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SCÈNE PREMIÈRE

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Table des matières

Le bord de la mer. — Un orage

UN MATELOT.

Au secours! il se noie! au secours, monsieur l’hôte!

PALFORIO.

Qu’est-ce? qu’est-ce?

LE MATELOT.

Un bateau d’échoué sur la côte.

PALFORIO.

Un bateau, juste ciel! Dieu l’ait à sa merci!

C’est celui du seigneur Rafael Garuci.

En dehors.

Au secours!

LE MATELOT.

Ils sont trois; on les voit se débattre.

PALFORIO.

Trois! Jésus! Courons vite, on nous paiera pour quatre

Si nous en tirons un. — Le seigneur Rafael!

Nul n’est plus magnifique et plus grand sous le ciel!

Exeunt.

Rafael est apporté, une guitare cassée à la main.

RAFAEL.

Ouf! — A-t-on pas trouvé là-bas une ou deux femmes

Dans la mer?

DEUXIÈME MATELOT.

Oui, seigneur.

RAFAEL.

Ce sont deux bonnes âmes.

Si vous les retirez, vous me ferez plaisir.

Ouf!

II s’évanouit.

DEUXIÈME MATELOT.

Sa main se roidit. — Il tremble. — Il va mourir.

Entrons-le là dedans.

Ils le portent dans une maison.

TROISIÈME MATELOT.

Jean, sais-tu qui demeure

Là ?

JEAN.

C’est la Camargo, par ma barbe! ou je meure.

TROISIÈME MATELOT.

La danseuse?

JEAN.

Oui, vraiment, la même qui jouait

Dans le Palais d’Amour.

PALFORIO, rentrant.

Messeigneurs, s’il vous plait,

Le seigneur Rafael est-il hors, je vous prie?

TROISIÈME MATELOT

Oui, monsieur.

PALFORIO.

L’a-t-on mis dans mon hôtellerie,

Ce glorieux seigneur?

TROISIÈME MATELOT.

Non; on l’a mis ici.

UN VALET, sortant de la maison.

De la part du seigneur Rafael Garuci,

Remercîments à tous, et voilà de quoi boire.

MATELOTS.

Vive le Garuci!

PALFORIO.

Que Dieu serve sa gloire!

Cet excellent seigneur a-t-il rouvert les yeux,

S’il vous plaît?

UN VALET.

Grand merci, mon brave homme, il va mieux

Holà ! retirez-vous! Ma maîtresse vous prie

De laisser en repos dormir Sa Seigneurie.

Premières poésies, 1828-1833.

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