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LE PONT NEUF. — LA SAMARITAINE. — LA STATUE DE HENRI IV

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Le Pont-Neuf traverse les deux bras de la Seine qui ont formé l’île du Palais et relie malgré ces deux obstacles les deux rivages du fleuve. Il fut commencé sous Henri III qui, accompagné de Catherine, sa mère, et de Louise de Lorraine, sa femme, en posa la première pierre, en 1578, le 30 mai, jour des obsèques de Quélus et Maugiron, ses amis. Jacques André du Cerceau en fit les plans, et commença les travaux qui, longtemps interrompus par les troubles et les guerres civiles, ne furent repris que sous Henri IV, et terminés, en 1604, par l’architecte Guillaume Marchand. Ce pont magnifique est long de 170 toises et large de 12. Le roi y avait autorisé l’installation volante de tentes-boutiques louées au profit de ses valets de pied; ces tentes portatives se pliaient chaque soir. Il en résultait beaucoup d’encombrements et d’incommodités; ces échoppes cachaient entièrement la vue admirable des plus riches, des plus illustres monuments de Paris.

LE PONT-NEUF, VU DU LOUVRE


Du côté du midi par où le pont fut commencé, il y a cinq arches, et sur l’autre partie au nord sept. Sur chaque pile, s’avance en saillie de la largeur de la pile, une demi-rotonde. La statue équestre d’Henri IV fut dressée à l’extrémité de l’île du Palais, sur une esplanade en corps avancé vers la rivière à l’endroit où les deux bras réunis de la Seine composent sa plus grande largeur.

VUE III; PONT-NEUF ET DE LA STATUE DE HANRI IV


Louis XIII fit ériger ce monument à son glorieux père. Commencé le 23 août 1614, il ne fut achevé qu’en 1635 sous le ministère de Richelieu, après avoir subi diverses interruptions et vicissitudes dont l’histoire fort accréditée, sinon indiscutable, ne manque pas du moins de curiosité. La voici d’après un grand nombre d’historiens:

«Le grand-duc de Florence Ferdinand avait commandé, pour sa propre statue, un cheval de bronze qui fut exécuté par Jean de Bologne, élève de Michel-Ange. Ferdinand mourut et le cheval restait sans emploi. Cosme II, successeur de Ferdinand, l’offrit à Marie de Médicis, veuve d’Henri IV et régente de France, et l’envoya en France par un vaisseau qui fit naufrage sur les côtes de Sardaigne où le cheval de bronze demeura toute une année englouti dans la mer. Retiré péniblement et chargé sur un autre navire, il aborda enfin au Havre en mai 1613, puis à Paris en remontant la Seine.» On lui aurait d’abord construit un piédestal de marbre, en attendant le cavalier, de sorte que ce cheval seul occupa longtemps la population parisienne, et que le monument, même lorsqu’il fut achevé, s’appelait encore: le cheval de bronze.

STATUE DE HENRI IV


La découverte du procès-verbal d’inauguration, publié dans le Mercure français de 1614, pages 339 à 343, a démenti cette légende.

Le piédestal dessiné par Civoli avait, aux quatre angles, des esclaves ou prisonniers enchaînés; quatre bas-reliefs remarquables de Francheville ornaient ce piédestal: les batailles d’Arqués et d’Ivry, la prise d’Amiens, l’entrée d’Henri IV à Paris.

Cette statue périt au mois d’août 1792, renversée et fondue comme toutes les statues de rois que possédait Paris.

Paris sous Louis XIV : monuments et vues

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