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Intérieur du palais de Saül.

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LA REINE, SAUL, MÉRAB, MICAL, un Médecin, un Courrier.

(Le Roi paraît absorbé daus une profonde tristesse. Il

est sur son trône; la Reine s’approche de lui.)

LA REINE.

Quel nouveau malheur est donc venu obscurcir la sérénité du maître d’Israël?

SAUL.

Mon fils Jonathan n’a pu fléchir Samuël, et le mal qui m’accable a redoublé d’intensité.

LA REINE.

Il ne convient pas à un roi de se laisser abattre par la parole d’un vieillard. Cherchez à vous distraire; de braves guerriers sont en campagne pour vous défendre vous et votre famille.

SAUL.

Reine Ahinoham, vous parlez comme une femme; mais, moi, je ne saurais me consoler d’avoir perdu la force de guider mes soldats. Abner, mon oncle, le chef de mes armées, a déjà essuyé plusieurs défaites, et tous les jours d’insolens messages annoncent l’approche des Philistins vers nous.

(Un courrier, arrivant de l’armée, est introduit. )

LA REINE. (Elle lui parle à demi-voix.)

Au nom du Ciel, si tu as quelque nouveau malheur à nous apprendre, envoyé d’Abner, ménage bien tes paroles devant le roi, car sa vie est en danger en ce moment.

LE COURRIER.

Il me siérait mal de mettre de la prudence à l’instant où l’armée ennemie s’avance sur mes pas.

SAUL.

Quel motif vous porte, Ahinoham, à retenir cet homme à l’écart? J’entends qu’il s’exprime librement devant moi, et s’il ment d’un seul mot à ce qu’on lui a chargé de m’annoncer, je le fais pendre au sortir de l’audience.

LE COURRIER.

Le général Abner m’envoie dire au roi que les ennemis sont campés à Secco, où ils ont recruté de nouvelles forces, et qu’il est à propos que vous leviez des troupes fraîches afin de tenir tête aux Philistins.

SAUL.

Abner sait bien que toutes les ressources sont épuisées; et s’il parle ainsi, c’est pour augmenter le découragement de l’armée. Rapportez-lui que, plein de colère contre lui, je vais aller moi-même prendre le commandement des Israélites.

LA REINE.

Mes filles, nous suivrons votre père.

(Les princesses Mérab et Mical font un signe de consentement. )

(L’envoyé se retire. )

SAUL à la Reine.

Princesse, faites retirer au plus tôt toute la cour, car je sens que le malin esprit va revenir en moi.

LA REINE à haute voix.

Le roi désire être seul. (Elle prend un officier à part.) Faites venir le médecin.

(Les princesses restent auprès de leur mère. Saül tombe évanoui. Le médecin arrive et lui donne des secours infructueux. )

MÉRAB.

Hélas! Mical, bientôt nous n’aurons plus de père.

MICAL.

Je ne saurais, Mérab, prévoir un si grand malheur; et je donnerais ma vie pour rendre la santé au roi.

LA REINE.

Mes filles, savez-vous où sont vos frères?

MICAL.

Jiscui et Malkiscuah ne sont pas revenus du camp depuis hier. Jonathan est parti pour échapper à la colère du roi.

LA REINE.

Qui sait si son oncle voudra appuyer ses droits à la couronne?

MICAL.

La royauté a amené bien des périls et des soucis dans notre famille.

LA REINE au médecin.

Reprend-il ses sens?

LE MÉDECIN.

Le roi éprouve en ce moment d’effrayantes convulsions.

LA REINE.

O ciel!

MÉRAB.

N’avez-vous aucun moyen de le guérir?

LE MÉDECIN.

Peut-être qu’une douce harmonie calmerait ses transports; envoyez chercher quelque habile musicien, nous essaierons de cette influence.

MICAL.

Je deviendrais volontiers la femme de ce lui qui sauverait mon père: fût-il le dernier des Israélites.

MÉRAB.

Comme votre aînée, je réclamerais, ma sœur, l’honneur de récompenser un pareil succès, mais seulement si le musicien était digne de moi.

MICAL.

Je vais faire prendre des informations dans le palais, et donner des ordres pour qu’on cherche dans tout le royaume le plus habile des musiciens.

( Elle sert. )

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