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II
TALBOTYPIE

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L’inventeur, aujourd’hui incontestable de la photographie sur papier, c’est M. Fox Talbot.

La Talbotypie consiste dans la production d’images photographiques sur papier, par une double opération, par la formation successive des deux épreuves: la première, négative ou inverse, dans la quelle les noirs de l’image naturelle sont représentés par des blancs et les blancs par des noirs; la seconde, positive ou directe, où tous les tons rentrent dans l’ordre naturel. Cinq mois avant la divulgation des procédés de Daguerre, M. Talbot publia, dans le Philosophical Magazine (mars1839), la série complète de ces manipulations, et présenta en même temps, à la Société royale de Londres, une collection nombreuse et variée de dessins photographiques: emploi de l’iodure de potassium comme corps générateur, de l’acétonitrate d’argent comme agent sensibilisateur, de l’acide gallique comme agent révélateur, de l’hyposulfite de soude comme agent fixateur, etc.

M. Talbot, en mettant à profit les propriétés déjà connues de certains agents chimiques, avait inventé, de1834à1839, c’est-à-dire avant la révélation du secret de Daguerre, le procédé auquel il a donné son nom.

En1840, l’Académie des beaux-arts signalait un nouveau procédé de M. Bayart, ainsi que ceux de MM. Vérignon et autres. Malheureusement, ces papiers peu sensibles et donnant, ainsi que ceux de M. Bayart, des épreuves directes et quelque peu fugitives, étaient presque aussitôt abandonnés que découverts. M. Lassaigne avait déjà employé, en avril 1839, pour la reproduction des gravures, sans le secours de la chambre noire, un papier qui avait une grande analogie avec ceux dont nous venons de parler.

Nous ne citerons que pour mémoire le nom de M. Raifé, pour son papier argenté, et ceux de MM. Schaefhaeult, Hunt, Petzhold et Ponton, pour les papiers au chlorure d’argent, au bichromate de potasse, etc., procédés morts-nés, qui n’ont été d’aucun secours aux photographes et n’ont guère contribué à faire progresser leur art. Nous passerons aussi sous silence les procédés dits anglais, ou allemands, et tous ceux qui ne sont qu’une modification plus ou moins heureuse de leurs devanciers, ou qui se réduisent le plus souvent à la proportion d’un plagiat à peine déguisé.

En1847, M. Blanquart-Évrard s’annonça à l’Académie des sciences comme possesseur d’une méthode de photographie sur papier, qu’il offrait de révéler, à la condition qu’elle serait publiée sous son nom dans les Comptes rendus de ses séances. On crut à un nouvel enfantement, ce n’était qu’une résurrection d’enfant mort-né. La méthode de l’habile photographe lillois n’était, au fond, que la méthode de M. Talbot, enseignée à Lille, en1844, par un de ses élèves, M. Tanner. Les principales modifications consistaient: «–1o à plonger le papier dans les liquides générateurs et sensibilisateurs, au lieu d’étendre la couche sensible à l’aide d’un pinceau; 2o à serrer entre deux glaces le papier sensible exposé à la chambre noire, au lieu de l’appliquer simplement contre une ardoise.

Il serait inj uste, cependant, de ne pas reconnaitre que M. Blanquart-Évrard a rendu de très grands services à la photographie sur papier, et qu’il a, le premier, abordé le double problème, dont la solution rendait possible une imprimerie photographique: 10donner à volonté aux épreuves la coloration qui leur est la plus convenable, ou celle qui peut, à tort ou à raison, être exigée par le consommateur; 2o amener à l’état marchand les épreuves positives, entachées encore de quelques imperfections, c’est-à-dire trop pâles ou trop foncées.-Tandis que jusque-là on ne pouvait obtenir en un jour, d’un même négatif, que quatre ou cinq positifs, M. Blanquart-Évrard était parvenu à en produire jusqu’à trois cents: c’était évidemment ouvrir une ère toute nouvelle à la photographie.

En1847, M. Guillot Saguez apporte une modification dans le procédé talbotype et réduit à deux opérations la préparation du papier négatif.

Le27février1850, M. Humbert de Molard présentait à la Société d’encouragement quelques portraits d’une grande beauté, obtenus avec des négatifs sur papier sans colle, purifiés par les acides et rendus translucides par une solution alcoolique de diverses résines, élémi, copahu, camphre, etc.; ce procédé, qui a donné à l’auteur des résultats si remarquables en finesse, est le point de départ des procédés à la cire, à la céroléine, à la térébenthine, etc.

La fondation, en février1851, de la Société héliographique, et la création du journal la Lumière, deux œuvres excellentes de M. de Monfort, imprimèrent à la photographie un élan merveilleux, et l’on vit se réaliser coup sur coup des perfectionnements importants.

Le7février1851, M. Regnault, de l’Institut, indiqua l’acide pyrogallique comme bien préférable à l’acide gallique, et conseilla d’imprégner les papiers sous le vide de la machine pneumatique.

Le1er mars. MM. Humbert de Molard et Aubré publiaient leur procédé à base ammoniacale.

Le2mars, M. l’abbé Laborde associa à l’acide gallique l’acétate de chaux.

Le3avril, M. Fabre de Romans proposa l’emploi du papier ciré, et M. Legray, qui avait depuis longtemps découvert ce même procédé, en avait fait le point de départ d’une méthode toute nouvelle de photographie par voie sèche ou sur papier sec, dont les voyageurs photographes ont tiré un immense parti.

MM. Bayart, Blanquart-Évrard, etc., marchèrent sur les traces de MM. Fabre et Legray, et les papiers revêtus d’albumine, de miel, de sérum, etc., furent proposés de tous côtés.

Le27mai1852, M. Baldus conseilla de substituer la gélatine à la cire, et obtint par cette substitution des épreuves d’une finesse et d’une beauté remarquables, de dimensions vraiment extraordinaires, des épreuves qui furent et qui sont encore aujourd’hui, pour la photographie sur papier, un véritable triomphe,

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