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QUELQUES TYPES LEXICAUX REMARQUABLES DANS LA TOPONYMIE DE L’ARRONDISSEMENT DE LURE (HAUTE-SAÔNE, FRANCE)1

Jean-Pierre CHAMBON

Université de Paris-Sorbonne

1. BAYE DU MOULIN (VAUVILLERS) ET CONGÉNÈRES

Au cadastre de Vauvillers (1829, A3, 694-714), Baye du Moulin désigne un canal de dérivation qui alimentait, au nord du finage, le moulin de la Craye (moulin mentionné au cadastre de 1829 et encore en 1835, voir Thiébaud, 2005: 62)1 à partir du ruisseau de la Voivre (actuellement ruisseau du Moulin sur la carte IGN 1:25 000, 3319 E)2.

Baye se rattache avec évidence au type lexical dont la première attestation est mfr. baie s. f. «système d’ouverture et de fermeture d’une écluse de moulin» (1398-1408, Hector de Chartres, DMF, 2015 = Chauveau, 2006: 63). Selon Chauveau (2006: 63), ce type n’est connu ensuite qu’à travers certains dictionnaires du français contemporain, qui consignent frm. bée «ouverture par laquelle l’eau d’un bief tombe sur la roue d’un moulin, abée» (Mozin, 1826; Larousse, 1948). Il est cependant possible de l’attester auparavant dans deux documents concernant la partie orientale de la Haute-Saône, au 16e et au 18e siècles: mfr. rég. baye/bay s. f. «canal de dérivation conduisant les eaux d’un cours d’eau vers un moulin, bief» (Granges-le-Bourg, 1552 [copie contemporaine])3, frm. rég. baye «id.» (Villersexel, 1783)4. Au plan dialectal le type n’est connu, selon les données de Chauveau (2006: 63), que dans quelques parlers, situés justement dans la même zone du domaine comtois: Haute-Saône (Est) s. f. «bief d’un moulin», Brotte-lès-Luxeuil [] «abée» (=Humbert, 1939: 27), Bournois (Doubs) [] «réservoir contenant l’eau destinée à faire marcher un moulin, abée» (=Roussey, 1894: 26)5.

Le même type se retrouve dans d’autres microtoponymes de l’arrondissement de Lure. Les indices topographiques et/ou toponymiques assurant l’étymologie sont généralement assez nets:

• au cadastre napoléonien de Clairegoutte (1833), Sur la Baye désigne, à l’ouest du village, un groupe de parcelles (A4, 911-956) bordé par le ruisseau de Clairegoutte et par un chemin (actuellement rue des Prés de la Baye)6, non loin des Champs du Moulin (B1, 205-221) et des Prés du Moulin (B2, 228-234).

• Au cadastre napoléonien de Vellechevreux-et-Courbenans (1823), Sur la Baie, nom disparu du cadastre actuel7, désigne deux parcelles (B4, 927-928) de forme allongée bordant un ruisseau; à l’extrémité occidentale de ces parcelles se trouve le Moulin de Courcelotte.

• Au cadastre napoléonien des Aynans (1813), En la courbe Baye désigne un groupe de parcelles (B1, 128-165) délimité au nord par un fossé orienté approximativement est-ouest, qui s’incurve ensuite de manière caractéristique en direction du sud-est (le microtoponyme et le fossé ont disparu du cadastre actuel)8.

• Au cadastre napoléonien de Grange-la-Ville (1822), Entre les deux Baies (B1, 234-230), nom disparu du cadastre actuel9, désigne un groupe de parcelles délimité au nord-est par la rivière le Scey et au sud-ouest par le canal du Moulin10; le moulin en question était situé au nord-ouest de Granges-la-Ville, sur la rive gauche du Scey.

• Au cadastre napoléonien de Froideterre (s. d.), Champs sur la Bay (A3, 539-590), devenu Champs sur la Baye au cadastre actuel11, désigne un ensemble de parcelles situé à l’ouest de la route départementale 72 et à la limite de la commune de Saint-Germain. Ces parcelles sont aujourd’hui occupées par un lotissement (l’une des rues de ce lotissement porte le nom de Chemin des Champs sur la Baye). Au sud de ces parcelles, on trouve au cadastre rénové12 le ruisseau de l’Ancien Moulin (désigné au cadastre napoléonien comme canal du moulin Larogenne)13.

