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Courage, Persévérance.

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Malheur à nous, malheur à toute l’Humanité, si les Apôtres qui cherchent à réaliser le Vrai Christianisme, ou la Communauté fraternelle faiblissent jamais et reculent devant les difficultés et les persécutions qu’ils rencontrent!.....

Ce cri se presse dans notre poitrine à la lecture d’une lettre que vient de recevoir un de nos frères, dans laquelle nous trouvons:

«La propagande active que j’ai faite m’a valu ce qui suit: Sacrifice de temps et d’argent, toutes sortes de calomnies, la haine et le mépris d’un grand nombre de personnes, l’ingratitude même de beaucoup qui m’ont compris et qui ont renié leurs idées, et la perte de mon ouvrage. Aujourd’hui, je ne sais de quel côté tourner; car je ne puis rester dans mon pays; et pas d’espoir d’aller en Icarie, par rapport à ma femme. Obligé de vivre au milieu de tout d’ennemis qui me poursuivent de leur haine, n’importe où j’irai. Quelle triste existence!.....»

Qu’est-ce que tout cela prouve pour nous Icariens, sinon que nous sommes exposés, dans ce vieux monde pharisien et bourgeois, à la haine et à la persécution?

Mais l’Apôtre Paul apprécie admirablement les Si-positions des privilégiés et des dominateurs, quand il enseigne que tous ceux qui voudront vivre selon Jésus-Christ seront persécutés par eux.

Pour nous, qui cherchons à réaliser tous le-préceptes, toutes les espérances et toutes les perfections du Vrai Christianisme, peut-il être étonnant que les persécutions nous vienneut?

L’œuvre commencée par les Chrétiens primitifs n’est pas encore achevée, et nous entrons dans la carrière glorieuse de son accomplissement. Il faut donc que nous en subissions toutes les conséquences, et que nous acceptions courageusement et résolument leur position apostolique et militante.

Ne savons-nous pas que pour récolter il faut commencer par labourer et semer, et que pour jouir de la victoire il faut lutter et vaincre auparavant? Ne savons-nous pas que pour arriver à l’Eglise triomphante, il faut nécessairement passer par l’Eglise militante et souffrante?

Reculer devant les difficultés inséparables de notre mission bumanitaire, ou seulement faiblir dans notre Apostolat, ce serait renier l’Hu inanité et la trahir.

Ne savons-nous pas que faute d’un seul pas on peut manquer d’atteindre le but de sa course? Les Chrétiens primitifs ont faibli et fléchi devant les persécutions atroces de la part des dominateurs du monde païen, et ils’est passé bien plus de dix-huit siècles sans qu’on atteigne la réalisation du règne de Dieu sur la terre: tandis que Jésus ne lui assignait qu’une seule génération, et qu’il assurait même qu’avant que ses disciples fissent le tour des villes de la Judée, ce règne serait déjà arrivé dans toute sa splendeur et dans toute sa puissance.

Et Jésus devait être bien sûr de ce qu’il avançait, quand il ajoutait, que le ciel et la terre passeraient plutôt que sa promesse. Et réellement il ne faut pas plus de temps pour celte Réalisation; mais il faut s’y prendre convenablement, et y employer toutes ses forces et tous ses moyens.

Comme un voyageur qui se laisserait arrêter dans son chemin par le mauvais temps, ou effrayer par des brigands, pourrait ne jamais arriver à son terme, nous aussi, même après des sacrifices mille fois plus grands que ceux que nous faisons, et après des conquêtes mille fois plus grandes que celles dont nous nous réjouissons, si nous faiblissons et nous reposons, nous pouvons manquer notre but, et même perdre l’avantage de notre position actuelle.

Il pourrait nous arriver ce qui est arrivé aux Chrétiens primitifs. Par des persécutions inouïes jusqu’alors, entravés continuellement pendant trois siècles dans leur propagande pacifique et dans leurs efforts pour réaliser la Communauté fraternelle, ils ont faibli, ils ont voulu se reposer, gagner seulement du temps, et ils ont perdu tout, même leur position appostolique: car, par ce moyen, sous l’action puissante et incessante des oppresseurs, ils se sont paganisés partout, cessant d’être de Vrais Chrétiens, à tel point qu’aujourd’hui même encore ils ne pourraient nulle part supporter Jésus-Christ ni ses vrais Apôtres: ils les persécuteraient cl même il les tueraient.

