Читать книгу Encyclopédie poétique, ou Recueil complet de chef-d'oeuvres de poésie sur tous les sujets possibles. T. 10 - Alexis Toussaint de Gaigne - Страница 24

Оглавление

N.o1895.

Table des matières

MARRONNIERS (de la culture des). V. la lettre A.N.o346.

De Rosset.

N.o1896.

Table des matières

MAROT (éloge de Clément), Poëte du seizième siècle.

AMI MAROT, l’honneur de mon pupitre,

Mon premier Maître, acceptez cette Epître

Que vous écrit un humble Nourrisson

Qui fur PARNASSE a pris votre écusson,

Et qui jadis en maint genre d’escrime

Vint chez vous seul étudier la rime:

Par vous, en FRANCE, EPÎTRES, TRIOLÊTS,

RONDEAUX, CHANSONS, BALADES, VIRELAIS,

Gente EPIGRAMME&plaisante SATIRE

Ont pris naissance; en sorte qu’on peut dire:

De PROMÉTHÉE hommes sont émanés,

Et de MAROT joyeux contes sont nés.

Rousseau.

N.o1897.

Table des matières

MAROT (éloge de Clément).

SI ceux à qui devez, comme vous dites,

Vous connoissoient comme je vous connois,

Quitte feriez des dettes que vous fîtes

Le temps passé, tant grandes que petites,

En leur payant un Dizain toutefois

Tel que le vôtre, qui vaut mieux mille fois

Que l’argent dû par vous en conscience;

Car estimer on peut l’argent au poids;

Mais on ne peut (&j’en donne ma voix)

Assez priser votre belle science.

Marguerite de Valois, Reine de Navarre, sœur de François I.

RÉPONSE.

Mes créanciers qui de Dixain n’ont cure,

Ont leu le vôtre,&fur ce leur ai dit:

Sire MICHEL, Sire BONAVENTURE,

La sœur du Roi a pour moi fait ce dit.

Lors eux cuidans que fusse en grand crédit,

M’ont appelé Monsieur, à cry&cor;

Et m’a valu votre Escrit autant d’or;

Car promis ont non feulement d’attendre,

Mais d’en prêter (foi de Marchand) encor;

Et j’ai promis (foi de Clément) d’en prendre.

Clément Marot.

N.o1898.

Table des matières

MAROT (épitaphe de).

QUERCY, la Cour, PIÉMONT, tout l’Univers

Me fit, me tint, m’enterra, me connut;

QUERCY mon lot, la Cour tout mon temps eut,

PIÉMONT mes os,&l’Univers mes Vers.

Jodelle, Poëte du commencement du dix-septième siècle.

N.o1899.

Table des matières

MARS (le Temple de).

Vous avez parcouru les arsenaux de MARS;

C’est peu d’être enrôlé fous ses fiers étendarts,

C’est peu que d’un soldat le courage s’estime,

Si, maître de son art, il ne tend au sublime.

Suivez-moi dans son Temple; observez, pénétrez

Ses mystères divins, de la foule ignorés;

Loin des sentiers battus où rampe le vulgaire,

D’un pas sage&hardi marchez au Sanctuaire.

Voyez-vous ces chemins raboteux, resserrés,

Teints du sang des Héros, d’abymes entourés?

Sur ce rocher sanglant, voyez-vous dans la nue

De ce Palais sacré la superbe étendue?

Son faîte est dans l’Olympe, au delà du Soleil

Où des Dieux immortels s’assemble le Conseil;

Ses fondemens d’airain touchent au noir Tartare.

ALECTON, la Discorde, avec la Mort barbare,

Les Gardes redoutés de ces lieux effrayans,

Lançant en vain fur vous des regards foudroyans;

La Gloire vous rassure,&fa voix vous appelle;

La Gloire ouvre le Temple, avancez avec elle.

Je vois les chastes Sœurs dans ces parvis sacrés;

Leurs utiles travaux n’y font point ignorés.

Un compas à la main, j’apperçois URANIE,

Qui, mesurant la terre&fa forme applatie,

Nous dépeint en petit, par ses crayons diserts,

Les différens Etats que contient l’Univers:

Chaque point fur la terre a son ordre&fa place,

D’un hémisphère à l’autre elle a marqué la trace.

SANSON avec VAUBAN, ses dignes favoris,

Des novices Guerriers cultivent les esprits;

Elle leur montre à tous, dans des cartes guerrières,

Les pays, les cités, les monts&les rivières,

Les forts que l’on doit prendre,&ceux qu’on doit laisser,

Les chemins reconnus qu’un corps peut traverser.

Plus loin, c’est CALLIOPE; en caressant la Gloire,

Des Rois&des Héros elle conte l’histoire;

Ses jeunes Auditeurs, attentifs à fa voix,

S’échauffent au récit de leurs nobles exploits;

Et la Muse, en traitant des matières si hautes,

Leur montre à profiter des succès&des fautes.

Voyez-vous la Morale, à l’air majestueux,

Qui chasse du Parvis les cœurs présomptueux?

Elle enseigne aux Guerriers, d’un ton de voix sévère,

Les devoirs de l’honneur&d’un mérite austère,

Condamne l’intérêt&la férocité,

Dans le sein des horreurs prêche l’humanité,

Etouffe dans ses mains les serpens de l’Envie,

Et veut pour l’Etat seul qu’on prodigue fa vie.