• Au cadastre napoléonien de Genevreuille (1813), Champs au dessus de la Baye (C2, 271-299) et Prés tournant sur la Baye (C2, 300-318), noms disparus du cadastre actuel14, désignent deux ensembles contigus de parcelles, de part et d’autre du Razou, au sud-est de la route Paris-Bâle (aujourd’hui route nationale 19 et Grande Rue); ces parcelles sont limitées à l’est par le chemin du Vieux Moulin (cadastre rénové)15, actuellement rue du Vieux Moulin16.

2. AUX BEDES (VILLERS-SUR-SAULNOT)

Aux Bedes (Villers-sur-Saulnot 1827, section unique, feuille 4, 894-915) représente le type lexical s. f. «betterave (betterave fourragère et betterave rouge); bette». Ce type est spécifique du domaine comtois (FEW, 1: 344a, BETA; GPSR, 2: 420; ALFC, 564, 498*; Dondaine, 2002: 51; DRF, 98-99). Le premier sens de l’appellatif paraît plus probable en toponymie.

Le microtoponyme de Villers-sur-Saulnot fournit un premier jalon chronologique (première attestation en 1850 dans le lexique, selon DRF, 99). La consultation d’Anonyme (s. d.) ne fait apparaître aucun cognat toponymique en France.

3. EN LA BRIROTTE (MANDREVILLARS)

Au cadastre napoléonien (s. d.), En la Brirotte désigne un lieu-dit de Mandrevil-lars (A1, 1-22). Il s’agit d’un dérivé diminutif franc-comtois en -otte (< -ITTA) sur le type phonétique dialectal []17, dans le sens d’«endroit couvert de bruyères» (sens attesté en domaine comtois, à Séprais, district de Delémont; GPSR, 2: 868). Absent du FEW (1: 558a, BRUCUS), ce type n’est documenté, comme nom de la plante, que dans certains des points les plus orientaux du domaine de l’ALFC (2: CIII): Vauthiermont et Rechésy (Territoire-de-Belfort), Courtavon et Romagny (HautRhin), Bure (canton du Jura); voir encore GPSR (2: 868) pour d’autres attestations dans le canton du Jura (districts de Porrentruy et des Franches-Montagnes) et en un point du canton de Neuchâtel (Les Ponts; cf. encore ALF, 183: 52).

Le microtoponyme de Mandrevillars témoigne de la présence ancienne de ce type dans l’extrême-est de la Haute-Saône, en limite du Territoire-de-Belfort. Cette ancienne extension occidentale est confirmée par le simple (avec francisation en -ière) la Brière, nom d’un terroir d’Étobon, à l’ouest du village (IGN 1:25 000, 3621 OT).

4. SUR LES CANCREÛCHES (CHÂTENOIS)

Le FEW (22/2: 24b; 23: 3a) a enregistré un type lexical d’origine inconnue qu’il ne documente que par Brotte-lès-Luxeuil [kãˈkrø∫] s. f. «mauvais champ; maison délabrée» (=Humbert 1939: 47); cf. aussi frm. rég. (Neuchâtel) caquerouche «endroit désert, terrains incultes; propriété de peu de valeur» (1952 = GPSR, 3: 81). L’ALFC (162* et 878*; cf. Dondaine, 2002: 281-282) permet d’ajouter d’autres variantes dont la plus proche de Cancreûches est Noroy-le-Bourg [kãˈkru∫] «mauvais champ» (p. 40). Le microtoponyme Sur les Cancreûches (Châtenois 1810, B3, 478-518) est évidemment à rattacher à ce type lexical, dont il fournit le premier jalon chronologique.

5. EN LA CHAILLIÈRE (PLANCHER-BAS), SUR LA CHAYERE (COURCHATON)

En la Chaillière (Plancher-Bas 1834, F6, 876-940) et Sur la Chayere (Courchaton 1831, C4, 814-832) ne peuvent être séparés de Grosmagny [] s. f. «chemin dont le fond est ferme et pierreux, et où on n’enfonce pas», Châtenois-les-Forges [] «id.» (tous les deux Territoire-de-Belfort, ALFC, 156*: p 12 et 11; Dondaine, 2002: 509)18. À Châtenois-les-Forges, il pourrait s’agir d’un quasi-toponyme: dans cette localité, Vautherin (1896-1901, [IV]: 150) a en effet enregistré Tchai·yîere comme odonyme s’appliquant à un chemin qui est «le point de départ du chemin vicinal allant à Brevilliers». Anonyme (s. d.) permet d’ajouter la Chayère, nom d’un lieu-dit d’Étueffont (Territoire-de-Belfort). Ce type paraît donc spécifique du nordest du domaine comtois. Il n’a pas été pris en considération par Niederehe (1967).

