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DÉPART DE PARIS.

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Dès le matin, une foule immense assiégeait les avenues de la gare du chemin de fer d’Orléans. La population de Paris voulait saluer le départ du Prince.

A onze heures et demie, le 2e bataillon de la gendarmerie mobile a pris position sur le boulevard de l’Hôpital, orné de drapeaux et d’écussons aux armes de Louis-Napoléon.

L’extérieur de la gare était décoré de faisceaux aux couleurs nationales, surmontés de l’aigle et de la couronne impériale. La salle des premières avait été transformée en un salon d’honneur, artistement orné.

MM. les ministres d’Etat, de la justice, des affaires étrangères, de l’intérieur, de l’instruction publique, des travaux publics, des finances; M. Baroche, vice-président du conseil d’Etat; M. Billault, président du Corps Législatif, sont arrivés successivement, ainsi qu’une députation du Sénat. Nous avons remarqué MM. le général marquis d’Hautpoul, grand référendaire; le comte Portalis, Mesnard, vice-présidents; le baron Lacrosse, secrétaire du Sénat; Troplong, premier président de la Cour d’appel de Paris; Lefebvre-Duruflé, ancien ministre; Dumas, le général baron de Bar, le général Piat et plusieurs autres sénateurs.

M. Delangle, président de la commission municipale et procureur général de la Cour de cassation; M. Berger, préfet de la Seine; M. Piétri, préfet de police; M. Collet-Meigret, secrétaire général de la préfecture de police, plusieurs conseillers d’Etat, étaient également à la gare, tous en costume officiel. M. le ministre de la marine, qui est à Cherbourg, n’a pu se trouver à ce départ.

M. le général de Saint-Arnaud, ministre de la guerre, est ensuite arrivé, accompagné du commandant Deplace, du capitaine Boyer, ses aides de camp, et de M. de Lépine, son secrétaire particulier.

M. de Maupas, ministre de la police générale, accompagné du secrétaire général de son ministère, de M. Latour-Dumoulin, directeur général de la presse, de l’imprimerie et de la librairie, de M. Tonnet, directeur de la sûreté intérieure, étaient, avec M. Piétri, préfet de police, des premiers à l’embarcadère du chemin de fer, s’assurant par lui-même que toutes les dispositions d’ordre et de sécurité prescrites avaient été remplies.

M. le ministre de la guerre doit accompagner le Prince-Président pendant tout le voyage. M. le ministre de la police générale l’accompagnera jusqu’à Moulins.

Le général marquis de la Wœstine, commandant supérieur de la garde nationale de la Seine, arrive, suivi de son chef d’état-major, du comte de Niewerkerque et de ses aides de camp; puis, le général d’Ornano, grand chancelier de la Légion d’honneur, accompagné du général de Saint-Mars, secrétaire général de l’ordre de la Légion d’honneur.

Le général Magnan, commandant en chef de l’armée de Paris, avec tout son état-major, et suivi des généraux de division Carrelet, Renault, Levasseur, et des généraux de brigade Cornemuse, de Cotte, de Lourmel, Canrobert, Courand, Partouneaux, d’Hugues, Bouat, Ripert, d’Alphonse, Marulas et Repond, précèdent de quelques minutes la voiture du Prince.

Louis-Napoléon était attendu à l’embarcadère du chemin de fer à onze heures et demie, mais son départ du palais de Saint-Cloud a été retardé par une démonstration imprévue. MM. les officiers des régiments de carabiniers et de cuirassiers, casernés à Versailles, conduits par le général de division Korte, par le général de brigade d’Allonville et par leurs colonels, avaient voulu avoir l’honneur d’accompagner le Prince jusqu’à l’embarcadère. Ils se sont présentés inopinément dans la cour du palais de Saint-Cloud, pour prendre la place de l’escadron d’escorte. Le Prince les a remerciés en termes pleins de noblesse et d’affection, et, entouré de cette glorieuse escorte dont les casques, les cuirasses et les brillants uniformes étaient partout admirés, il a franchi rapidement la distance qui le séparait de la gare.

Il était dans une élégante voiture découverte, attelée de quatre chevaux. Il avait à ses côtés le roi Jérôme, président du Sénat, les généraux comte Roguet et comte de Goyon, ses aides de camp.

Dans une seconde voiture se trouvaient le général de Montebello, les colonels Fleury, premier écuyer, et le colonel Edgard Ney, aides de camp du Prince. Dans d’autres voitures étaient MM. Mocquard, chef du cabinet de S. A. I.; M. le docteur Conneau, son premier chirurgien, et M. Albert de Dalmas, sous-chef du cabinet, ainsi que les officiers d’ordonnance de S. M. I., MM. le commandant Lepic, les capitaines Merle, de Menneval, de Cambriels et Petit.

A la hauteur du pont d’Austerlitz, le Prince a été entouré par une foule nombreuse et compacte, qui l’a salué du cri de: Vive l’Empereur! poussé avec une entraînante unanimité. Le ciel, en ce moment, a semblé vouloir donner plus d’éclat à cette manifestation. Les nuages qui le voilaient depuis le matin se sont déchirés, et les rayons du soleil ont tout d’un coup inondé le peuple et le cortége d’une splendide lumière.

Le Prince était visiblement ému, et chacun pouvait voir, dans le rayonnement de son visage, que l’excellente santé dont il jouit lui permettra d’accomplir son voyage, malgré ses longues et inévitables fatigues.

Une députation des forts de la Halle, la médaille de cuivre pendue à la boutonnière, avait été introduite dans la cour de la gare: ils ont fait entendre, à plusieurs reprises, le cri de: Vive l’Empereur!

A son entrée dans la gare, le Prince a été reçu par MM. le duc de Mouchy, vice-président du conseil, le comte de Morny, le baron P. de Richemont, Bourlon, Édouard Caillard, de Bousquet, membres du conseil d’administration, et par l’honorable M. Didion, inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées et directeur général de l’administration de la Compagnie du chemin de fer d’Orléans et de ses prolongements. Puis il est passé dans le salon où se trouvaient réunis MM. les ministres et les membres des corps constitués, auxquels il a fait ses adieux.

Sur la gare étaient rangés M. Lebrun, chef de gare, en tête de ses sous-chefs, les employés du chemin de fer en tenue parfaite. Lorsque le Prince est venu prendre place dans le wagon d’honneur qui lui avait été préparé, ils ont fait entendre, avec énergie, le cri de: Vive l’Empereur! Aux côtés du Prince prennent place MM. les ministres de la guerre, de la police générale, les généraux comte Roguet, comte de Goyon, de Montebello, le duc de Mouchy. Le colonel Fleury, le commandant Lepic, les capitaines de Menneval, Merle, de Cambriels et Petit, MM. Mocquard et Conneau, le capitaine Cramatte, préposé à la sûreté du Prince, et les administrateurs du chemin de fer prennent place dans d’autres wagons. M. le directeur général Didion est dans un wagon couvert par une marquise aux couleurs nationales pour mieux surveiller la direction du train.

A une heure dix minutes le signal du départ est donné, et le convoi s’ébranle aux cris mille fois répétés de: Vive Napoléon! et Vive l’Empereur! Le canon des Invalides annonce à Paris que le Prince vient de quitter la gare.

Voyage de Sa Majesté Napoléon III, empereur des Français

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