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La maison

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On ne peut parler de la vie au village, de la vie quotidienne, sans se soucier des logements, de la maison et de l’agencement de celle-ci.

La cuisine était la pièce principale, celle où l’on vivait (sauf pendant l’hiver, ainsi que nous le verrons plus loin). Qu’y voyait-on?

Bien évidemment la cheminée avec l’âtre et son manteau, la marmite ou le chaudron, pour la cuisson des aliments, suspendu à la crémaillère. Cette dernière permettait de régler la hauteur du récipient au-dessus du feu. Le combustible principal était le bois.

Le potager, en général construit dans l’embrasure de la fenêtre, était constitué d’une pierre de molasse plate, assez épaisse, posée horizontalement; deux cavités taillées dans cette pierre servaient de foyers; au-dessous de cette pierre se trouvait le cendrier, fermé par une pierre également en molasse, posée verticalement, dans laquelle une large ouverture était pratiquée. Les braises ardentes étaient portées dans les foyers du potager pour permettre de cuisiner. On les utilisait également pour chauffer le fer à repasser. Durant la saison froide, on les mettait dans une chaufferette, un petit appareil en bois, tolé à l’intérieur et fermé dessus par une grille: ainsi se chauffait-on les pieds. Les braises étaient également employées dans la bassinoire que l’on passait entre les draps, alors en chanvre, avant le coucher. Je me souviens de la brique ou “carron”, parfois émaillée et agrémentée de fioritures, qui chauffait le lit, tout comme la bouillotte en fer blanc.

Plus tard vinrent les fourneaux de cuisine, en fonte, dont le corps reposait sur quatre pieds, très hauts; certains de ces fourneaux avaient un petit four. Sur le devant, au-dessous de la porte du foyer, se trouvait la brasière, plaque de fonte fixée horizontalement, comme une étagère, où l’on posait la cafetière ou d’autres ustensiles à maintenir au chaud. Puis apparurent les cuisinières à bois, par la suite mixtes bois-charbon; certaines avaient un récipient incorporé appelé bouillotte. Vers 1936, le gaz butane en bouteilles rentra dans les maisons ainsi que, bien évidemment, le réchaud à gaz.

Le lavoir, ainsi appelait-on l’évier, était taillé dans une pierre de roche. Au-dessus, encastrée en partie dans le mur, était placée la pierre à eau, petit réservoir, taillé également dans la pierre de roche du Salève, dont les dimensions étaient de 0,75 m de longueur, 0,45 m de largeur et 0,35 m de hauteur et qui était muni d’un robinet de tirage. Ce réservoir était rempli avec l’eau pompée au puits et transportée à l’aide d’un seau.

Le pétrin, où l’on pétrissait la pâte était en bois.

Le mobilier, très rustique, était souvent fait en bois blanc. Il comportait une table, deux bancs, un buffet, parfois un vaisselier ainsi qu’une baratte. Il y avait aussi la huche où l’on conservait le pain, quelquefois durant un mois.

Le pèle , était la pièce contiguë à la cuisine. Il était utilisé principalement au temps des froidures; très souvent, on y trouvait un lit dans un angle de la pièce. On y voyait également un grand coffre en bois où étaient enfermés linge et papiers.

La (ou les) chambre(s), était(ent) meublée(s) sommairement; on y trouvait souvent le berceau. Au XIXe siècle, l’ameublement connut un progrès et le confort s’en trouva amélioré.

Les murs et plafonds des pièces (chambres, pèle, cuisine) étaient, en général, passés au badigeon, quelquefois teintés. Quant aux planchers, ils étaient “panossés” (serpillés) périodiquement.

Le cellier, ou resserre, avait en général un mur exposé au nord: dans ce mur était aménagé un petit placard avec une ouverture à l’extérieur, très étroite et grillagée (dont les dimensions étaient d’environ 60 cm par 12 cm). Cela faisait office de réfrigérateur. C’était une manière astucieuse de conserver les aliments, sinon au froid, tout au moins au frais, la plupart des maisons n’ayant pas de cave.

Beaumont : Haute-Savoie : 1814-1940

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