6. LA CHEFFERIE (HÉRICOURT) ET CONGÉNÈRES

La Chefferie est le nom d’un terroir d’Héricourt (cadastre de 1817, C4, 741-781)19, situé au nord de la ville, sur les pentes du Mont Vaudois, près de la cote 436 (IGN 1:25 000, 3621 0T). Ce microtoponyme a cristallisé un type lexical emprunté à all. Schäferei ‘bergerie’, type qui n’est connu que dans l’extrémité orientale du domaine comtois d’oïl: Delémont chaifferie s. f. «bergerie» (XVIIIe s.), fr. rég. chafferie «ferme où l’on élève des moutons» (1748, document concernant Dampierre-sur-leDoubs, dans le Doubs)20, chaiferie «ensemble des bâtiments destinés à un élevage de moutons, tels qu’en possédait plusieurs le Prince-Évêque de Bâle» (Vendlincourt [district de Porrentruy] 1751), Montbéliard schaifferie (av. 1850)21, Porrentruy, Delémont [∫ɛfˈriә] «bergerie» (FEW, 17: 26a, SCHÄFEREI; Tappolet, 1917: 140; GPSR, 3: 474).

En 1785, l’une des six granges de la terre de Villersexel, possession du marquis de Grammont, était la grange «du Mont d’Autrey, dite la Chafferie» (Boffy, 1995: 18). Cette grange spécialisée dans l’élevage des moutons est mentionnée dès 1751 par le toponyme la Chafferie22. Si Mont d’Autrey était à identifier ici à Mont d’Autrey, nom d’une hauteur faisant limite entre Autrey-lès-Cerre et Borey (arrondissement de Vesoul)23, la grange aurait été située sur le territoire d’Autrey-lès-Cerre ou de Borey24 et non sur celui d’Autrey-le-Vay.

Le même type est aussi représenté dans la toponymie du Territoire-de-Belfort (à la frontière de la Suisse à Grandvillars et, dès 1824 à Villars-le-Sec), à Montreux-Vieux (Haut-Rhin), dans le nord du Doubs (Pays de Montbéliard: Abbévillers et Bart)25 et dans le district de Porrentruy (Fahy et Miserez; GPSR, 3: 474). Les exemplaires d’Héricourt et d’Autrey-lès-Cerre (?) sont les plus occidentaux.

Un type secondaire en -r-, refait sur chèfre s. m. «berger», est aussi attesté dans le lexique par Montbéliard chèfrerie «bergerie» (FEW, 17: 26a, SCHÄFEREI; Tappolet, 1917: 140; GPSR, 3: 474) ainsi que par frm. rég. (Haute-Saône) chaffrerie «id.» (1790, appliqué à un établissement de l’abbaye de Lure; Brouillard 2016: 75) et, par métonymie, «troupeau de moutons» (1789, document concernant Saint-Germain)26. C’est cette variante qui explique la Chaffrerie (ferme, commune de Marast), G[rang]e de la Chafrerie en 1759/1760, et la Chaifrerie (lieu-dit, Florimont, Territoire-de-Bel-fort), la Chêfrerie (ou Bergerie des Moutons) en 1750 (l.-d., Florimont)27. Les deux variantes étaient en concurrence dès le milieu du XVIIIe siècle: en 1759-1760, la carte de Cassini (feuille 145) consigne en effet, dans le Doubs, la Chafrerie à Abbévillers et la Chaffrerie à Bart, qui sont aujourd’hui respectivement la Chaifferie du Bas et la Chaifferie du Haut, et la Chefferie.

