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Des Révolutions.

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Vous ne voulez donc pas, me dira-t-on, de révolutions, vous les condamnez, vous les proscrivez toutes..... Oui, j’anathématise toutes celles qui sont à faire, mais non celles qui sont faites, consommées, raffermies par le temps, et lorsque les intérêts révolutionnaires ont acquis une fixité qu’on ne pourrait ébranler sans de nouvelles secousses et de nouvelles violations des personnes et des propriétés. Le droit public n’a point fixé, que je sache, de prescription aux changemens, aux usurpations politiques. C’est une matière trop délicate à traiter, et il vaut mieux repousser les révolutions que de les raisonner. Mais, le bon sens, la prudence, le besoin de la tranquillité publique, et notre principe conservateur, indiquent assez le moment où il faut résister, celui où il faut se taire et attendre, et celui où il faut se soumettre. La force n’a jamais été un droit; mais, quand le nouvel ordre de choses qu’elle a fondé a pris de la consistance, et que l’utilité publique, qui est aussi une légitimité, en réclame le maintien, c’est une erreur et quelquefois un crime, d’en tenter le renversement. Une contre-révolution est, à proprement parler, une révolution. Elle s’annonce par les mêmes symptômes, s’exécute par les mêmes moyens, produit souvent les mêmes calamités. Il n’y a qu’une chose que le temps ne peut sanctionner, ce sont les institutions vicieuses, et surtout les mauvaises doctrines: car les institutions s’améliorent avec l’expérience, mais pour les doctrines désorganisatrices, que les lois ont l’imprudence de proclamer, plus elles fermentent, plus on en doit craindre l’explosion. La plus funeste de toutes est celle qui, dans une monarchie, attaque l’hérédité du trône. Rendre hommage à ce dogme sacré, en rappelant son prince légitime, est le premier devoir d’une nation qui veut sortir de la crise révolutionnaire, que la violation de ce pacte fondamental lui a fait éprouver .

De la liberté considérée dans ses rapports avec les institutions judiciaires

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