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LES PRÉCÉDENS, LA REINE, MICAL, DAVID.

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(Abner, les princes Jiscui et Malkiscuah sortent de leur tente. )

ABNER.

Le roi arrive enfin parmi nous.

JISCUI.

Allons à sa rencontre.

LA REINE entre.

Général, faites cesser ce bruit. Le roi vient de s’endormir dans sa litière. Il est malade. Souffrez qu’au lieu de recevoir les honneurs dus à son rang, il prenne d’abord quelque repos dans votre tente.

(On apporte Saül endormi; les princesses et la reine

entrent avec lui sous la tente d’Abner.)

JISCUI à son frère.

Si le roi demande Jonathan, nous aurons soin de l’instruire de sa conduite téméraire.

MICAL revient.

Mes frères, pourriez-vous m’apprendre ce qu’est devenu Jonathan? Le roi s’est fâché contre lui hier; il nous a quittés immédiatement, et nous sommes, ma mère et moi, dans une mortelle inquiétude à son sujet.

MALKISCUAH.

Vous dites que Saül lui en veut déjà. En ce cas, l’action que va faire Jonathan n’est pas de nature à apaiser la juste colère de votre père.

MICAL.

De grâce, si vous savez quelque chose qui puisse nuire à Jonathan, n’allez pas le dire au roi. Tenez, mes frères, au lieu de vous déclarer les ennemis d’un prince aussi loyal, aidez-moi plutôt dans mes recherches pour trouver un habile musicien, afin de distraire Saül de ses douleurs. Croyez bien que cette découverte vous servira plus auprès de votre père que ne pourraient le faire vos accusations contre Jonathan.

(On entend les sons d’une harpe; Mical et les princes

écoutent quelques instans.)

MICAL.

Quels accords délicieux! Jiscui, empressez-vous de m’amener cet envoyé céleste; il vient rendre la vie à Saül.

(Jiscui s’en va.)

MALKISCUAH.

Je n’ai jamais rien ouï de pareil. Je veux attacher cet homme à mon service.

MICAL.

Comment pouvez-vous en concevoir la pensée, lorsque je vous dis que le roi a besoin du secours de son art? Ah, je ne le vois que trop, malgré mes prières et les sacrifices que je fais sans cesse offrir, le pontife a dit vrai: le Seigneur s’est retiré de la famille de Saül.

MALKISCUAH.

Orgueilleuse, vous savez bien que vous et Jonathan avez été exceptés par Samuël des malheurs qu’il prédit faussement à notre race. Le grand prêtre ne prétend-il pas que vous serez reine d’Israël?

MICAL.

Un tel honneur ne saurait m’être réservé ; d’ailleurs, je préfère de beaucoup la gloire de mon père à la mienne.

JISCUI rentre avec David.

Voilà, ma sœur, le chétif musicien que vous désirez voir. Vous aurez soin de dire au roi que c’est moi qui l’ai amené.

DAVID. (Il est vêtu en berger.)

Prince, je suis venu ici de ma propre volonté, ou plutôt par obéissance envers le pontife Samuël qui m’a envoyé vers le roi malade.

MICAL.

Quel est votre nom?

DAVID.

Je suis le septième fils d’Isaï de Bethléem, et je m’appelle David.

MICAL.

Eh bien, David, venez avec moi sous la tente du roi, et si vous parvenez à guérir son mal en jouant de la harpe, vous pourrez demander telle faveur qu’il vous plaira, on ne vous refusera rien.

DAVID.

Le seul plaisir de vous obéir me paiera au delà de tous mes souhaits.

( Ils entrent tous dans la tente. )

Entr’acte pendant lequel la harpe se fait

entendre.

Théâtre de marionnettes

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