La diffusion de ce type toponymique dans la partie orientale de l’actuelle HauteSaône répond à la diffusion du modèle économique de la «bergerie seigneuriale» à partir de zones germanophones ou partiellement germanophones (évêché de Bâle, comté de Montbéliard au XVIe siècle, Alsace). Voir à ce sujet Gibert (1930: 391 et n. 2) qui signale l’existence de tels élevages en grand à Abbévillers28, Blamont29, Colombier-Châtelot et Sainte-Suzanne (comté de Montbéliard, aujourd’hui Doubs).

7. LES FROTERIS (MIGNAVILLERS) ET CONGÉNÈRES

Les froteris (Mignavillers, 1823, G2, 94-105) est basé sur afrcomt. frosterie s. f. «forêt où il est défendu de chasser» (Luxeuil ca 1300, Longnon, 1901-1914, 2: 211), forme régionale d’afr. mfr. foresterie «id.» (XIIIe-XIVe s., FEW, 3: 709a, FORESTIS). À Chagey (ou, moins probablement, à Luze), on rencontre en 1418 (orig.) le nom de terroir le Coustel de la Froterie (AN, K 2281/1, l. 33), qui n’a pas survécu (aimable communication de Jean Hennequin). Le dénombrement de la seigneurie de Granges-le-Bourg de 1552 (copie contemporaine) fait connaître en outre, à Grangesle-Bourg, commune voisine de Mignavillers, un nom de lieu-dit les Fro(s)teriers de Granges30; le même microtoponyme se retrouve dans le dénombrement de 1619 sous la forme les Frosteries de Granges31. La forme en -iers est un contrépel (hypercorrection) montrant que les résultats de -ier(s) et ceux de -ie(s) était identiquement [] (cf. Dondaine, 1972: 253) ou [] dès le milieu du XVIe siècle, alors que les premiers exemples de -iers > -ies fournis par Dondaine (1972: 255-256) ne datent que d’une impression de 1750 (parler voisin de Besançon); des attestations encore plus anciennes de ce stade évolutif sont fournies par les graphies chassier s. f. «chaussée» en 1469 à Montbéliard (Cuisenier, 1986: 131) et par ragier s. f. «haie vive» (< RADICATA; voir Thom, 1980: 119-121) en 1423 (orig.) dans un document concernant Chagey et Luze (Haute-Saône)32. Cf. encore la Frotterie, lieu-dit de Vescemont (Territoire-de-Belfort; IGN 1:25 000, 3520 ET).

8. LA LIGOTTE (ÉTOBON), LA LIGUETTE (LA BRUYÈRE)

La Ligotte (Étobon, 1828, A2, 934-939) est basé sur le type lexical de Montbéliard ligote s. f. «lisière étroite de terrain» (FEW, 22/2: 38a, qui indique que le mot est vraisemblablement à classer sous LIGARE, où l’on trouve en effet La Bresse ligate «bandelette», FEW, 5: 323a), Châtenois-les-Forges [liˈɡat] «champ long et étroit», Doubs id., [liˈɡɔt] (ALFC, 163: p 12, 14, 15; Dondaine, 2002: 339). Dans La Bergerie et la Liguette (La Bruyère 1825, B3, 393-399), Liguette présente la forme française adaptée du suffixe diminutif. Ces deux microtoponymes fournissent les premiers jalons indirects chronologiques pour ce type lexical.

9. LES LIGUAISSES (SAINT-SAUVEUR)

Les Liguaisses (Saint-Sauveur s. d., B4, 354-368) représente Haute-Saône (Éhuns, Fougerolles, Melisey, Plancher-Bas) [liˈɡɛs] s. f. «champ long et étroit» (ALFC, 163: p 37, 28, 22, 16; Dondaine, 2002: 339), Brotte-lès-Luxeuil «petit champ» (aussi «bordure; rive d’un champ»; Humbert, 1939: 50 et FEW, 22/2: 38a, qui indique que le mot est vraisemblablement à classer sous LIGARE, FEW, 5: 323a), Fougerolles ligès «petite surface toute en longueur» (Grandjean, 1979: 106). On constate que le microtoponyme de Saint-Sauveur s’inscrit dans l’aire très réduite qu’occupe ce type lexical auquel il fournit un premier jalon chronologique assez vague (XIXe siècle).

