous ses mouvements sur les signes qu’il en recevait.
L’intelligence de Bébé ne grandit point avec l’âge; seulement les passions se développèrent en lui: il était enclin à la jalousie et à la colère: dans ses emportements, ses discours étaient sans suite et n’annonçaient que des idées confuses; en un mot, il ne montrait que cette espèce de sentiment qui naît des circonstances, du spectacle, d’un ébranlement momentané. Il ne connaissait pas le danger; ses désirs étaient d’une violence extrême; jamais il ne se laissait détourner de son objet, quelque frivole qu’il parût, le reste lui était indifférent. Son sourire était très-gracieux, mais il ne riait pas souvent. Bien qu’il témoignât d’ordinaire peu de sensibilité, il était susceptible de reconnaissance. Il s’attacha singulièrement au prince, et marquait de l’affection pour les femmes qui avaient soin de lui.
Stanislas le fit un jour le héros d’une sorte de comédie qu’il imagina pour divertir sa cour, et qui nous parait avoir une grande analogie avec une scène semblable qui s’était antérieurement passée à la cour de Wurtemberg, et dont un observateur nous a transmis le récit. On en jugera. «Aux noces d’un duc de Bavière, un petit gentilhomme, armé de pied en cap, brisa tout à coup avec sa tête le dôme d’un pâté ; il sortit vivement son épée du fourreau, fit le salut d’armes, tira au mur contre la croûte de sa prison, s’escrima contre les plats, tailla en pièces un verre de Bohême et coupa la tête à un faisan. Après tout ce tapage, il traversa fièrement la table en entonnant un chant de victoire, et sauta légèrement à terre, son trophée à la main, aux grands applaudissements et au fou rire de la compagnie. » Voici maintenant le fait qui concerne Bébé. Stanislas invita à un grand dîner quantité de seigneurs et d’officiers de marque, ainsi que plusieurs dames et demoiselles de Lunéville. Au dessert, une musique délicieuse se fit entendre dans un salon voisin; on apporta un magnifique pâté qui avait la forme d’une citadelle, avec tours, bastions, tourelles et remparts garnis de pièces d’artillerie et autres instruments de combat en sucre. Tandis que les convives admiraient ce chef-d’œuvre d’architecture culinaire, ils virent sauter en l’air la calotte du pâté : Bébé, armé de pied en cap, comme le nain de Bavière, s’élance de la citadelle, tire un coup de pistolet et brandit un sabre au-dessus de sa tête, puis se met à courir avec rapidité, faisant le simulacre de vouloir fendre la tête aux officiers qui se trouvaient sur son passage, et qui, dès l’abord, ne parurent pas très-rassurés; on rit beaucoup de cette frayeur involontaire. Après cette campagne, Bébé s’en retourna gravement faire sentinelle auprès de son pâté, et là il fut, au milieu des éclats de rire, assiégé par les dames d’une grêle de macarons, de dragées et de bonbons, sous laquelle il était presque englouti. Chacun loua, admira, caressa le redoutable guerrier; l’histoire du pâté, mentionnée tout au long dans les journaux du temps, mit le comble à sa célébrité. Stanislas le fit peindre de toutes les manières, et se faisait un plaisir de donner son portrait. Des étrangers de distinction, plusieurs princes firent exprès un voyage à la cour du duc de Lorraine pour voir le merveilleux nain. C’est à cette époque qu’il faut placer les diverses tentatives qui furent faites pour l’enlever, et qui toutes échouèrent. Tantôt c’était un domestique gagné, qui, faisant semblant de badiner, le saisissait tout à coup et le cachait dans une poche de son manteau; tantôt c’était un postillon qui le faisait entrer dans une de ses bottes fortes et le chargeait sur ses épaules, simulant d’aller chez le cordonnier; tantôt enfin c’était un factionnaire qui s’emparait de lui et le fourrait tout à coup sous sa capote; mais bientôt Bébé poussait des cris perçants et déconcertait ainsi les ravisseurs, dont l’audace recevait alors un châtiment mérité.
