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SAUL, DAVID, MICAL, MÉRAB.
Оглавление( Saul sort de la tente d’Abner, il est encore abattu; mais il se sent déjà soulagé d’une partie de son mal; la reine, les princesses et les princes entourent le roi. David marche respectueusement à sa suite.)
SAUL montrant David.
Cet homme est plus habile que tous les médecins du royaume; je ne veux plus qu’il me quitte, et n’ai nulle crainte de souffrir désormais. Les sons qu’il tire de sa harpe me rendent un calme bienfaisant: David, vous prendrez, dès cet instant, le premier rang dans ma cour.
DAVID.
Je n’ai point mérité tant de faveur, et je demande au roi d’attendre que le sort m’ait offert quelque occasion de me distinguer avant de se montrer aussi magnifique envers moi.
LA PRINCESSE MICAL à sa sœur.
Voyez combien il est modeste!
MÉRAB.
Vous vous enthousiasmez un peu vite pour un berger, ma sœur. Pour moi, je lui reconnais du talent; mais son extérieur annonce un homme né pour les arts et fort incapable à la guerre.
SAUL.
Je sens mes forces revenir, et dès demain je me mettrai à la tête de l’armée pour attaquer les Philistins. Mais avant cela, et afin de nous rendre le Seigneur propice, j’ordonne à toute l’armée, sans exception de rang, d’âge, ni de grade, de rester, d’un soleil à l’autre, sans prendre de nourriture. Qu’on fasse savoir cette volonté dans le camp, en annonçant que celui qui l’enfreindra sera mis à mort, fût-il mon fils.
(Les princes s’inclinent et sortent pour obéir aux or-
dres de leur père. )
La toile se baisse encore une fois.
Et le pauvre Jonathan qui n’est point averti, s’écria Wilhelm.
— Si vous reteniez votre histoire sainte, mon fils, dit M. Goëthe, vous sauriez déjà prévoir ce que tout cela deviendra.
— Pourrons-nous jouer avec les acteurs? demanda une petite fille. Pour moi, je ferais de la princesse qui est si bonne, ma poupée favorite; et si j’avais aussi les princes Jiscui et Matisna......
— Malkiscuah, reprit Wilhelm.
— Comme tu voudras: enfin, si j’avais ces princes ainsi que la belle Mérab, je les mettrais joliment en pénitence.
— De tels personnages feraient un bel effet dans des jeux de petite fille, reprit Wilhelm d’un air dédaigneux.
— Mais vraiment, continua la petite fille, ces marionnettes ne sont pas si grandes que mes poupées.
— Dans leur théâtre elles le paraissent beaucoup plus. Que je voudrais pouvoir les tenir et les faire parler!
— Silence, Wilhelm, dit madame Goëthe, on va lever le rideau.