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REVUE.

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A six heures et demie, Louis-Napoléon est monté à cheval, accompagné du ministre de la guerre, de ses aides de camp, du général d’Hautpoul, du général Lafontaine, du. général Schramm, de plusieurs autres généraux, de quelques officiers généraux venus de Suisse, Wurtemberg, Bade et de Prusse. L’escorte qui précédait se composait d’un demi-escadron de cuirassiers et d’un peloton de gendarmerie. MM. Lacrosse. secrétaire du bureau du sénat; Tunet, directeur général au ministère de la police; West, préfet du département; le baron Heeckeren, ancien représentant du Bas-Rhin, et plusieurs autres notabilités de la ville et du département, étaient à cheval dans le cortège. Les trois ministres, des sénateurs, des députés, des conseillers d’État, MM. le duc de Guiche, de Salignac-Fénelon, de Tallenay et Engelhart, ministres de France à Calsruhe, Berne et Francfort, suivaient en voilures découvertes. Les plus riches équipages s’étaient donné rendez-vous à la Robertsau.

A sept heures, le Prince est arrivé sur le terrain de la Robertsau, le bois de Boulogne et le Champ-de-Mars de la population strasbourgeoise, avec cette différence qu’un splendide paysage lui donne un caractère plus majestueux et plus varié. Ses frais ombrages, rendez-vous de prédilection des promeneurs, théâtre habituel des grandes revues, des courses de chevaux et des fêtes municipales, offrent çà et là de pittores ques habitations éparses au milieu de champs de blé, de tabac et de chanvre.

Les troupes étaient sous le commandement du général comte de Waldner, commandant la 6e division, ayant sous ses ordres les généraux de brigade Urich, commandant la subdivision, André, commandant l’artillerie, et Darnoy, commandant la cavalerie.

Cinq escadrons, fournis par les deux régiments d’artillerie, se déployaient en première ligne. L’infanterie était représentée par le 17e léger. Le 24e léger et le 62e de ligne formaient le prolongement de la ligne d’artillerie.

En arrière, formant une seconde ligne dans la profondeur des quinconces et faisant face à l’orangerie, se trouvaient, déployés, les cuirassiers aux luisantes armures, le 5° régiment de lanciers, dont les brillants fagnons étincelaient au loin.

Une troisième ligne était formée de quatre batteries de vingt-quatre pièces fournies également par les 11e et 12e d’artillerie.

Le Prince, accompagné d’un nombreux et brillant état-major, est arrivé par la porte de la place de Strasbourg qui conduit aux Contades, précédé d’un demi-escadron de cuirassiers et de douze gendarmes formant l’escorte. Une foule innombrable remplissait les bas côtés. Les cris unanimes de Vive Napoléon! et Vive l’Empereur! éclataient de toutes parts au milieu de ces masses populaires, composées autant de bourgeois que d’hommes et de femmes du peuple; le laboureur avait quitté sa charrue et l’ouvrier son atelier pourvoir à l’aise l’héritier de l’Empereur. Les dames aux riches parures n’avaient pas résisté à cet entraînement populaire; accompagnées de leurs filles, de leurs enfants, elles se pressaient à l’envi sur le passage du Prince auquel elles jetaient des bouquets. Tout ce que je pourrais vous dire ne peindrait qu’imparfaitement l’enthousiasme qui s’est manifesté de toutes parts à la vue de l’élu de la France.

Après avoir successivement parcouru le front des troupes, dont les tambours, les musiques et les fanfares faisaient retentir les airs, le Prince s’est placé au milieu de l’Orangerie, et les officiers, sous-officiers et soldats désignés pour les décorations se sont avancés pour recevoir de sa main de justes récompenses.

Puis a eu lieu le défilé dans l’ordre énoncé pour l’ordre de bataille, au milieu des acclamations les plus chaleureuses.

Favorisée par le soleil d’une sereine matinée, cette première partie du programme militaire s’est accomplie sans le plus léger accident, malgré les flots de population qui entouraient les troupes et le peu d’hommes employés au maintien de l’ordre. L’enthousiasme des soldats égalait celui de la foule. Les cris de Vice Napoléon! n’ont cessé de se faire entendre dans les rangs pendant le défilé.

La revue, à laquelle assistaient à cheval tous les officiers suisses, wurtembergeois, badois et prussiens, venus à Strasbourg, était terminée à neuf heures, grâce aux dispositions qui ont été prises. Cinq minutes après, les régiments se retiraient du terrain de la Robertsau; les uns gagnaient leurs quartiers respectifs; les autres se rendaient aux places qui leur avaient été assignées aux bords du Rhin pour participer aux manœuvres qui devaient s’y exécuter.

Le 15e d’artillerie (pontonniers), sous les ordres du colonel de Pradal, un bataillon du 17e léger, un bataillon du 62e, attendaient sur la rive gauche du Petit-Rhin l’arrivée du Prince.

Voyage de Sa Majesté Napoléon III, empereur des Français

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