Bébé devint dès lors l’objet d’une active surveillance: plusieurs pages furent chargés de l’accompagner en tous lieux, et de ne le laisser jamais seul. L’ennui le gagna, et une profonde mélancolie le mina insensiblement; cette sorte de captivité lui pesait. Stanislas mit en jeu pour le distraire mille moyens ingénieux. Il lui fit construire une jolie maison roulante; c’était un véritable château, avec vestibule, salle, salon, chambre à coucher; il y avait de plus un jardin planté d’arbres, des bassins, un parterre et des fleurs. Tout l’ameublement était proportionné à la taille du propriétaire. On y voyait une infinité de jeux de toute espèce, entre autres un joli billard, pour lequel on avait réservé une pièce tout exprès.
Ce gentil ermitage était peuplé de toutes sortes d’animaux nains: c’étaient une petite levrette, qui n’était pas plus grosse qu’un rat; une paire de tourterelles, cadeau de l’impératrice de Russie, blanches comme la neige, et qui n’excédaient point en grosseur un passereau. Plusieurs enfants de la ville furent appelés à venir partager ses jeux, et bientôt la tristesse de Bébé disparut.
Cependant Stanislas se rendit à la cour de Versailles, pour aller voir sa fille, la reine Marie Leczinska, épouse du roi Louis XV. Le nouveau mirmidon fut du voyage. Il ne devait pas quitter le prince; en effet, il ne s’éloigna pas un seul instant de lui: il dînait à ses côtés, il couchait dans la même chambre. Il fit l’admiration de tout ce que la cour comptait de duchesses, de marquises, de belles dames, qui, charmées de sa gentillesse, se le disputaient et se le passaient de main en main.
A son retour de Versailles, Bébé recommença son genre de vie, mais on s’aperçut que sa faible intelligence déclinait encore. Un jour, à la campagne, il entra dans un pré dont l’herbe était plus grande que lui; il se crut égaré dans un taillis et cria au secours. Il devint plus irascible. Nous avons dit qu’il était jaloux, nous en donnerons un exemple. La personne qu’il paraissait aimer le plus après son bienfaiteur était la princesse de Talmond, femme du plus grand esprit, et qui s’était donné beaucoup de peine pour chercher à l’instruire. Bébé conçut pour elle une amitié si vive, qu’il ne pouvait souffrir qu’elle caressât aucun autre être que lui. Une fois, voyant cette dame flatter une petite chienne, il devint furieux; il lui arracha des mains le malheureux animal et le jeta par la fenêtre, en disant: «Pourquoi l’aimez-vous plus que moi?»
Il ne faudrait cependant pas en conclure qu’il avait le cœur méchant; loin de là, on cite de lui une foule de traits qui font honneur à ses sentiments. Il aimait à faire le bien et poussait très-loin cette qualité. Il avait toujours sa bourse bien garnie: son plus grand plaisir était de distribuer son argent aux pauvres. Tous les dimanches, il se mettait au grand balcon du château, et, de là, il s’amusait à leur jeter des pièces de six sous, enveloppées dans des carrés de papier de diverses couleurs. Lorsque, parmi ces indigents, il remarquait un enfant, il substituait une pièce de six livres à la pièce de six sous, et faisant approcher le petit malheureux, il lui jetait le paquet en lui disant: «Attrape la pistache, c’est pour toi.»
Jusqu’à l’âge de quinze ans, Bébé avait eu les organes libres, et toute sa petite figure très-bien et très-agréablement proportionnée; il avait alors vingt-neuf pouces de haut. A cet âge, la puberté commença à se déclarer chez lui; mais ces efforts de la nature lui furent préjudiciables; jusque là les sucs nourriciers s’étaient également distribués dans toute la machine; l’âge viril, en se déclarant, troubla cette harmonie; il eut pour effet d’énerver un corps frêle et débile, d’appauvrir son sang et de dessécher ses nerfs. Ses forces s’épuisèrent; l’épine du dos se courba; la tête se pencha; ses jambes s’affaiblirent; une omoplate se déjeta; son nez grossit; Bébé devint valétudinaire; il grandit cependant encore de quatre pouces pendant les années suivantes.
Monsieur le comte de Tressan, qui avait suivi avec attention la marche de la nature dans le développement de Nicolas Ferry, avait prévu qu’il mourrait de vieillesse avant trente ans; effectivement, il tomba dès vingt-un dans une espèce de caducité, et ceux qui en prenaient soin remarquèrent en lui des traits d’une enfance qui ne ressemblait plus à celle de ses premières années, mais qui tenait de la décrépitude.