10. PRÉ DU CANON (RONCHAMP)

Le second terme de Pré du Canon, nom d’un terroir de Ronchamp (cadastre de 1833, E3, 1016-1018), est l’appellatif franc-comtois (Noroy-le-Bourg) [] s. m. «montant en argent de la location des herbes de pré» (ALFC, 1212*: p 40; Dondaine, 2002: 285). Le FEW (2: 216b, CANON) n’a relevé le sens de «fermage (payé en espèces)» que dans des parlers dialectaux lorrains et en français régional de Lorraine (1807). Georgel (1958: 268) enregistre un Pré du Canon à Xonrupt (Vosges).

11. SUR LA RIBE (CHAMPAGNEY) ET CONGÉNÈRES

Le substantif féminin ribe «cylindre plat, en pierre, servant à broyer le chanvre, les noix, les pommes, etc. (par opp. à la meule à grains)» est attesté en 1672 dans le français régional du pays de Montbéliard (Thom, 1983: 268) et au XVIIIe siècle dans celui de la Haute-Saône (Ternuay 1711 «moulin ribe et battant» et 1786, Caritey, 1989: 189; 1785, doc. concernant Villersexel, Boffy, 1995: 18, 29). En 1744, dans un document concernant Clairegoutte, le mot a le sens métonymique (pars pro toto) de «moulin utilisant une ribe» (Thom, 1983: 268); à Servance, Mougin (1957: 75) définit ribe par «moulin qui sert à broyer le chanvre».

C’est peut-être dans une telle valeur métonymique que ce mot s’est fixé en micro-toponymie dans Sur la Ribe (Champagney 1833, D1, 173-175); Derrière la Ribe (La Longine 1827, B1, 242-247; situé à proximité du Moulin de la Scie); Le Clos de la Ribe (Fougerolles 1827, E8, 1403-1437); Etang de la Ribe (Amont-et-Effreney 1825, D1, 173-175; La Bruyère 1825, B3, 415-416); Prés de la Ribe (Oppenans 1819, A5, 1152-1154); P[ont] de la Ribe (même commune ; IGN 1:2500, 3421 E)33.

Dans les parlers dialectaux ou en français, l’aire de ribe (type emprunté à l’alémanique) se limite à l’extrême sud des Vosges, à l’Alsace romane (où mfr. ribe est attesté dès le XVe siècle [Rosemont = cantons de Belfort et de Giromagny]), à l’est de la Franche-Comté (notamment Miélin et Plancher-les-Mines) et aux cantons suisses du Jura et de Neuchâtel. Voir FEW, 16: 703a, RÎBAN; Tappolet, 1917: 130; Bloch, 1917: 26; ALFC, 2: XCI; Dondaine, 2002: 457; Pierrehumbert, 1926: 527 [déjà mfr. rég. Neuchâtel 1539]; Thom, 1983: 268). Anonyme (s. d.) ne fait apparaître qu’un seul cognat en France: la Ribe (lieu-dit, Hagnéville, Vosges). Sur les ribes des Vosges saônoises (ribes à filasse ou ribes des huileries), voir Curtit (1994-1997, 1: 18, 37-41, 111; 2: 34-35, 121).

12. CHAMPS DE LA RIDE (RADDON-ET-CHAPENDU), PRÉS DE LA RIDE (FOUGEROLLES)

Champs de la Ride (Raddon-et-Chapendu 1823, A2, 186-193) et Prés de la Ride (ferme, Fougerolles 1827, A4, 2529-2546) s’expliquent par Fougerolles rid s. f. «ribe [fr. rég.], meule à broyer» (Grandjean, 1979: 131). Le FEW n’atteste cette variante secondaire (inexpliquée) de ribe (ci-dessus §11) que dans l’extrême sud du département des Vosges (cf. Bloch, 1917: 26), mais elle a aussi été entendue par Daniel Curtit, auprès des anciens, comme «forme patoisante» (par opposition à frm. rég. ribe), dans le canton de Faucogney (Curtit, 1994-1997, 1: 111 = 2: 121; communication personnelle).

