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Les origines de la commune et la présence romaine

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Table des matières

La présence d’évêques à la tête du vaste diocèse de Genève dès le IVe siècle laisse supposer qu’ils s’employèrent à évangéliser les environs et à fonder des paroisses. De ce fait, l’origine de la paroisse de Beaumont date vraisemblablement de la fin du IVe siècle ou du commencement du Ve. Elle fut placée, dès le début, sous le vocable de saint Étienne.

D’après Folliet, le village de Beaumont date peut-être de la fin de la domination romaine. Nous pensons que la plus ancienne maison se situe au hameau de “Prémaqueu”, propriété Charra. Quant au village romain ayant existé sur, ou aux environs, de l’emplacement du hameau de Jussy, nous ignorons son nom. Le Châble, toujours d’après Folliet, et citant Grillet, dit «que les chartreux de Pomier fondèrent la colonie du Châble et y établirent la grande route de Cruseilles à Genève».

HAMEAUX ET PRINCIPAUX LIEUX-DITS

Chez Marmoux

Chez Frémillon

Chez Mabut

Le Château

Prémaqueu

Les Pralets

Les Creux

Les Travers

Beaumont

Les Pharnages

Fond de Beaumont

Châtillon

Marliaty

Molliets

Les Clèges

Le Bugnon

Chez Cutaz

Jussy

Chez Marin

Les Crêts

Clos Meunier

Le Mollard

Cutafort

Les Chainays

Les Grandes Resses

Les Usses-Forêts

Le Martinet

Les Roquettes

Les Eplanes

Philinges

CHALETS SUR LE SALÈVE

La Thuile

Petit Pomier

AUTRES LIEUX-DITS

Au Coppet

Au Cublet

Aux Corsons

Bois de la Cure

Bois des Creux

Bois des Fées

Bois Mouchés

Charraz

Combe à Bossenet

Contamine

Cornalety

Côte de Bet

Côtes de l’Eteret

Chez Bellot

Chez le Cuisinier

Chez Pipi

Chez Ramu

Crêt Brulé

Crêt Caron

Crêt de Sodome

Crêt du Grillet

Crêt du Moine

Creux du Loup

Creux du Vuarger

Fontaine à Gogo

Fontaine Froide

Juge Guérin

La Cornache

La Corne

La Dégrédalire

La Grande Paroi

La Joux

La Pérusaz

La Marquise

La Ravine

La Scierie

La Velaz

Le Crémième

L’Enfer

Les Aralles

Le Savenion

Les Biolles

Les Cours

Les Ecoudres

Les Grands Crêts

Les Lorins

Les Ouaz

Les Rippes

L’Orcené

Nillet

Pierre Pointe

Place à Jean Bouvet

Pré à la Grenouille

Pré de Ville

Pré Tioly

Reusa

Sur les Crottes

Tâtes à Broutter

QUELQUES NOMS DE LIEUX-DITS DISPARUS

Au Soufflet

Chez les Dames

Au Bigaret

Champ de la Pesse

Praz Laidezot

A La Pize

La Moille à Guillot

Chez l’Allemand

Jatta Caron

Pré de Gros Claude

La Tuillière

Pré de la Maria

Le Bachal à la Guillote

Luche Seigneur

Sur le Créveteau

En Rosai

Pré Cornu

Chavassine

Au Cheraudin

Praz Papaz

Au Paquier

Cré de Baugi

La Panessière

A La Rasse

Comba Louvet

Crez Manget

Au Sandron

Pierre Mercier

Plus loin il ajoute: «Cependant le Regeste Genevois mentionne à la date de juin 1178, l’acte le plus ancien où il soit question du Châble, et cette date semblerait indiquer que le Châble existait déjà lors de la fondation de cette Chartreuse».

Il ressort de cela que l’origine exacte du village du Châble est inconnue; cependant elle doit être postérieure à celle de Beaumont et même de Jussy.

Rappelons que Rome a occupé l’Allobrogie (provinces actuelles de la Savoie et du Dauphiné) de 120 avant J.-C. à l’an 443 après J.-C.

Evoquer, voire seulement effleurer, la question de la présence romaine dans notre commune tient de la gageure. Cependant, nous aidant d’écrits d’historiens et de quelques observations personnelles, nous ne pouvons douter de cette présence.

Tout d’abord les voies romaines et, en particulier la voie primitive, parcouraient le sommet de la montagne du Salève, du sud au nord; on peut encore en suivre le tracé en de nombreux endroits grâce à des pierres plantées. Cette voie avait peut-être, à l’origine, un intérêt double; l’un stratégique (n’y a-t-il pas, sur le Petit Salève, un emplacement dit le camp des Allobroges?), l’autre, disons économique, avec l’exploitation du minerai de fer présent sur le Salève (des scories trouvées en divers points l’attestent).