Approchons-nous: BELLONE, un glaive dans la main,

Fait tourner fur ses gonds cette porte d’airain,

Qui cache pour jamais à tout Guerrier vulgaire

Les secrets que le Dieu renferme au Sanctuaire,

Connus des Favoris qu’il place à son côté.

Dans le fond de ce Temple entouré de clarté,

Sur un Trône éclatant de grandeur infinie,

Soutenu dans les airs des ailes du Génie,

Paroît le Dieu terrible en toute fa splendeur;

On voit auprès de lui l’intrépide Valeur;

Le tranquille Sang-froid, qui fans crainte s’expose;

Le vigilant Travail, qui jamais ne repose;

La Ruse, à l’œil malin, qui, féconde en détours,

Par ses déguisemens se fournit des secours,

Qui prend, dans le besoin, une forme empruntée,

S’échappe,&reparoît comme un autre PROTÉE;

L’Imagination, aux yeux étinçelans,

Brûlant d’un feu divin qu’elle porte en ses flancs,

Avec rapidité conçoit, forme, dessine

Mille brillans projets que PALLAS examine.

Plus loin, les yeux baillés&le maintien discret,

On voit l’impénétrable&fidèle Secret;

Son doigt mystérieux repose fur fa bouche;

Ce confident de MARS sait tout ce qui le touche.

Le Trône est entouré de lauriers éternels

Qu’il présente lui-même aux demi-Dieux mortels,

A ses vrais favoris, qui, dignes de leur gloire,

Aux efforts du Génie ont sournis la victoire.

Couronne des Héros, c’est vous dont les appâts

Entraînent les Guerriers dans l’horreur des combats;

Les autres pallions font pour vous étouffées.

Dans ce Temple brillant, décoré de trophées,

Où Mars règle à son gré le fort du genre humain,

Placées dans l’entre-deux des colonnes d’airain,

On peut des Fils du Dieu distinguer les statues,

Foulant les Nations que leurs mains ont vaincues.

Là, sont ces deux Héros tant de fois comparés,

Montés au premier rang par différens degrés;

Le Vainqueur des PERSANS, le Vainqueur de POMPÉE:

La terre de leur nom est encore occupée.

Là, paroît MILTIADE, ALCIBIADE, CIMON,

PAUL-EMILE, QUINTUS, FABIUS, SCIPION;

Plus loin le GRAND HENRI, CONDÉ, VILLARS, TURENNE;

Là MONTÉCUCULLI, DE BADE, ANHALT, EUGÈNE,

L’heureux GUSTAVE-ADOLPHE,&le GRAND-ELECTEUR.

Là, sortant fraîchement de la main du Sculpteur,

On voit une statue élégante&nouvelle;

Son front est ombragé d’une palme immortelle:

C’est ce fameux SAXON, le Héros des FRANÇAIS,

Que la Mort dans son lit abattit de ses traits.

Venez, jeunes Guerriers, voici l’Expérience;

Par d’immenses travaux elle acquit la science;

Son front est ombragé de cheveux blanchissans,

Ses membres recourbés sentent le poids des ans;

Son corps cicatrisé, tout couvert de blessures,

Du Temps qui nous détruit affronte les injures;

Présente à tous les faits, présente à tous les lieux,

Elle instruit les esprits de ce qu’ont vu ses yeux.

Elle vous fera voir dans la guerre punique,

Par quel coup SCIPION sauva ROME en AFRIQUE;

A CARTILAGE effrayée attirant ANNIBAL

Le força de combattre en son pays natal;

Un Général vulgaire, un moins vaste Génie,

Satisfait d’accourir aux champs de l’AUSONIE,

Peut-être eût défendu son pays ravagé;

Il eût sauvé l’Etat, mais ne l’eût point vengé.

Frédéric II.

N.o1899a.

Table des matières

MARS ET VÉNUS; ou les Amours découvertes.

ET le mieux pris,&le plus amoureux,

Fut ce beau couple heureux&malheureux;

Heureux qu’Amour de si près les assemble,

Et malheureux d’être trouvés ensemble

Quand ils en font au comble de leurs vœux.

Ce fut le trait d’un mari bien fâcheux,

Un trait pour lui fans doute,&non pour eux

Le mieux pensé du monde, ce me semble,

Et le mieux pris.

Quelle risée! au goût des jeunes Dieux

Un tel opprobre étoit délicieux

MARS se confond, la belle VÉNUS tremble,

Quoiqu’à leur honte aucune ne ressemble;

Qui lit le piége étoit le plus honteux,

Et le mieux pris.

Benserade.

N.o1899b.

Table des matières

MARS (la plantation de).

L’HOMME né sous le chaume&pour les foins rustiques,

Qui nous retrace encor les mœurs des temps antiques,

D’une soigneuse main se hâte de semer

Les grains que la saison demande a voir germer.

L’orge ici; là, le trefle; ailleurs, dans la prairie,

Bientôt épaissira la luzerne fleurie

Sur-tout l’herbe que prit pour enseigne au combat

ROME champêtre encore avant le Consulat,

Pâture destinée au quadrupède utile,

Né si fier&qu’au frein l’Homme rend si docile,

Qui, s’animant fous lui dans les combats sanglans,

Dans les travaux du foc le précède a pas lents.

M. le Mierre.


Encyclopédie poétique, ou Recueil complet de chef-d'oeuvres de poésie sur tous les sujets possibles. T. 10

Подняться наверх