13. SECHERON DU PRÉ LE SIR (MELINCOURT) ET CONGÉNÈRES

Secheron du Pré le Sir (Melincourt, 1829, C6, 1295), les Seichurons (Dampvalley-Saint-Pancras 1829, B4, 971-981) et Aux Seichurons (Vellechevreux-et-Courbenans 1823, C1, 136-138) se rattachent, comme Les Secherons (Cenans 1811, B3, 1000-1025) dans l’arrondissement de Vesoul, au type de mfr. frm. sécheron s. m. «pré situé dans un lieu sec», attesté du XVIe siècle au Littré et considéré par les Larousse (1875-1949) comme un régionalisme de l’«Est de la France» (FEW, 11: 587a, SICCUS). Au plan dialectal le FEW (loc. cit.) atteste ce type notamment en Bourgogne et en Lorraine (cf. aussi ALB, 340; ALCB, 321; ALFC, 246*, respectivement p 88 et 72, en Haute-Marne; Dondaine, 2002: 493). Il existe de nombreux parallèles dans la microtoponymie des quatre départements bourguignons (Taverdet 1993: 1960-1961). Dans le microtoponyme de Melincourt, le sens de départ est *«partie naturellement sèche d’un pré». Pour une variante suffixale, voir ci-dessous §14.

14. LE SÉCHURUN (MIGNAVILLERS) ET CONGÉNÈRES

Le Séchurun (Mignavillers, 1823, G8, 1517-1521), Au séche run [sic] (Oricourt 1822, A2, 87-92), Les Sécheruns et Pré des Secheruns (tous les deux Vacheresse [aujourd’hui Moffans-et-Vacheresse], respectivement A 232-237 et B 20-32) et Les Secheruns (Visoncourt 1832, 1298-1325) témoignent d’un type que le FEW (11: 587a, SICCUS) n’atteste que par Châtenois-les-Forges (Territoire-de-Belfort) satchirun s. m. «pré (ou partie de pré) naturellement sec» (=Vautherin 1896-1901, [IV]: 127). Taverdet (1993: 1960) enregistre un Soicherun à Sainte-Marie-la-Blanche (Côte-d’Or). Pour une variante suffixale, voir ci-dessus §13.

15. LA TALLE (ÉTOBON) ET CONGÉNÈRES

Vautherin (1896-1901, [IV]: 168) a voulu interpréter la Thâle, lieu-dit de Bavillers (Territoire-de-Belfort)34 comme une «form[e] francisée de l’all. thal [‘vallée’]». Le même type se trouve non loin, dans le Territoire-de-Belfort, avec la Thale, «l’une des parties du vill[age] d’Auxelles-Haut»35, et dans l’extrême-sud-est de la Haute-Saône: la Talle, lieu-dit d’Étobon (IGN 1:25 000, 3621 OT)36, La tale ancienne, les Talles et au dessus des Talles, lieux-dits de Mignavillers (1823, G8, respectivement 1442, 1500-1516, 1522-1529), auxquels s’ajoute diminutif La Tallotte, lieu-dit de Chavanne (s. d., A4, 1079-1094; IGN 1:25 000, 3521 O: la Talotte). À date ancienne, nous avons rencontré: à Chagey ou à Luze, en 1423 (orig.), les microtoponymes mfr. Tale d’Eri-court et en la Talle Beleney37; à Mignavillers, en 1619, frm. la Talle Briot, la Grand Talle (des Prelz en Ban), nom d’un pré, et le diminutif la Tallotte (des Prelz en Ban), nom d’un «petit prel»38.

L’étymon lexical de ces microtoponymes est attesté en 1505-1506 (copie) dans un dénombrement de la seigneurie de Granges-le-Bourg39: mfr. rég. talle «parcelle (de pré) de forme quadrangulaire» (par opposition à co(u)rnot «parcelle triangulaire»)40. Dans le même document, on trouve presque toujours, dans le même sens, la variante phonétique taul(l)e41 et son diminutif taulote42. On rencontre déjà mfr. rég. talle comme nom commun dans un document de 1423 (orig.) concernant Chagey et Luze43. On reconnaît là deux des traitements comtois du groupe intervocalique -BL- dans TAB(U)LA: [] ‘table’ à l’extrême-est du domaine comtois d’oïl (Haut-Rhin, Territoire-de-Belfort, Jura suisse), [] «au centre du département de la HauteSaône» (Dondaine 1972: 112, 114; ALFC, 913; ALF, 1273). Au XXe siècle, on n’a recueilli que [] dans les parler de Mignavillers (Misme s. d.: 88) et de Chagey (ALFC, 913: p 17): les données précédentes, lexicales ou microtoponymiques, montre qu’il s’agit d’un emprunt à fr. table, assez ancien pour avoir subi la palatalisation du grouple [bl].