Claude Genoux, dans son Histoire de Savoie, nous décrit une voie qui, d’Aoste, gagnait Genève par le col du Petit-Saint-Bernard, Bourg-Saint-Maurice, Albertville, le col de Tamié, Faverges, Serraval, Annecy-le-Vieux, Pringy, Cruseilles. Cette voie, d’après Charles Marteaux (Revue Savoisienne 1907, 3e trimestre), traversait notre commune:

Dans une charte de 1179, il est dit que Humbert, vicomte de Cruseilles, reçoit des frères de Pomier, outre douze sous pour ses dépenses de guerre, trente sous pour la route (item pro strata triginta solidos); il s’agit évidemment ici de concessions territoriales à l’abbaye de Pomier, et entre autres de la route romaine qui existait bien avant la fondation de Pomier et qui appartenait aux seigneurs de Cruseilles. Le chemin que les moines ont pu construire pourrait être celui de Pomier à Présilly, après 1206, quand l’église de ce village leur fut donnée; ils le prolongeaient jusqu’à l’Eluiset, où ils possédaient des droits en 1386.

Charles Marteaux poursuit l’étude du tracé probable de la voie romaine de Boutae (Annecy-le-Vieux) à Genava (Genève) et estime qu’elle passait

par derrière Chez Cadis, au-dessus de Malbuisson et rejoignait la route actuelle (RN 201) à Jussy (Andilly). Elle contournait la montagne de Saint-Blaise ou Mont-Sion et, par un tracé plus direct, desservait Cambin et Le Châble et descendait ensuite jusqu’à Carouge entre Beaumont et Neydens, puis entre Archamps et Landecy.

Au-dessus de Malbuison, un mas s’appelle “Sous l’estraz”. Cette “estraz” ne peut être que la vieille route et celle-ci doit se confondre avec la “strata” du XIIe siècle qui passait à Jussy et en bas de Saint-Blaise et de Pomier.

Identifier, sur la foi de Grillet, cette “strata” avec le chemin de Pomier à Cruseilles par Saint-Blaise d’une part, et celui de Pomier à Beaumont, qui venait en réalité de Charly d’autre part, c’est supposer qu’avant les moines aucun chemin praticable ne desservait les villas, c’est donc ne pas admettre l’existence d’une voie dans ces parages, c’est surtout mal interpréter le texte de la charte.

Après Le Châble, une route appelée autrefois l’Estraz gagnait, par Mouvy, Saint-Julien, à gauche de la route nationale 201; cet embranchement, qui reliait la voie de Condate à Genève à celle qui nous occupe, est certainement ancien; il en est de même de ce chemin qui, de Neydens, aboutissait à cette même ville et qui a conservé le nom de “via urbana” ; enfin celui du Châble à Châtillon (Beaumont), “via publica de Cursillia versus Castellionem” est cité au XIVe siècle . Mais la voie romaine, ici encore, doit se retrouver vraisemblablement sous la vieille route, aujourd’hui chemin de grande communication n° 18 du Châble à Carouge, ou non loin d’elle, c’est-à-dire qu’elle passait sous Moisin....

Nous ajouterons que les anciens de notre village nous ont souvent parlé de l’existence d’une voie romaine dans la commune, la situant tantôt comme Ch. Marteaux, tantôt à l’ouest du Châble, venant des Cambins, se dirigeant vers Pernin et Mouvy. Y aurait-il eu un embranchement?

Quant à la présence même des Romains, elle s’affirme par des découvertes.

Dans la revue citée plus haut, Charles Marteaux écrit: «A Beaumont, près du Châble, M. Bussat trouva en 1860, au lieu-dit “Les Eplanes”, à 500 mètres à gauche de la route de Saint-Julien et à 0,45 m de profondeur, un aqueduc fait de deux tuiles à rebord» . D’après M. Mabut, carrier, il existait aux Travers une tuilerie gallo-romaine.

Dans sa Monographie de la commune de Beaumont, A. Folliet note

que dans les champs situés au pied de la colline, entre Beaumont et Le Châble, près de Jussy, on a trouvé des médailles romaines, les unes de la meilleure époque, de Claude et de Néron, surtout des Antonins, les autres de la dynastie de Constantin. On a trouvé également des débris d’aqueducs. Un village a évidemment existé dans cet endroit, où passait probablement le chemin de Genève à Annecy-le-Vieux.

Nous ajouterons qu’au cours des travaux de pose des conduites principales d’eau et d’assainissement en 1980, dans la traversée du Châble, en face de notre habitation, un puits très bien conservé ainsi que des fragments de murs ont été découverts à environ un mètre de profondeur.

De même, lors de récents travaux de terrassement pour la construction d’une maison, une quantité importante de débris de tuiles à rebord et de murs ont été mis à jour.

L’origine de la paroisse se situant vers la fin de l’occupation romaine, nous expliquerons la venue des Romains en Allobrogie en nous référant de nouveau à Claude Genoux dans son Histoire de Savoie: «C’est près d’un village des environs d’Avignon nommé Vindalie que les légions romaines vainquirent les Allobroges, 118 ans avant l’ère vulgaire; de ce jour, toute l’Allobrogie est comprise dans les États romains».

Pendant l’occupation romaine, le territoire de notre commune faisait partie de la province viennoise et de la subdivision romaine Civitas Genavensium (cité des Genevois).

Beaumont : Haute-Savoie : 1814-1940

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