Nous, plus que tous les autres, nous pouvons apprécier le mieux ce que toute l’Humanité a perdu par cette temporisation et par cette pactisation des Chrétiens primitifs avec le monde païen. Nous rie voulons point déprécier leur courage et leur dévoûment; mais nous cherchons uniquement à éviter leur faute la plus grave.

Jésus Christ nous dit: «Qui aura persévéré jusqu’à la fin et qui aura vaincu, héritera de tout, et régnera sur la terre avec le Père céleste, dans le royaume qui lui est préparé depuis le commencement du monde.»

Persévérons donc, frères, persévérons jusqu’à la mort, jusqu’au martyre! Ne reculons jamais devant aucune des conséquences de notre principe divin: Communauté fraternelle! Ne faiblissons jamais, ne nous reposons jamais, ni ne nous arrêtons jamais jusqu’à la réalisation la plus complète et la plus parfaite de ce principe en dehors duquel il n’y a point de salut pour personne!

Les difficultés sont naturelles: les persécutions sont inévitables! Il faut vaincre pour en être complètement affranchi!

Si nous ne soulevons pas ce fardeau qui pèse sur l’Humanité, si nous succombons à-notre tâche, nos descendans, même après mille siècles, seront obligés d’y revenir, de recommencer, et de faire ce que nous aurons abandonné. La même obligation pèse aujourd’hui sur nous par rapport à l’œuvre que les Chrétiens primitifs ont laissé inachevée. Courage donc, Frères, et persévérance jusqu’à la fin!

Nous faut-il de l’encouragement, des modèles et des exemples? La vie des Chrétiens primitifs nous en fournit surabondamment. Nous n’avons qu’à les imiter dans leur courage, dans leur dévoûment et dans leur persévérance, en évitant les fautes qu’ils ont commises à cause de l’inexpérience de l’Humanité dans l’ORGANISATION SOCIALE.

Voyez quelle était leur position et leur vie sous l’oppression des dominateurs toujours féroces! Nous allons vous en soumettre quelques traits seulement que nous trouvons dans le Vrai Christianisme, p.569. Voici comment s’écriait l’Apôtre le plus ardent:

«Il me semble que Dieu nous traite, nous autres Apôtres, comme les derniers des hommes, comme ceux qui sont condamnés à la mort, nous faisant servir de spectacle au monde.

Nous sommes à toute heure livrés à la mort pour Jésus, afin que la vie de Jésus paraisse aussi dans notre chair mortelle.

Mais qui nous séparera de l’amour de Jésus? Sera-ce l’affliction, ou les déplaisirs, ou la persécution, ou la faim, ou les périls, ou le fer et la violence?

On nous égorge pour l’amour de vous, Seigneur, on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie: mais, parmi tous ces maux, nous demeurons VICTORIEUX par celui qui nous a aimés; car je suis assuré que ni la Mort, ni la Vie, ni les Anges, ni les Principautés, ni les Puissances, ni le Présent, ni l’Avenir, ni la Force, ni ce qu’il y a de plus Grand et de plus Bas, ni aucune Créature ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur.»

Et Jésus Christ lui-même ne fut-il pas en but à toutes les haines, à toutes les calomnies et à toutes les persécutions, puisqu’il subit le martyre de la croix, et qu’il put s’écrier de lui-même, comme l’atteste saint Clément, disciple et compagnon de l’Apôtre Paul:

«Pour moi, je suis un ver de terre et non un homme! Je suis l’opprobre des hommes et le rebut du Peuple? Tous ceux qui me voient m’insultent!......»

Courage donc, frères, et persévérance! Car ceux qui auront perséveré jusqu’à la lin seront VAINQUEURS, pour le salut de l’Humanité tout entière!....

Système de fraternité

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