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PRÉFACE

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Bien convaincu de la vérité de ces deux vers de Boileau:

«Un auteur à genoux, dans une humble préface,

Au lecteur qu’il ennuie a beau demander grâce.,»

nous nous étions promis d’éviter cet écueil et d’aborder directement le sujet de ce nouveau traité. Mais une circonstance toute particulière et toute personnelle nous oblige à modifier notre premier plan et à nous adresser à nos lecteurs, ni plus ni moins que tous les faiseurs d’avant-propos. Toutefois, ce n’est pas en vue de capter leurs suffrages, d’implorer leur indulgence, ou de leur expliquer, en manière de double emploi, ce qu’ils trouveront amplement dans cette publication, que nous nous donnons la licence du discours préliminaire; nous voulons leur parler ici, non de l’ouvrage, mais de son auteur, de sa nouvelle position dans le monde photographique, et, enfin, leur donner communication d’une nouvelle qui intéresse tous les amis de l’art nouveau. Nous ne savons pas si c’est un droit, mais nous sommes bien convaincu que c’est pour nous un véritable devoir.

Un fait nous a frappé depuis longtemps, c’est que la plupart des échecs qu’éprouvent les photographes dans leur pratique journalière tient bien plus à l’infériorité des produits qu’ils emploient qu’à leur inexpérience ou leur inhabileté. Il n’est pas d’adresse qui triomphe d’un objectif vicieux, et nulle dextérité manuelle ne saurait compenser l’infériorité des substances qui font trop souvent le désespoir de l’opérateur.

Ce qui manque donc réellement aux opérateurs, c’est une garantie sérieuse de la qualité et de l’excellence des produits qui leur sont nécessaires. Les moyens de fabrication existent. Nous avons, Dieu merci! d’habiles opticiens et des chimistes exercés; mais ce n’est pas assez d’être un chimiste habile, il faut encore avoir essayé le produit fabriqué. Or, il suffit du contact de la main inhabile ou malpropre d’un employé pour gâter ce produit. D’un autre côté, le commerce intermédiaire ne se borne pas toujours à prélever son droit de commission. A ce bénéfice légal, il ajoute parfois celui, beaucoup plus illicite et beaucoup plus onéreux, pour ne pas dire funeste, qui résulte de la sophistication des produits, qu’il est chargé simplement de nous transmettre dans toute leur pureté.

Ayant eu, comme tous nos confrères, à souffrir de cet état de choses, nous n’avons pas voulu nous borner à en gémir. Nous avons longuement réfléchi au remède qu’on pourrait opposer à ce mal de plus en plus envahissant, et nous venons humblement faire connaître le résultat de nos recherches. Nous avons fondé une maison de commission et d’expédition, qui se distingue de toutes les autres en ce qu’elle assume la responsabilité des produits qu’elle fournit à ses correspondants. Nous pouvons donc nommer cette maison: MAISON D’ESSAI OU MAISON DE GARANTIE.

Nous pourrions dire avec raison, si depuis longtemps le style des prospectus n’avait pas usé cette formule avant d’en avoir abusé, nous pourrions dire que, dans l’Europe entière, le besoin de cet établissement de garantie se faisait profondément sentir.,

Un établissement de cette nature ne pouvait se réaliser qu’à Paris, qui a le privilège de posséder les meilleures fabriques en tout genre, et où la photographie est parvenue à un si grand perfectionnement.

Notre maison ne se bornera pas, purement et simplement, à l’expédition des produits essayés. Nous entendons bien aussi mettre les résultats de notre expérience au service de nos clients qui pourront, tous les jours, de neuf à onze heures, venir nous demander des renseignements et essayer eux-mêmes les substances qu’ils devront employer, s’ils ne préfèrent nous adresser par écrit des questions auxquelles nous nous empresserons de répondre, dans le but de leur aplanir les difficultés théoriques et pratiques de la photographie.

Pendant leur séjour à Paris, nos correspondants étrangers seront admis dans nos laboratoires, où ils pourront jouir des mêmes avantages.

Enfin, tous nos envois seront accompagnés des instructions nécessaires au meilleur emploi des produits chimiques expédiés.

Si nous ne nous trompons, le grand art de la photographie devra recevoir une impulsion toute nouvelle de ce double concours d’une sorte de collaboration permanente et compétente, et d’une garantie sérieuse de la qualité des substances employées dans les opérations. Puissions-nous ainsi contribuer aux perfectionnements et aux progrès qui lui sont encore réservés!

Telle est la communication que nous avons cru devoir faire à nos lecteurs en manière de préface.

Un mot seulement sur cette nouvelle publication.

Si l’on y retrouve littéralement un certain nombre de formules comprises dans nos précédents ouvrages, c’est qu’elles ont été, pour ainsi dire, consacrées par notre expérience; mais ce traité n’en est pas moins le résumé, la quintessence de tout ce que nous avons publié jusqu’à présent sur l’art de la photographie, et nous espérons que tous nos lecteurs applaudiront au titre que nous donnons à ce volume, et qu’il leur paraîtra pleinement justifié. Un bon abrégé peut faire oublier l’ouvrage qu’il résume. L’histoire de Justin a fait plonger dans l’oubli celle de Trogue Pompée. L’épisode de Manon Lescaut a fait tort aux Mémoires d’un homme de qualité. Ce n’est pas ce genre de gloire que nous souhaitons à notre Compendium, et nous espérons seulement que ce dernier venu saura faire sa place à côté de ses frères aînés.

Quant à la fréquence de ces publications sur le même objet, il faut bien se dire qu’il en est de la photographie comme de la plupart de nos sciences naturelles, dont le développement progressif est si rapide et soutenu depuis un demi-siècle, qu’en quelques années tel traité, parfaitement à la hauteur des connaissances acquises au moment de sa publication, peut être déjà vieux et insuffisant. C’est à la fois l’inconvénient et la gloire de ces sciences qui ont le privilège de passionner l’esprit humain, soit par les jouissances intimes qu’il en peut recevoir, soit par les résultats qu’il en obtient. Or, l’art photographique est identiquement dans les mêmes–conditions.

L’éclat de son passé, la splendeur à laquelle il est parvenu, ne sont peut-être que l’aube de sa gloire future, et l’esprit qui veut en suivre tous les développements doit toujours être en haleine et se tenir au courant de toutes ses évolutions

Compendium des quatre branches de la photographie

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