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TROISIÈME JOURNÉE.

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Nevers, le 16 septembre, dix heures du matin.

Malgré la pluie qui tombe, la foule ne se décourage pas, et fait entendre, sur tous les points où le Prince se montre, les cris de: Vive l’Empereur! C’est toujours l’enthousiasme d’hier. Ce matin, S. A. I. a reçu plusieurs notabilités du département et remis au maire des secours pour les pauvres. Une somme de 1,000 francs est destinée aux familles malheureuses des transportés de Clamecy. Le Prince a également fait remettre à monseigneur l’évêque de Nevers 2,000 francs pour les établissements hospitaliers, et à M. le général comte de Ravel une somme semblable, destinée à secourir les vieux militaires infirmes.

A huit heures, le Prince a visité l’exposition, qui avait lieu dans la cour de la caserne.

M. le préfet avait eu l’heureuse idée de réunir les produits de la race bovine et chevaline, pour les montrer au Prince. On y remarquait plus particulièrement les bœufs des arrondissements de Nevers et de Cosne, les vaches croisées anglais et les Durham de la troisième à la cinquième génération, la race charolaise croisée avec le Durham.

On y remarquait aussi des chevaux de trait, de selle et de cabriolet, provenant de MM. Simon (de la Coudraye), Maurice et Soupet (de Tannay).

La Société d’agriculture, présidée par M. Pinet de Maupas, et la Société hippique, présidée par M. le marquis de Saint-Phal, ont contribué à donner à cette exposition un grand intérêt.

Des récompenses ont été distribuées, en présence du Prince et des ministres, aux éleveurs signalés comme s’étant plus particulièrement distingués.

Dans cette matinée, nous avons pu nous arrêter, en étudiant les sentiments de la foule, devant les rares monuments que renferme Nevers. Le plus important, celui qui domine la ville, est le palais des anciens ducs du Nivernais, où se trouvent aujourd’hui les tribunaux et l’hôtel de ville. C’est dans ce palais que mourut, en se consolant, par les arts et la philosophie, de la perte d’un royaume, Jean-Casimir, roi de Pologne.

En parcourant les rues, on s’arrête parfois avec curiosité devant le pignon dégradé de quelques vieilles maisons. Nous nous sommes arrêtés un moment devant celle où, d’après la tradition, maître Adam Billot, menuisier et poëte, rabotait ses planches et ses vers. Nous aurions voulu pouvoir trouver celle où le savant Guy-Coquille, à la fois historien et jurisconsulte, écrivait ces ouvrages profonds que M. Dupin aîné, cet autre jurisconsulte qui honore le département de la Nièvre, a rendus de nos jours presque populaires.

Les vrais monuments de Nevers, ce sont les nombreuses et actives fabriques qui se trouvent dans la ville et aux environs.

Les manufactures de faïence ont été fondées dans les premières années du seizième siècle; les dues du Nivernais importèrent d’Italie cette industrie précieuse, qui prit bientôt à Nevers de grands développements. Ils y créèrent aussi, en 1694, une verrerie, qui subsisté encore. Une fabrique de porcelaine, dont les produits font concurrence à ceux de Limoges, y a été récemment établie.

Nevers possède aussi une fonderie de canons très-importante. Ses environs sont peuplés d’usines dont on aperçoit au loin les hautes cheminées.

Au moment du départ, M. le maire, après avoir rappelé au Prince plusieurs questions intéressant la ville de Nevers, sur lesquelles il avait appelé son attention, ajoute:

«Maintenant, Monseigneur, je n’ai plus à vous demander pour la ville de Nevers qu’un bon souvenir.»

S. A. 1 a répondu avec émotion et en pressant les mains du maire:

«J’ai reçu dans votre ville un accueil qui a trop vivement

«touché mon cœur pour que je puisse jamais l’oublier; j’y

«reviendrait j’en serai bien heureux.»

Avant de quitter la préfecture, le Prince a remis à madame la baronne Petit de la Fosse une magnifique broche, comme marque de souvenir de l’hospitalité qu’il en avait reçue.

A neuf heures, le canon et les cloches annoncent le départ de S. A. 1., dont la calèche franchit bientôt le pont, aux Gris redoublés de: Vive l’Empereur! M. le préfet et M. le général duc de Mortemart l’accompagnent jusqu’à Saint-Imbert, limite du département.

Voyage de Sa Majesté Napoléon III, empereur des Français

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