Читать книгу Les hommes de cheval depuis Baucher - Charles-Maurice de Vaux - Страница 4
INTRODUCTION
ОглавлениеES exercices équestres ne sont pas qu’affaire de luxe, de caprice et de plaisir, ils contribuent efficacement, ainsi que l’escrime et la gymnastique, au développement corporel des jeunes gens, à leur donner de la vigueur, de la désinvolture, du maintien, la conscience de leur valeur; et, qu’on nous permette le mot, une certaine «crânerie» qui sied bien à l’homme pouvant être appelé aux péripéties de la guerre.
Est-il juste, disons plus, est-il prudent qu’un art qui peut rendre de tels services soit ainsi deshérité par l’État? et pourtant cela est, car nous n’avons pas d’école d’équitation; l’artillerie et la cavalerie ont les leurs, mais la jeunesse civile en est absolument privée. C’est d’autant plus regrettable qu’avec le service obligatoire, des jeunes gens, en très grande quantité, arrivent dans les régiments sans avoir jamais monté à cheval, d’où il résulte une grande perte de temps pour les conduire à l’école d’escadron, leur apprendre à monter à cheval, à le diriger et à le soigner; que si, au contraire, on propageait le goût de l’équitation et de l’escrime, on arriverait à recevoir dans les corps une grande quantité de recrues sachant monter à cheval, n’ayant plus qu’à apprendre à manier leurs armes dans toutes les allures et à manœuvrer.
Ainsi préparés, ces jeunes soldats, vigoureux cavaliers, ne reculant devant aucun obstacle et instruits, formeraient, dans chaque corps, une réserve précieuse pour le service si utile d’éclaireurs, dont les premières qualités sont l’audace, l’intelligence, pour aller le plus près possible de l’ennemi, pénétrer même dans ses lignes afin de surprendre ses dispositions, savoir rendre un compte exact de ce qu’ils ont vu, ainsi que de la nature du terrain qu’ils ont parcouru; car, qu’on le sache bien, dans le service d’éclaireurs d’où peut souvent, tout aussi bien que dans la mêlée après la charge, résulter le combat individuel, toutes choses égales d’ailleurs, la supériorité restera toujours à celui des cavaliers qui, sachant bien manier ses armes, montera le mieux le cheval le mieux mis. Il en est de même pour les mouvements d’ensemble d’une troupe qui seront exécutés avec d’autant plus de précision et de rapidité que chaque cavalier sera plus maître de son cheval; sans cela il n’y a plus de direction assurée, plus de «botte à botte», plus d’alignement, plus de cohésion, la masse est disjointe, flottante, et perd de sa puissance.
Toutes les considérations qui précèdent et bien d’autres encore, mais qu’il serait trop long d’énumérer dans un simple exposé, nous amènent à conclure qu’il est urgent que l’État, dans l’intérêt de la défense nationale, crée une académie d’équitation grandiose répondant à tous les besoins et en tous points digne de la France.
Cette institution serait classée au département du ministère de l’agriculture et du commerce, on y enseignerait aussi la gymnastique, l’escrime et le menage, les élèves de toutes les écoles du gouvernement prendraient part aux leçons, et y seraient admis tous les jeunes gens des familles qui les élèvent et font diriger leur instruction à domicile.
L’instruction donnée comprendrait:
1 Instruction équestre au manège, en carrière et à l’extérieur.
2 Cours d’hippologie. 5–Leçons de menage.
3 Salle d’armes. 6–École de cochers.
4 Gymnastique. 7–Remonte.