En l’année 1761 eut lieu une bizarre cérémonie. Une jeune naine, âgée de quinze ans, haute d’environ trente-trois pouces, née aussi dans les Vosges, à Adol, fut amenée à Lunéville. La cour de Stanislas eut la fantaisie de célébrer les fiançailles de Bébé et de Anne-Thérèse Souvray. On les habilla richement; il y eut un grand festin où les deux nains occupèrent les places d’honneur, ce repas fut suivi d’un bal brillant qui dura toute la nuit. Néanmoins le mariage n’eut pas lieu; la mort y mit obstacle, en enlevant Bébé avant qu’il pût être conclu. Thérèse Souvray, elle, est parvenue à un âge fort avancé ; plusieurs personnes ont pu la voir à Paris, en 1819, sur le théâtre de M. Comte, qui, en ayant fait la rencontre dans ses voyages, conjectura qu’elle piquerait vivement la curiosité, et la décida à abandonner ses montagnes pour venir, accompagnée de sa sœur, Barbe Souvray, plus âgée qu’elle de deux ans et plus grande de huit pouces, s’offrir en spectacle aux habitants de la capitale.
La dernière année de sa vie, Bébé semblait accablé. Il mangeait très-peu: une mauviette lui faisait deux repas. Il devint sombre, inquiet, insensible à tout et pleurait sans cesse. Il avait peine à marcher; l’air extérieur l’incommodait, à moins qu’il ne fit très-chaud: on le promenait alors au soleil, qui paraissait le ranimer; mais c’est à peine s’il pouvait faire cent pas de suite; sa figure se sillonna rapidement des rides de la vieillesse. Au mois de mai 1764, il eut une petite indisposition, à laquelle succéda un rhume accompagné de fièvre, qui le jeta dans une espèce de léthargie d’où il sortait quelquefois, mais sans pouvoir parler. Sa mère était venue lui prodiguer ses soins, mais c’est à peine s’il la reconnaissait.
Les quatre derniers jours de sa vie, il reprit une connaissance plus marquée. Des idées plus nettes, plus suivies qu’il n’en avait eu dans sa plus grande force, étonnèrent tous ceux qui étaient auprès de lui. Stanislas n’était pas alors à Nancy; Bébé demanda plusieurs fois avec instances son bon ami, il ne put le voir; répétant à chaque instant le nom de son auguste bienfaiteur, il mourut sur les genoux de sa mère, en disant: «Je ne pourrai donc pas baiser encore une fois la main de mon bon ami!»
Son agonie fut longue; il expira le 9 juin 1764, âgé de près de vingt-trois ans. Il avait alors trente-trois pouces de haut.
Le duc de Lorraine fut très-sensible à cette perte; il lui fit faire des funérailles magnifiques. Son cœur et ses entrailles furent séparés de son corps et embaumés avec soin; on les porta en cérémonie dans un cercueil de plomb dans l’église des Minimes de Lunéville, où un mausolée lui fut élevé. Sur ce mausolée on grava son portrait et une épitaphe latine. Son squelette fut déposé dans la bibliothèque royale de Nancy.
Le 14 novembre 1770, M. Méraud fit un rapport sur lui à l’académie des Sciences, et mit en même temps sous les yeux de l’illustre compagnie une petite statue en cire de Bébé, habillée et affublée d’une perruque. Cette figure est, nous le croyons, celle qu’on voit encore aujourd’hui au cabinet de l’école de Médecine à Paris.
Voici la traduction de l’épitaphe que composa M. le comte de Tressan sur le nain de Stanislas le Bienfaisant:
ICI GIT
NICOLAS FERRY, LORRAIN,
JEU DE LA NATURE
PAR L’EXIGUITÉ DE SA TAILLE.
IL FUT AIMÉ DU MODERNE ANTONIN.
VIEUX A LA FLEUR DE L’AGE,
POUR LUI CINQ LUSTRES FURENT
UN SIÈCLE.
IL MOURUT LE 9 JUIN
DE L’ANNÉE 1764.