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L’échec de la guerre de mouvement : phase I, la guerre de tranchée
ОглавлениеL’échec des trois offensives (française, russe, allemande) conduisit à la « course à la mer », à l’établissement d’un front continu (une absolue nouveauté, négation en soi de toute réelle stratégie) puis à la guerre de tranchée, version moderne de la guerre de siège.
Le problème était double : d’abord la supériorité défensive de troupes enterrées, munies d’armes à tir rapide (on l’avait déjà observée en 1904 en Mandchourie et en 1912/13 dans les Balkans). Mais le problème de la « percée » d’un front fixe pour l’exploiter ensuite vers les arrières profonds de l’adversaire n’était pas non plus résolu. Ou bien on commençait par une grande préparation d’artillerie pour affaiblir les défenses, et l’ennemi, averti, mettait en place des tirs de contrebatterie : on en eut l’exemple en Champagne en 1915. Lors de l’offensive de la Somme en 1916, on pensait refaire la préparation d’artillerie, cette fois-ci avec beaucoup plus de moyens. Mais les Allemands eurent quand même le temps, et de contrebattre, et de rameuter des réserves. En outre, du fait du long bombardement, le terrain était bouleversé, ce qui gênait considérablement la progression, les Allemands démontrant d’autre part que l’on pouvait très bien se défendre dans des trous d’obus. En conséquence, en 1917 (offensive Nivelle), on se contenta d’une préparation plus courte, pour réaliser la surprise et ne pas trop bouleverser le terrain. Mais, cette fois, la préparation fut insuffisante ; après des succès initiaux les pertes devinrent vite considérables, et les Allemands eurent quand même le temps de colmater les brèches11.