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SCÈNE DEUXIÈME.

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(Changement de décoration.)

Le camp israélite. Des tentes ouvertes sur le premier plan. Des soldats dans le lointain. — Abner, l’oncle de Saül, et général de l’armée, est dans une de ces tentes; les fils de Saül, Jiscui et Malkiscuah, sont dans l’autre. Un officier est auprès d’Abner. L’armée ennemie occupe les hauteurs.

ABNER, JISCUI, MALKISCUAH, JONATHAN.

ABNER.

Saül répond à mes avis par des menaces. Le pontife prophétise la ruine de notre famille. Avec mon armée démembrée, je ne puis rien entreprendre, mon courage est épuisé. Je remettrai sans regret mon commandement entre les mains du Roi.

(Jiscui et Malkiscuah causent ensemble à leur tour. )

JISCUI.

Jonathan nous avait promis de venir nous rejoindre. Il aime mieux demeurer dans le palais du roi que de risquer sa vie ici.

MALKISCUAH.

Mon frère, souffrirons-nous, après cet abandon, qu’il devienne un jour notre maître et succède au roi mon père?

JISCUI.

J’ai déjà suffisamment indisposé les soldats contre lui; et, quand il viendra, l’accueil qu’on lui prépare dans le camp abaissera un peu son orgueil.

(Jonathan arrive suivi d’un jeune homme qui porte ses armes, il pénètre d’abord dans la tente d’Abner.

ABNER.

Ah! je vous vois enfin, mon neveu, quelles nouvelles apportez-vous de la cour?

JONATHAN.

Tout y est tristesse et malheur comme dans ce camp; mais si le Seigneur daigne protéger mon dessein, je viens vous offrir les moyens de sauver Israël.

ABNER.

Parlez, mon neveu; j’ai autant de confiance en votre prudence qu’en votre courage.

JONATHAN.

En approchant de ce lieu, j’ai vu sur la hauteur briller les feux des ennemis. Si l’armée descend vers nous, nous sommes perdus. Je viens donc vous demander de me confier quelques troupes pour les débusquer de cette position; un heureux coup de main rendrait la confiance à l’armée.

ABNER.

Ce que vous demandez est impossible, Jonathan; mon pouvoir est trop ébranlé pour que je puisse trouver ainsi des hommes prêts à courir vers un péril certain. Adressez-vous à la bonne volonté des soldats; ce que vous ferez, je l’approuverai.

JONATHAN. (Il entre dans la tente de ses frères et

les embrasse tour à tour.)

Princes, je compte sur vous pour me seconder en un grand dessein; commandez vos serviteurs les plus vaillans, et venez avec moi vers les hauteurs de Mic-Mas pour déloger l’ennemi. — Répondrez-vous à mes vœux, Jiscui?

JISCUI.

Jonathan, si vous êtes las de vivre, il n’en est pas encore ainsi de moi, et je compte attendre le retour de mon père dans le camp avant de rien entreprendre. Ce que Saül ordonnera, alors je le ferai.

JONATHAN.

Et vous, Malkiscuah, ne serez-vous pas tenté de vous introduire dans le camp Philistin pour y jeter le désordre? Comptant sur notre faiblesse, l’ennemi se livre en paix à des réjouissances. Quelques braves auraient bientôt anéanti ces hommes ivres.

MALKISCUAH.

Il convient aux têtes folles d’entreprendre des folies. Allez donc vous couvrir de gloire, si tel est votre plaisir; mais, ainsi que le prince Jiscui, le repos est de mon goût en cet instant.

JONATHAN.

Fils de Saül, vous ne savez pas que le Seigneur lui-même menace le roi voire père.

MALKISCUAH.

Alors, que pouvons-nous contre ses arrêts?

JONATHAN.

Notre dévouement fléchirait peut-être sa colère.

JISCUI.

C’est dans votre intérêt que vous parlez; la couronne doit vous revenir: défendez-la donc de votre mieux.

(Le jeune homme qui porte les armes de Jonathan le

suit hors de la tente; il s’approche du prince. )

LE JEUNE HOMME.

Si vous avez besoin d’un bras résolu, d’un cœur dévoué, prince, vous pouvez disposer de moi.

JONATHAN.

Que le Seigneur te bénisse, serviteur fidèle. Viens, ne tentons plus ces cœurs lâches, et exécutons à nous deux ce qu’une armée refuse d’entreprendre.

(Ils s’éloignent.)

( Des fanfares annoncent l’arrivée de Saül. )

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