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LE CHEVAL ANGLAIS.

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Dès l’an 1512, sous le règne d’Henri VIII, les rois d’Angleterre se sont efforcés par tous les moyens en leur pouvoir de perfectionner leurs chevaux. Ils avaient déjà réussi à produire des animaux qui pouvaient rivaliser avec toutes les races de l’Europe, sauf celle d’Espagne, quand Charles Ier fonda les courses régulières dont l’Angleterre devait attendre sa future gloire chevaline. Ces premières courses eurent lieu à Hyde-Park et à Newmarket.

Ce ne fut cependant qu’à l’époque où les premiers étalons arabes furent introduits dans la grande Bretagne, que ce pays commença à marcher à grands pas vers la prospérité chevaline qu’il ne devait pas tarder à atteindre.

On considère généralement le Darley-Arabian comme le premier étalon arabe qu’ait possédé l’Angleterre; c’est dans tous les cas, le premier aux qualités duquel on rendit justice, et dont on s’efforça de tirer parti au point de vue de l’amélioration de la race.

Jacques Ier, Charles Ier et Olivier Cromwell introduisirent des chevaux arabes; White-Turc, que Jacques Ier avait payé 500 livres, somme énorme pour le temps; — Helmsley-Turc, appartenant à Georges Villers, duc de Buckingham; — et le barbe Morocco, firent connaître aux Anglais, longtemps avant l’arrivée du Darley-Arabian, le type des races orientales.

Sous le règne de la reine Anne, M. Darley, éleveur et turfiste distingué, songea à produire sur l’hippodrôme un échantillon des races orientales, qui depuis longtemps étaient oubliées en Angleterre. Il fit venir d’Alep un étalon bai-brun, qui était le type le plus complet des beautés de la race arabe. Le Darley-Arabian ne fut pas reçu comme il le méritait: un préjugé bizarre avait survécu en Angleterre à la disparition des chevaux d’Orient, et le nouvel étalon ne trouva pas de juments. Cette situation dura jusqu’à ce que les produits obtenus par M. Darley lui-même, quoique au moyen de juments inférieures, se produisissent sur le turf et donnassent raison aux rares défenseurs des races orientales.

La descendance du Darley-Arabian compte une foule de brillants coursiers, parmi lesquels nous nous contenterons de citer Flying-Childers, de la jument Betty-Leeds, qui contribua surtout au revirement d’opinion qui se fit sur le compte du Darley.

Nous avons parlé plus haut du célèbre Godolphin-Arabian, le cheval de race orientale le plus remarquable qui avait été introduit dans la Grande-Bretagne depuis le Darley. Godolphin ne parut jamais sur le turf, et les qualités dont il devait faire preuve comme reproducteur, furent connues pour ainsi dire par hasard. Ce cheval produisit toute une série d’excellents chevaux, dont la descendance est encore très-prisée de nos jours par les turfistes anglais.

Il existe un portrait de Godolphin-Arabian, à la bibliothèque de Gog-Magog, dans le comté de Cambridge. Sur son dos a été placé par le peintre, un chat, son ami intime, qui ne le quittait jamais, et qui mourut de chagrin peu après l’étalon.

Godolphin était mort en 1753; onze ans après, le 5 avril 1764, une jument nommée Spiletta, qui descendait du célèbre Barbe, mettait bas un poulain par Marske, étalon faisant partie de la postérité du Darley-Arabian.

Une éclipse de soleil devait avoir lieu ce jour-là, et le cheval fut nommé Éclipse.

Le poulain de Spiletta ne promettait pas, à beaucoup près, de devenir le plus illustre de tous les coursiers qui parurent sur le turf anglais; à deux ans il fut vendu, à cause surtout de son caractère difficile, et atteignit le prix de 2,000 francs.

Quand il fut question de le faire paraître sur l’hippodrome, son entêtement paraissait devoir neutraliser à jamais les brillantes qualités dont le germe s’était développé peu à peu; mais l’un des prédécesseurs du dompteur Rarey, Sullivan, fut chargé de son éducation et le rendit en quelques leçons apte à tous les genres de travaux.

La force d’Éclipse, la rapidité à laquelle il lui était donné d’atteindre, ne sont et ne peuvent être connues; ce cheval n’ayant jamais été battu, nul ne peut savoir ce qu’il aurait déployé d’efforts dans le paroxysme d’une de ces luttes dans lesquelles la crainte d’une défaite semble décupler la puissance d’un cheval.

Dans toute l’Angleterre, pendant la durée de sa carrière de coureur, Éclipse enleva tous les prix qu’il disputa. On était arrivé à parier de 75 à 100 contre 1 en sa faveur et contre le champ. Quand, en 1771, il fut retiré du turf, son propriétaire, M. O’Kelly, le consacra à la reproduction, et sa réputation comme étalon ne tarda pas à s’élever à la hauteur de celle qu’il avait acquise sur l’hippodrome. Sa progéniture est considérable, et la plus grande partie des chevaux qui depuis son époque se sont illustrés, descendent de l’immortel Éclipse.

Ce que nous avons dit des trois chevaux dont le souvenir ne mourra jamais en Angleterre, du Darley, du Godolphin et d’Éclipse, descendant de l’un et de l’autre, établit sans conteste que c’est à la race arabe que les chevaux d’Angleterre doivent leur illustration et la gloire qu’ils ont aujourd’hui de surpasser toutes les races du monde sans en excepter celles d’Orient, auxquelles leur espèce chevaline a dû le jour.

Voici les principaux caractères qui distinguent le cheval de race anglaise:

La taille, supérieure à celle de toutes les races d’Orient, est en moyenne de 1 mètre 54 centimètres à 1 mètre 60 centimètres. Le corps est moins svelte et la tête moins légère que chez les races orientales; la poitrine, en apparence resserrée, est presque toujours profonde; l’épaule est haute, plate, oblique; le garrot est haut; le dos raccourci, l’encolure longue et mince, la croupe horizontale, les avant-bras, les cuisses et les jambes longs et forts, les canons plus courts que chez l’arabe; les articulations amples et nettes. La queue et la crinière sont peu garnies mais les crins en sont fins et soyeux.

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