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CINQUIÈME JOURNÉE.

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Lunéville, 22 juillet, dix heures du soir.

RETOUR DE BADE. — ROUTE DE STRASBOURG A LUNÉVILLE.

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Le séjour du Prince dans le duché de Bade n’a eu, ainsi que nous l’avons dit, aucun caractère officiel. Cependant la population a trouvé le moyen de témoigner son admiration et ses sympathies. On se serait encore cru dans une province française.

Ce matin, à neuf heures et demie, le Prince est sorti du palais de la grande-duchesse douairière de Bade, entouré des autorités civiles et militaires. Partout, sur son passage, retentissaient des acclamations. Au pont de Kehl, les troupes de la garnison étaient sous les armes, et criaient, dans leur langage: Vive l’Empereur!

Avant de rentrer en France, S. A. Impériale s’est entretenue quelques instants avec plusieurs officiers de l’armée badoise.

M. le préfet de Strasbourg est venu à sa rencontre jusqu’au milieu du pont. La population des campagnes était toute accourue. L’affluence était telle, que la voiture du Prince ne pouvait marcher qu’au pas.

A sa rentrée à Strasbourg, S. A. Impériale a retrouvé les démonstrations qui l’avaient accompagnée à sa sortie. Toutes les maisons étaient pavoisées et les fenêtres garnies de dames qui agitaient leurs riches dentelles, et jetaient, des fenêtres, des vivats et des fleurs. Les troupes de la garnison formaient la haie jusqu’à l’hôtel de la préfecture, où le cortége est arrivé à midi.

Après quelques minutes de repos, S. A. Impériale s’est dirigée vers la gare du chemin de fer, où l’attendait une foule immense. Le vaste emplacement sur lequel doit s’élever l’embarcadère est couvert de plusieurs milliers de spectateurs, parmi lesquels on remarque les toilettes éclatantes des dames. Les cris de: Vive Napoléon! vive l’Empereur! retentissent avec un véritable enthousiasme et suivent longtemps le train qui emporte, à toute vapeur, l’hôte illustre dont la présence a changé, dans ces quatre derniers jours, la physionomie de la vieille cité.

Tout le long du trajet, les habitants des campagnes, parés comme aux jours de fêtes, se pressent de chaque côté de la voie de fer. Dans toutes les stations, les maires, décorés de leurs écharpes, les curés, les pasteurs, et leurs populations, viennent saluer une dernière fois celui qu’ils appellent le sauveur de la France.

Plusieurs fois le Prince a fait arrêter le convoi pour adresser des paroles de bonté à ces braves gens.

Une halte a eu lieu à Saverne, où le Prince n’avait pu s’arrêter dimanche à cause de la pluie. Là s’est offert un spectacle curieux et nouveau. Dès l’entrée de la prairie qui précède la station, une cinquantaine de riches propriétaires alsaciens, en costume national, se livraient à une foule d’exercices équestres d’un effet original et saisissant. Puis, dans la gare même, trente jeunes filles, vêtues en bergères alsaciennes, et portant des houlettes, ont défilé, tenant chacune un bouquet qu’elles offraient successivement au Prince. En un instant, le salon d’honneur a été jonché de fleurs. Pendant ce temps, de jeunes élèves, aux voix suaves et ravissantes, chantaient, avec un ensemble parfait, une cantate inédite en l’honneur de l’hôte auguste dont Saverne fêtait la présence.

Le prince a distribué à chacune de ces jeunes filles des bagues, des bracelets et différents cadeaux qui seront pour elles un précieux souvenir de cette belle journée.

Ajoutons enfin qu’une trentaine de vieux soldats nécessiteux, présentés au Prince, en ont reçu des marques de munificence.

A Lutzelbourg, le convoi s’est arrêté pour admirer les ruines du vieux donjon féodal qui couronne la vallée et pour recevoir les félicitations de la municipalité. Là, comme à Saverne, l’enthousiasme des populations était unanime.

Enfin, vers cinq heures, l’on arrive à Lunéville, où doit se terminer la journée. Indépendamment du magnifique arc de triomphe élevé dans la station, deux autres en feuillages et et arbustes avaient été élevés dans le trajet qui sépare la gare du château royal où le Prince devait se rendre.

Une foule innombrable se pressait aux environs de la gare, et faisait entendre les plus sympathiques acclamations.

A sa descente du wagon, S. A. Impériale a été félicitée par les autorités civiles et militaires, et un groupe de jeunes filles, vêtues en blanc, lui a offert des bouquets. L’hommage de l’une d’elles se composait d’un bouquet d’immortelles sur lequel se trouvaient écrits ces mots: Puissiez-vous, Prince, régner sur la France aussi longtemps que vivra celte fleur; c’est le vœu d’Hortense. Visiblement ému par cette suscription qui lui rappelait inopinément le souvenir d’une mère chérie, le Prince a ouvert ses bras à la jeune fille et l’a embrassée. Cette scène touchante a ému tous les assistants.

Mais les impressions changent d’objet, et se reportent sur le magnifique coup d’œil que présentent, rangés en bataille sur l’esplanade du château, les quatre beaux régiments de cavalerie qui forment la garnison de Lunéville. Le Prince, à cheval et entouré de son état-major, les a passés en revue et a décoré un certain nombre d’officiers et de soldats.

Le soir, un banquet, dressé dans le grand salon du palais, a réuni un grand nombre d’invités.

Le prince, fatigué des émotions de cette journée, s’est retiré de bonne heure dans ses appartements.

Voyage de Sa Majesté Napoléon III, empereur des Français

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