Le FEW (13/1: 23b) a consacré une section de son article TABULA au sens (par analogie) de «planche de jardin, de pré, de champ»44. Il atteste largement ces valeurs en francoprovençal (cantons de Fribourg, de Vaud et du Valais, Val d’Aoste, Savoie, Loire, Isère) et plus sporadiquement en occitan, mais non en Franche-Comté. Nos attestations lexicales ou microtoponymiques de l’est haut-saônois et du Territoire-de-Belfort témoignent par conséquent d’une affinité lexicale ancienne entre les parlers de cette zone et le domaine francoprovençal.

SIGLES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ADD = Archives départementales du Doubs (Besançon).

ADHS = Archives départementales de la Haute-Saône (Vesoul).

AN = Archives nationales (Paris).

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BOURCELOT, Henri (1966-1978): Atlas linguistique et ethnographique de la Champagne et de la Brie (ALCB), 3 vol., Paris: CNRS.

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* Nous remercions Alain Guillaume de nous avoir fait profiter de son inventaire des noms de lieuxdits des cadastres napoléoniens de la Haute-Saône. Nous n’avons pas normalisé les graphies cadastrales.

1 En 1866, le moulin avait cédé la place à une féculerie: «l’ancien moulin de la Craye (aujourd’hui féculerie)» (Suchaux, 1866, 2: 295).

2 Le nom et le canal ont disparu du cadastre actuel (consulté sur cadastre.gouv.fr).

3 AN, K 1834-2 (Guillaume et Hennequin, ms.: 59, 67): «la bay/baye dudict moulin».

4 Boffy (1995: 92): «[curer] la baye du moulin de madame la marquise de Salive construit sur ce ruisseau, dans une largeur de douze pieds dans sa superficie et dans une profondeur convenable». Curtit (1994-1997, 1: 73, 75) emploie baie «retenue d’eau d’un moulin», peut-être en écho de ses informateurs ou de documents.

5 Cf. encore, avec agglutination partielle de l’article défini singulier, Mancenans (Doubs) [] s. f. «réservoir du moulin» (ALFC, 314*: 23; Dondaine, 2002: 39; Chauveau, 2006: 64).

6 Site Géoportail de l’IGN.

7 Consulté sur cadastre.gouv.fr.

8 Consulté sur cadastre.gouv.fr.

9 Consulté sur cadastre.gouv.fr.

10 Plan d’assemblage et feuille A2 du cadastre rénové (consulté sur http://archives.haute-saone.fr).

11 Consulté sur cadastre.gouv.fr.

12 Consulté sur http://archives.haute-saone.fr (feuille A3).

13 La lecture du dernier mot n’est pas sûre.

14 Consulté sur cadastre.gouv.fr. À propos de Prés tournant sur la Baye, Vuillemard (s. d.: 43) écrit: «baye semble être une altération de bief, canal d’alimentation sur le Razou» (erroné).

15 Consulté sur http://archives.haute-saone.fr.

16 Le Vieux Moulin pourrait correspondre au bâtiment figurant au cadastre napoléonien en bordure du ruisseau (C2, 271). Selon Vuillemard (s. d.: 43), l’autorisation de construire un moulin sur le Razou aurait été donnée en 1617; cet auteur ajoute que «le tournant était encore visible en 1920».

17 Malgré l’absence d’accent graphique, La Brierotte (A4, 1290), nom d’un lieu-dit voisin (même commune), est une forme francisée en -iérotte, comme le montre la graphie de le Bois de la Briérotte au cadastre rénové (consulté sur http://archives.haute-saone.fr).

18 Il s’agit d’un dérivé en -ère (< -ĀRIA) de chaille, substantif féminin attesté au sens de «terre remplie de cailloux» dans le français du Doubs, au sens de «rognon de calcaire siliceux» à Neuchâtel (FEW, 2: 95b, *CALJO-; voir aussi Dondaine, 1989: 159). Vers Héricourt, on emploie chaille en français régional au sens de «calcaire siliceux» pour désigner une roche spécifique au Mont-Vaudois (aimable indication de Jean Hennequin).

19 AI 01, 28-29 au cadastre actuel (consulté sur cadastre.gouv.fr).

20 Boffy, 1995: 16. Les formes en -a- peuvent être expliquées par une hypercorrection [ɛ] > [a] à partir des nombreux cas où frcomt. [ɛ] correspond à fr. [a] en syllabe prétonique.

