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La santé et l’hygiène

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En cas de maladie, c’était au guérisseur ou à quelque médicastre que l’on faisait appel plutôt qu’au médecin. Quant aux fractures, c’était le rebouteux du village qui, tant bien que mal, les réduisait. Si l’on avait besoin de quelques pommades ou préparations, il fallait se rendre à Carouge, où se trouvait l’apothicaire le plus proche.

La toilette, les ablutions se faisaient dans un baquet (pas toujours réservé à ce seul emploi). A la belle saison, on transportait le baquet au jardin où le soleil réchauffait l’eau .

Il faut noter que, dans les communes du bassin du Genevois, du fait des contacts avec la ville (Genève, Carouge), par le commerce ou le travail, l’évolution et les transformations ont été plus rapides que dans d’autres régions de la Savoie. Pour illustrer les différences, nous citerons un extrait d’une lettre, datée de novembre 1874. Elle est écrite par un instituteur ayant enseigné quelques années dans notre commune. Il avait ensuite été nommé dans le canton d’Alby. Il s’adressait à un commerçant du Châble:

Ici, nous ne sommes point mal, mais c’est la société qui nous manque; le peuple est très arriéré et par là même peu civilisé, nous souffrons de converser avec. Ils ne savent pas parler français, ne le comprennent pas, de sorte que nous avons mille peines à nous entendre avec leur mauvais patois. Malgré cela, le monde est bon, et les denrées, à part le sucre et le café, sont bon marché, et puis nous recevons cadeaux sur cadeaux, nous ne pouvons débiter la viande que nous recevons depuis un mois. Nous avons plus de bénéfice ici qu’il nous serait possible d’en avoir ailleurs, et je me dirais heureux si je pouvais vivre comme ces paysans qui ont sans cesse les regards tournés vers la terre. Comme je vous le dis plus haut, c’est la société qui me manque et je souffre de ne pouvoir échanger une parole en dehors de chez moi. Il y a bien le curé, mais il est de M... et par conséquent plus borné encore que les autres. Il nous présente le pays comme un beau site et veut absolument que nous prenions racine; pauvre homme, il ignore donc l’agrément du bassin de Genève.

La “grande lessive” se faisait trois ou quatre fois l’an. Le linge était mis dans un cuvier . On versait dessus de l’eau bouillante. Un sac de toile contenant de la cendre de bois était fixé au bord intérieur du cuvier. Puis on “coulait la lessive” en soutirant le “lissu”, ce liquide noirâtre issu du mélange de l’eau avec les cendres, que l’on reversait sur le linge à plusieurs reprises. Ensuite avaient lieu le rinçage, puis le séchage.

Je me souviens avoir entendu dire que, lors de la lessive d’automne, alors que le brouillard dense recouvrait la plaine du Genevois jusqu’au Mont-Sion, des habitants du Châble avaient transporté leur linge au soleil à Charly pour le séchage.

514. - LE CHABLE-BEAUMONT


Beaumont : Haute-Savoie : 1814-1940

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