Читать книгу Premières poésies, 1828-1833. - Alfred de Musset - Страница 24
ОглавлениеLES MARRONS DU FEU
L’amour est la seule chose ici-bas qui ne veuille d’autre acheteur que lui-même. — C’est le trésor que je veux donner ou enfouir à jamais, tel que ce marchand qui, dédaignant tout l’or du Rialto et se raillant des rois, jeta sa perle dans la mer, plutôt que de la vendre moins qu’elle ne valait.
SCHILLER.
PROLOGUE
Mesdames et messieurs, c’est une comédie;
Laquelle, en vérité, ne dure pas longtemps;
Seulement que nul bruit, nulle dame étourdie
Ne fasse aux beaux endroits tourner les assistants.
La pièce, à parler franc, est digne de Molière;
Qui pourrait le nier? Mon groom et ma portière,
Qui l’ont lue en entier, en ont été contents.
Mais ce que cette affaire amènera de suites,
C’est ce que vous saurez, si vous ne sifflez pas.
N’allez pas nous jeter surtout des pommes cuites
Pour mettre nos rideaux et nos quinquets à bas.
Nous avons pour le mieux repeint les galeries. —
Surtout, considérez, illustres seigneuries,
Comme l’auteur est jeune, et c’est son premier pas.
Le sujet vous plaira, seigneurs, si Dieu vous aide.
Deux beaux fils sont rivaux d’amour. La signora
Doit être jeune et belle: et si l’actrice est laide,
Veuillez bien l’excuser. — Or, il arrivera
Que les deux cavaliers, grands teneurs de rancune.
Vent ferrailler d’abord. — N’en ayez peur aucune;
Nous savons nous tuer, personne n’en mourra.
PERSONNAGES
L’ABBÉ ANNIBAL DESIDERIO.
RAFAEL GARUCI.
PALFORIO, hôtelier.
MATELOTS.
VALETS.
MUSICIENS.
PORTEURS, ETC.
LA CAMARGO, danseuse.
LÆTITIA, sa camériste.
ROSE.
CYDALISE.