21 Contejean, 1982: 362 (dans le glossaire de Charles Duvernoy).

22 Boffy (1995: 28): «la grange et tout le terrain de la Chafferie et dépendances du finage d’Autrey». L’éditeur imprime «chafferie» et glose (n. 127) «nom donné à la Grange d’Autrey».

23 IGN 1:25 000, 3421 E; cadastre de Borey (1819, A1, 1-129).

24 Au cadastre de Borey (1819, A2, 504-521), on remarque un lieu-dit En la Bergerie à quelques centaines de mètres à l’est de Mont d’Autrey, près du Bois de Montaucivey et de la route de Borey à Montjustin (IGN 1:25 000, 3421 E).

25 Pour plus de détails, voir Chambon (2004: 79).

26 «La chaffrerie est composée de deux cent cinquante cinq moutons et soix. dix sept agneaux de l’année» (aimable communication de Louis Jeandel, 7 décembre 2011).

27 Voir Chambon, 2004: 78-80.

28 La bergerie d’Abbévillers fut créée à Marchelavillers en 1583 par Frédéric de Wurtemberg, comte de Montbéliard, et subsista jusqu’au XVIIIe siècle (Courtieu, 1982-1987, 1: 57, 58).

29 La bergerie de Blamont fut créée en 1586 par Fredéric de Wurtemberg et subsista jusqu’au XVIIIe siècle (Courtieu, 1982-1987, 1: 396).

30 «Item ung bois bannal ou finaige dudict Granges, nommé les Frosteriers de Granges. / Item ung droict de seignorie appellé le paissonnaige des bois de Granges, qu’est tel que tous les porcs de la parroiche dudict Granges et leurs norrins qu’ilz gectent et mectent en graisse en la paisson esdictz Froteriers et bois des communaulx nous doibvent pour chascun porc trois deniers» (AN, K 1834/2; Guillaume et Hennequin, ms.: 4). On voit que ce bois banal servait à la paisson des porcs.

31 «Item un bois bannal au finage dudict Granges, nommé les Frosteries de Granges. Item un droict signorial appellé les paissonnages des bois de Granges, qu’est tel que tous les porcz de la paroiche dudict Granges, de leurs nourrins qu’ilz y jectent et mectent à la vine paisson des dictes Frosteries et aultres bois des communaulx, nous doibvent pour chacun porc trois deniers, et pour tous aultres porcs estranges deux sols estevenans, le tout sans fraude» (ADD, B 2565).

32 AN, K 2281/1, l. 67 (aimable communication de Jean Hennequin). On trouve la graphie traditionnelle ragie dans le même document (l. 100, 118, 131).

33 Cf. dans l’arrondissement de Vesoul: En la Ribe/en la Ribe (Montjustin-et-Velotte 1818, C3, 451-453 / C4, 611-614), Sur la Ribe (Presle s. d., B1, 176-197), Sous la Ribe (Presle s. d., B1, 198-209).

34 IGN 1:25 000, 3621 OT. La source de Vautherin était Stoffel (1868: 192).

35 Stoffel, 1868: 192.

36 Cf. Prés de la Talle (au cadastre de 1828, A2, 822-847).

37 AN, K 2281/1, respectivement l. 47 et 115-116.

38 ADD, B 2565.

39 AN, K 1833/1 (aimable communication d’Alain Guillaume et Jean Hennequin).

40 «une talle de prey contenant environ deux chers de foing» (fol. 64). Cf. aussi le microtoponyme la Talle de la Salniée (pré), à Villers-sur-Saulnot (fol. 219).

41 Fol. 6, 24 (une autre copie a talle), 48, 65, 700, 709, etc.

42 Fol. 699: «une taulote a environ ung cher de foing»; fol. 159 : «une taulote ou milieu des Grans Preys».

43 «Item ancour es Ronçois, une talle entre Hanry Chouffin et Guiot d’aultre» (AN, K 2281/1, l. 66).

44 En latin tardif, tabula avait déjà pris le sens de «subdivision d’un champ» (IVe s., Palladius, FEW 13/1: 25b).

Estudios lingüísticos en homenaje a Emilio Ridruejo

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