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DAVID ET GOLIATH.

Table des matières

PIÈCE BIBLIQUE.

NOMS DES PERSONNAGES.

SAÜL, Roi d’Israël.


ABNER, général des armées de Saül.

SAMUËL, Grand Pontife, démis de sa charge.

ISAÏ, Ancien de Bethléem.


GOLIATH (le géant), Philistin.

AHINOHAM (la reine), femme de Saül.


Les Anciens de Bethléem.

Des Officiers de Saül.

Un Médecin.

Un homme d’armes à la suite de Jonathan.

Un Héraut d’armes.

Un Courrier.

Des Soldats.

Chœur de jeunes filles Israélites.

Danseurs et Danseuses.

La veille du jour de l’an.

LE 31 décembre, de jeunes enfans, congédiés depuis quelques heures du salon de leur mère, se pressaient en frémissant de joie contre les deux battans d’une porte qui tardait à s’ouvrir au gré de leur impatience. Là, dans l’ombre, parlant à voix basse, ils laissaient échapper des phrases brèves, trahissant une vive agitation intérieure. Puis, on se taisait long-tems, afin de ne pas perdre le son du premier appel maternel. Cependant, madame Goëthe ne se hâtait pas d’abréger cette souffrance; sachant même que le souvenir en serait compté comme un plaisir de plus, elle trouvait toujours quelque nouvelle disposition à faire pour prolonger l’attente de sa jeune famille. C’étaient des lumières à ajouter à celles qui environnaient déjà la table, afin de faire mieux resplendir les boîtes dorées, les robes de gaze et de dentelles argentées qui habillaient des poupées. Il fallait encore relever avec art l’étalage plus modeste des livres, des gravures et autres étrennes destinées aux jeunes garçons. Aux mouvemens redoublés que le groupe impatient imprimait aux battans de la porte, madame Goëthe comprit que le moment était arrivé de remplir un espoir assez long-tems excité ; elle ouvrit sans bruit les ferrures qui faisaient résistance, et au premier contact les enfans se trouvèrent tout-à-coup introduits dans le salon.

Des acclamations joyeuses se firent entendre, et cependant la petite troupe, éblouie par les lumières et l’éclat des jouets qui couvraient une grande table, n’avait point encore pu apprécier quelle part serait faite à chacun, ni de quelle nature étaient les présens maternels. Madame Goëthe semblait néanmoins avoir pressenti ce que tous souhaitaient. Ses filles et ses fils s’émerveillaient, en recevant leurs présens, d’avoir été si bien devinés dans ce qu’ils désiraient intérieurement. Un seul, parmi ces enfans, soutenait, avec indifférence, le poids des étrennes qu’il venait de recevoir, et donnait uniquement son attention à un grand rideau rouge, qui remplaçait une porte ôtée depuis quelques instans sans doute, car le matin elle était encore là.

Le père de Wilhelm étudiait cette préoccupation. Eh bien, dit-il à son fils, qu’est-ce donc qui vous intéresse tant de ce côté ?

— Ce qui est derrière, répondit le petit garçon, et la curiosité la plus marquée se peignait sur son visage.

A ces mots, les frères et sœurs de Wilhelm partagèrent sa curiosité.

— Il faut vous placer sur la banquette que j’ai mise en face, dit la mère, et nous verrons si ce rideau mérite en effet l’anxiété qu’il vous cause.

— Oh! tout de suite, tout de suite, reprit Wilhelm, et, le premier, il s’assit à la place désignée, plein du désir d’éclairer ses doutes. Que pouvait-on avoir disposé dans la chambre habituellement déserte, et que signifiait le vaste portail élevé comme par enchantement et mystérieusement fermé par un rideau? Le premier moment de surprise passé, et l’attente se prolongeant, les enfans eurent l’idée de se lever pour aller regarder de près ce que cachait le voile importun. On pria la petite famille de rester à sa place. La curiosité générale ne devait être satisfaite que lorsque le silence serait parfaitement établi. Cette promesse calma subitement l’agitation extérieure des enfans; ils s’assirent, muets et immobiles, puisque c’était le seul moyen d’arriver au terme de leur impatience. Un coup de sifflet donne le signal. Le rideau se lève et se replie sur lui-même. Un théâtre de marionnettes était offert aux enfans, et la décoration laissait voir en perspective le temple de Jérusalem. Avant que les spectateurs eussent eu le tems de demander s’ils allaient assister à une représentation ou s’emparer de ce magnifique théâtre, le grand-prêtre Samuël et Jonathan parurent sur la scène et tinrent le dialogue suivant:

Théâtre de marionnettes

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